Matsuo Bashō est un nom japonais traditionnel ; le nom de famille (ou le nom d'école) précède donc le prénom (ou le nom d'artiste).
Nom de naissance | Kinsaku Matsuo |
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Naissance | Iga-Ueno (Japon) |
Décès | Ōsaka (Japon) |
Activité principale |
Langue d’écriture | japonais |
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Genres |
Matsuo Bashō (松尾 芭蕉 ), plus connu sous son seul prénom de plume Bashō (芭蕉 , signifiant « le Bananier »), est un poète japonais du XVIIe siècle (début de l'époque d'Edo). De son vrai nom Matsuo Kinsaku (enfant) puis Matsuo Munefusa (adulte), il est né en 1644 à Iga-Ueno et mort le à Ōsaka. Il est considéré comme l'un des trois grands maîtres du haïkaï classique japonais (江戸三大俳人 ) avec Buson et Issa.
Auteur d'environ 2 000 haïkus, Bashō rompt avec les formes de comique vulgaire du haïkaï-renga du XVIe de Sōkan en proposant un type de baroque qui fonde le genre au XVIIe en détournant ses conventions de base pour en faire une poésie plus subtile qui crée l'émotion par ce que suggère le contraste ambigu ou spectaculaire d'éléments naturels simples opposés ou juxtaposés.
Né Matsuo Kinsaku (松尾 金作 ), et devenu après l'enfance Matsuo Munefusa (松尾 宗房 ), il est issu d'une famille de bushi qui a perdu ce statut et qui vit d'agriculture. Il est embauché à la fin de son adolescence par la maison Tōdō, et devient compagnon littéraire de Toshitada, le fils du seigneur. Il développe alors son don pour la poésie. Toshitada meurt jeune en 1666, et il quitte la région.
Sa vie de 1667 à 1671 est peu connue, il aurait suivi l'enseignement de philosophie et de poésie de plusieurs maîtres, Kitamura Kigin, à Kyōto. En 1672, il part pour Edo.
Une fois à Edo, Bashō adopte le nom de plume Tōsei. Après avoir occupé divers emplois, il parvint, arrivé à la trentaine, a gagner sa vie comme professeur de haikai. Il prend alors des disciples dont Kikaku, Ransetsu et Sanpū, qui le soutiendront jusqu'à sa mort. Il publie son premier recueil de poèmes dont le célèbre :
« Sur une branche morte
Les corbeaux se sont perchés
Soir d'automne. »
En 1680, il se retire soudainement dans le village de Fukagawa, sur la rive orientale de la Sumida-gawa. Il continue d'y pratiquer le haïku avec son groupe de disciples . Le surnom de cet endroit est « l'Ermitage au bananier » (Bashō-an) car un bananier lui avait été offert par l'un de ses disciples. Il le planta devant son ermitage – où il se trouve toujours – et lui emprunte son nom de plume. À ce moment, Bashō se met à étudier le bouddhisme zen sous la conduite du prêtre Butchō. En 1684, il entreprend une série de voyages, qu'il raconte dans ses mémoires.
Le style nouveau qui caractérise son école est le style shōfū (蕉風 ). Celui-ci peut se définir par quatre mots :
Pour Bashō, le haïku n'est pas dans la lettre mais dans le cœur. Il s'efforce d'exprimer la beauté contenue dans les plus simples choses de la vie :
« Paix du vieil étang.
Une grenouille plonge.
Bruit de l'eau. »
Dans cette manière de poème, Bashō parvient à exprimer « l'interpénétration de l'éternel et de l'éphémère » (不易流行, Fueki ryūkō ). C'est également une poésie de l'allusion et du non-dit qui fait appel à la sensibilité du lecteur. Par exemple, il évite de décrire l'évidente beauté du mont Fuji :
« Brume et pluie.
Fuji caché. Mais maintenant je vais
Content. »
Bashō pratique également le journal de voyage qu'il entremêle de délicats poèmes. Le plus célèbre d'entre eux est La Sente étroite du Bout-du-Monde (Oku no hosomichi) mais ils relèvent tous d'un genre impressionniste qui voit le poète s'arrêter devant des paysages ou des scènes de la vie quotidienne et laisser venir le poème que cette vision suscite en lui.
En passant devant les ruines du château où périt le célèbre Minamoto no Yoshitsune alors qu'il était assiégé par l'armée de son frère Yoritomo, le poète est frappé de voir qu'il ne reste rien de cette gigantesque bataille, de tous ces glorieux combats et que la nature a repris ses droits :
« Herbes de l'été.
Des valeureux guerriers
La trace d'un songe. »
Nourri de culture chinoise et de philosophie bouddhiste, Bashō crée des contrastes saisissants qui, un peu à la manière des koan de l'école bouddhique du Zen, nous invitent à dépasser la dualité des phénomènes et à nous libérer de nos illusions :
« Shizukasa ya
iwa ni shimiiru
semi no koe »
« Silence
le chant des cigales
pénètre les rocs »
Bashō est le premier grand maître du haïku et sans aucun doute le plus célèbre au Japon où il reste littéralement vénéré.
Il est enterré à Ōtsu, préfecture de Shiga, dans l'enceinte du temple Gichū-ji auprès de Minamoto no Yoshinaka, conformément à ses derniers souhaits.
2012. Bashô. Seigneur ermite. L'Intégrale des haïkus, Éditions de La Table Ronde (première édition bilingue des 975 haïkus de Bashō)
Sauf indication contraire (le journal de 1976 et sa réédition de 2006), toutes les traductions sont directement depuis le japonais.
2002. Haiku : anthologie du poème court japonais, éd. Gallimard, 504 haïkus (pour moitié des quatre maîtres : 46 de Bashō, 51 de Buson, 82 de Issa, 56 de Shiki)
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