Une série de séismes frappe le Népal à partir du 25 avril 2015.
Séismes de 2015 au Népal | |
Carte du séisme du 25 avril et de ses répliques (USGS). | |
Date | ; importante réplique le |
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Magnitude | 7,9 Mw (séisme principal du 25 avril) Plusieurs répliques de magnitude > 5, dont une de 7,3 le 12 mai. |
Intensité maximale | IX (Mercalli) |
Épicentre | |
Régions affectées | Épicentre du séisme principal : 77 kilomètres au nord-ouest de Katmandou (25 avril) Népal, Tibet (Chine), Inde |
Victimes | Au moins 8 964 morts (dont : Népal : ≥ 8 857 Inde : ≥ 78 Chine (Tibet) : ≥ 25 Bangladesh : ≥ 4) Au moins 23 447 blessés 8 millions de sinistrés |
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Le premier de ces tremblements de terre est d'une magnitude de 7,9, et son foyer est profond de 15 kilomètres selon l'Institut d'études géologiques des États-Unis. L'épicentre de ce tremblement de terre est situé à 77 kilomètres au nord-ouest de Katmandou au Népal et à 68 kilomètres de Pokhara. La secousse aurait été ressentie jusqu'à New Delhi ainsi que dans tout le nord de l'Inde. Le séisme a provoqué des avalanches sur le mont Everest qui ont recouvert deux camps d'alpinistes.
Il s'agit du plus puissant tremblement de terre au Népal depuis celui du 15 janvier 1934, dont la magnitude a été estimée à 8, et qui a fait 17 000 morts au Népal même et dans le Bihar voisin. Il s'agit en outre du plus important séisme au monde depuis celui de magnitude 8,2 survenu au Chili en avril 2014.
Le nombre de victimes est élevé en raison de la magnitude, de la fragilité des habitations de la capitale népalaise qui compte aussi de nombreux temples hindous en bois, et des effets de site dus à la lithologie du bassin de Katmandou.
Plusieurs répliques importantes, de magnitude supérieure à 5, sont ressenties dans les jours qui suivent. Trois nouvelles répliques majeures, dépassant une magnitude de 7, sont recensées le . Elles sont ressenties à 15 kilomètres de la Chine ainsi qu'à 30 kilomètres du mont Everest, voire jusqu'au sud de l'Inde. Après les 8 126 morts causés par le séisme du et ses répliques immédiates, des centaines de victimes supplémentaires seraient à déplorer à cause de ces nouveaux tremblements de terre.
Ce séisme est un épisode d'une histoire géologique vieille de plus de 120 millions d’années lorsque l’Inde n’était encore qu’un continent à la latitude de Madagascar, séparé de l’Eurasie par l'océan Téthys. Les mesures paléomagnétiques indiquent que l’Inde a migré vers le nord à une vitesse pouvant atteindre plus de 14 cm/an. La fermeture de l’océan téthysien s’effectue dès lors par subduction de la plaque indienne sous l’Eurasie. Les témoins de cette subduction se retrouvent aujourd’hui dans la zone de suture[réf. nécessaire]. Il y a environ 50 Ma, la bordure nord-ouest du continent indien arrive au contact de la marge asiatique, et commence alors une gigantesque collision. Au cours des 10 Ma suivants, la vitesse de migration de l’Inde se réduit progressivement pour atteindre sa valeur actuelle qui est d’environ 4 cm/an. Ce ralentissement est lié au choc entre les deux continents, la subduction océanique de la Téthys cédant alors la place à la collision entre l’Inde et l’Eurasie. De cette collision est issu l’Himalaya.
L’analyse de la morphologie actuelle et les mesures géodésiques (par satellite) suggèrent qu’actuellement la moitié de la convergence entre l’Inde et l’Eurasie est accommodée par quelques grandes failles au niveau du front de la chaîne himalayenne. En d’autres termes, le glissement le long du grand chevauchement frontal himalayen absorbe environ 2 cm/an. Cependant, le glissement sur les failles sismiques n’est pas accommodé de façon uniforme. À des profondeurs supérieures à 20 km, la température est telle (> 400 °C) que le glissement est réparti de façon plus diffuse dans un plus grand volume de roches, qui se déforment de façon ductile (plastique). On parle alors de fluage. Au contraire dans la partie supérieure de la croûte terrestre, près de la surface, c’est une déformation cassante qui permet le glissement sur la faille lorsqu’un seuil de rupture est atteint.
Il en résulte un cycle sismique complexe : entre deux séismes, la partie la plus superficielle du chevauchement est bloquée, alors que la partie la plus profonde glisse à 2 cm/an de façon asismique. Au cours des années la contrainte s’accumule à la base de la partie bloquée, jusqu’à ce que la friction sur le plan de faille ne puisse plus s’opposer au glissement. La faille glisse alors brutalement relâchant la déformation élastique accumulée dans la croûte supérieure, comme lors du séisme du . La magnitude (énergie dégagée) du séisme produit est directement corrélée à la taille de la zone qui a rompu.
Durant le dernier millénaire, une quinzaine de grands séismes ont affecté l'arc himalayen. Même si la connaissance de ces événements passés a nettement progressé depuis une dizaine d'années,,,,,, leur chronologie ainsi que leur surface de rupture restent pour certains encore actuellement mal connues.
En 1934, un séisme de magnitude 8,3 avait fait plus de 8 500 morts dans la ville de Katmandou. En 1255, un puissant séisme aurait fait environ 30 000 morts dans la ville, soit le tiers de sa population à l'époque.
Bien que l'épicentre du séisme de 2015 soit situé à près de 80 km de Katmandou, les secousses y ont été particulièrement violentes. La raison en est une amplification par effet de site, comme pour le séisme de 1985 à Mexico. La vallée de Katmandou se trouve en effet à l'emplacement d'un ancien lac : l'amplitude des ondes sismiques augmente à la traversée de l'interface roche dure-sol argileux, et de plus ce sol mou se liquéfie facilement lors du passage des ondes.
D'après les médias locaux, les secousses ont duré entre trente secondes et deux minutes. Cette durée a été confirmée par les résultats préliminaires fournis par l'Institut d'études géologiques des États-Unis. Toujours selon cet institut, le glissement maximal sur le plan de faille aurait atteint plus de trois mètres. Les premières analyses des sismogrammes et des images satellitaires indiquent que la zone qui a rompu le est restée localisée en profondeur. Le et les jours suivants, près de cinquante répliques ont eu lieu, notamment une de magnitude 6,7,.
Le mécanisme au foyer du choc principal du montre, pour le plan nodal favorisé par les scientifiques dans ce cas, la représentation stéréographique d'un mouvement de faille inverse, avec composante décrochante dextre. Selon les calculs de la méthode SCARDEC, le mouvement se déroule sur une faille orientée Nord-Ouest/Sud-Est (azimut ou strike 323°) et penchant légèrement vers le Nord-Est (pendage ou dip 7°), correspondant donc au mouvement de la plaque indienne qui plonge avec un angle très faible sous la plaque eurasienne. L'angle de glissement ou rake est de 133°.
Le mécanisme focal de la réplique du (Mw= 7.3) a la même structure que celui du choc principal. Son azimut est de 320°, le pendage très faible, vers le Nord, de la faille en chevauchement, est de 12° et l'angle de glissement de 126° selon l'IPGP (SCARDEC). La faille où cette réplique a eu lieu n'est pas encore déterminée avec certitude : même faille que le choc principal, vers l'extrémité est de celle-ci, ou faille différente.
D'autres séismes encore plus puissants (peut-être jusqu'à une magnitude 9) pourraient se déclencher le long de l'arc himalayen, dans un avenir plus ou moins proche .
Un autre risque naturel est celui des glissements de terrain. En effet, le séisme a sans doute déstabilisé un grand nombre de versants de montagne. Le séisme pourrait donc être à l'origine entre mai et octobre d'un nombre important de glissements de terrain dans la zone épicentrale, favorisés par les pluies intenses de la mousson.
L’étude de cette zone nécessite une bonne connaissance des séismes passés ainsi que de la géométrie des structures en profondeur, des vitesses de convergences de plaques et des zones de localisations des contraintes. Pour ce faire, depuis plusieurs décennies la communauté scientifique a mis en œuvre différentes approches, sur le terrain et en laboratoire, pour tenter de mieux comprendre les mécanismes générant ces séismes destructeurs :
La tâche est colossale car l’arc himalayen mesure plus de 2 500 km de long et présente de fortes variations latérales en termes de structure, de morphologie et de convergence.
Dans le tableau suivant sont listés les séismes de magnitude supérieure à 6 survenus dans la région depuis le :
Date et heure | Magnitude | Coordonnées de l'épicentre | Localisation | Profondeur | Référence |
---|---|---|---|---|---|
à 11 h 56 min 0 s UTC | 7,9 | ... | 77 km NO de Katmandou, au Népal, et 68 km de Pokhara | ... | ... |
à 6 h 45 min 21 s UTC | 6,6 | ... | 49km E de Lamjung, au Népal | ... | [1] |
à 7 h 9 min 10 s UTC | 6,4 | ... | 19km SSE de Kodari, au Népal | ... | [2] |
à 7 h 5 min 19 s UTC | 7,3 | ... | 18 km SE de Kodari, au Népal | ... | [3] |
à 7 h 36 min 53 s UTC | 6,3 | ... | 33 km NNE de Ramechhap, au Népal | ... | [4] |
Il y a au moins 8 000 morts et 7 953 blessés au Népal dont plus de 300 à Katmandou, 57 morts en Inde, en majorité dans l'État oriental du Bihar, 17 morts au Tibet (Chine) et 2 morts au Bangladesh. Le premier ministre népalais, Sushil Koirala, a affirmé que le bilan total du séisme pourrait atteindre les 10 000 morts.
Le 26 et le , deux avalanches se sont produites dans une région du Népal proche de l'épicentre du séisme. Au moins 500 personnes sont portées disparues.
De plus, dans le secteur de l'Everest, on dénombre 22 morts, et 61 blessés dont plusieurs étrangers, quinze ont été évacués et parmi eux se trouvent douze sherpas népalais, un Coréen, un Chinois et un Japonais.
Dix Français sont morts dans la catastrophe.
Le , le premier ministre népalais a décrété trois jours de deuil national pour rendre hommage aux victimes du séisme.
Selon le Centre national des opérations d'urgence, au , 4 739 corps ont été retrouvés.
Pays | Morts confirmés | Blessés | Disparus |
---|---|---|---|
Népal | 8 857 | 22 304 | |
Inde | 78 | 560 | |
Chine (Tibet) | 25 | 383 | |
France | 10 | 20 | |
Espagne | 7 | 1 | 2 |
États-Unis | 7 | - | |
Allemagne | 5 | ||
Bangladesh | 4 | 200 | |
Italie | 4 | - | - |
Pologne | 2 | - | - |
Canada | 2 | ||
Russie | 2 | ||
Royaume-Uni / Hong Kong | 1 | ||
Royaume-Uni | 1 | ||
Australie | 1 | - | 349 |
Israël | 1 | - | 150 |
Estonie | 1 | - | 4 |
Japon | 1 | - | |
Malaisie | |||
Nouvelle-Zélande | |||
Belgique | - | - | 1 |
Danemark | - | 3 | - |
Turquie | - | 2 | - |
République tchèque | - | - | 54 |
Lituanie | - | - | 5 |
Total | 9003 | 23473 | 574 |
Huit millions de personnes sont affectées par les conséquences du séisme. Plus de 1,4 million de personnes ont besoin de nourriture, d'eau et d'abri. Le centre national des opérations d'urgence annonce qu'il y a 454 769 déplacés à cause du séisme.
Le , des échauffourées ont éclaté à Katmandou parmi les rescapés qui attendaient les autobus envoyés par le gouvernement. La police antiémeutes a dû intervenir pour maintenir le calme.
Un an après le séisme, la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (FICR) dénombre environ 4 millions de personnes vivant toujours dans des abris temporaires.
La tour Bhimsen, reconstruite en 1936, s'est effondrée, de même que les monuments de la Place du Darbâr, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Une dizaine de corps ont été extraits de ces décombres. Selon les médias locaux, une cinquantaine de personnes se trouvaient à l'intérieur au moment du drame. Le ministre de l'Information népalais annonce que les villes de Bhaktapur et de Gorkha ainsi que le district de Lamjung sont également touchés.
L'aéroport international de Katmandou a été fermé pour des raisons de sécurité. L'électricité est coupée dans la capitale népalaise de même que de nombreuses voies rapides et routes à cause, pour certaines, de coulées de boue.
Selon le Centre national des opérations d'urgence, 10 477 immeubles et biens publics sont détruits et 14 186 endommagés. De plus, 140 483 maisons sont détruites et 149 091 endommagées.
Selon un décompte de l'ONU du , 160 786 maisons ont été détruites et 143 673, partiellement endommagées. Selon l'Unicef, près de 24 000 salles de classe ont été détruites ou endommagées ce qui empêche un million d'enfants d'aller à l'école. Au total, plus de huit millions de Népalais sur les 28 millions d'habitants sont affectés par les désastres provoqués par ce séisme.
Le , l'administration nationale chinoise d'études, de cartographie et d'information géologique annonce que le séisme du a provoqué le déplacement du mont Everest de 3 cm vers le sud-ouest. Ce déplacement a eu lieu dans la direction opposée à son déplacement habituel qui est d'environ 4 cm par an en direction du nord-est. L'administration chinoise a par ailleurs indiqué que l'altitude de l'Everest n’a pas été modifiée à la suite du tremblement de terre contrairement à ce qu'avait rapporté le satellite européen Sentinel-1A (en) en indiquant une élévation de 2,5 cm.
Face aux difficultés économiques exacerbées par les dégâts du séisme , de nombreuses critiques sont faites au gouvernement népalais accusé de manque de réactivité et de corruption, entravant les travaux de reconstruction et l'arrivée de l'aide internationale.
Ce contexte de défiance est propice à la montée du parti Bibeksheel Nepali.
Google a activé son outil Google Person Finder afin d'aider les victimes et leurs proches à renouer le contact.
OpenStreetMap a activé son dispositif de cartographie humanitaire : 2015 tremblement de terre au Népal le .
LastQuake
Le CSEM a tenu la population informée en temps réel durant la crise, afin de réduire l'anxiété des victimes.
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