Pour les articles homonymes, voir Insomnie (homonymie).
Traitement | Psychothérapie |
---|---|
Médicament | Glutethimide (en), amobarbital, bromodiphenhydramine (en), flurazépam, ethchlorvynol (en), trazodone, methyprylon (en), témazépam, butabarbital (en), triazolam, sécobarbital, aprobarbital (en), estazolam, propiomazine (en), ethinamate (en), quazepam, doxylamine, zaleplon, lorazépam, Thiobutabarbital, olanzapine, quétiapine, diazépam, suvorexant (en), clonazépam, rispéridone, mirtazapine, gabapentine, zolpidem, cidoxepin (en), alprazolam, diphénhydramine, eszopiclone, amitriptyline, ramelteon, oxybate de sodium (en) et cognitive behavioral therapy for insomnia (en) |
Spécialité | Neurologie et psychiatrie |
CISP-2 | P06 |
---|---|
CIM-10 | F51.0, G47.0 |
CIM-9 | 307.42, 307.41, 327.0, 780.51, 780.52 |
OMIM | 614163 |
DiseasesDB | 26877 |
MedlinePlus | 000805 |
eMedicine | 1187829 |
MeSH | D007319 |
Patient UK | Insomnia |
L'insomnie définit le plus souvent des problèmes de sommeil chez un individu. Ce terme est créé au XVIe siècle sur la base du latin insomnia (du latin somniculus, « état de celui qui dort ») et signifie stricto sensu la privation de sommeil.
Dans l'acception commune et courante, l'insomnie est la diminution de la durée habituelle du sommeil et/ou l'atteinte de la qualité du sommeil avec répercussion sur la qualité de la veille du lendemain. Un sommeil interrompu durant la nuit, ou sommeil polyphasique, est souvent confondu avec l'insomnie, menant la plupart du temps à une prescription de somnifères.
Au milieu du XIXe siècle, on considère que « l'insomnie, ou plutôt l'état organique du cerveau dont elle est l'expression, ne serait qu'une cause de maladie, plutôt qu'une maladie elle-même ». Pour l'historien Roger Ekirch, l'apparition des premiers diagnostics d’insomnie, à la fin du XIXe siècle, fait suite à l’adoption généralisée de la nuit de huit heures d'une traite.
Environ un tiers des adultes se plaignent d'insomnies occasionnelles et 11 % ont une réelle insomnie. Ce trouble est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes, chez les personnes ayant des horaires irréguliers de travail et chez les personnes malades.
Une maladie psychiatrique est retrouvée dans un peu plus d'un tiers des insomnies chroniques, le plus souvent de nature anxieuse ou dépressive. Ces dernières sont souvent le premier symptôme de la maladie et la persistance des troubles du sommeil augmente le risque de récidive.
Elle fait partie de la Classification Internationale des Troubles du Sommeil.
Type d'insomnie | Durée | Caractéristiques de l'insomnie | Traitements possibles par ordre décroissant voir aussi chapitre correspondant |
---|---|---|---|
Insomnie d'ajustement | < 3 mois |
|
|
Insomnie psychophysiologique ou insomnie d'endormissement | > 1 mois |
|
|
Insomnie paradoxale | > 1 mois |
|
|
Insomnie idiopathique | depuis l'enfance |
|
|
Insomnie secondaire à une maladie mentale | > 1 mois |
|
|
Insomnie par mauvaise hygiène du sommeil | > 1 mois |
|
|
Insomnie secondaire à une drogue ou une substance | > 1 mois |
|
|
Insomnie secondaire à une cause médicale voir aussi chapitre correspondant | > 1 mois |
|
|
L'insomnie se manifeste par quatre types de symptômes : la difficulté d'endormissement, la difficulté à rester endormi, le réveil précoce et le sommeil non récupérateur. Ces symptômes sont souvent associés et peuvent évoluer dans le temps.
Les troubles du sommeil les plus courants causant l'insomnie sont le stress, les syndromes anxieux ou les états d'agitation ainsi que les problèmes digestifs. Les syndromes dépressifs sont souvent cause d'insomnie mais en sont parfois la conséquence.
Toute maladie peut entraîner un trouble du sommeil : douleurs chroniques, fièvre, essoufflement. Certaines insomnies sont directement la conséquence d'une alimentation inadaptée, en particulier la prise excessive ou trop tardive de caféine. Elles peuvent être la conséquence d'un traitement.
Deux types de pathologies psychiatriques sont particulièrement aptes à générer des insomnies :
D'autres causes plus rares incluent :
Une rare configuration génétique (mutation d'un prion) peut causer une forme d'insomnie, pouvant entraîner la mort, appelée insomnie fatale familiale.
Le tout permet de préciser le type d'insomnie, problème d'endormissement ou réveil précoce avec difficulté ou impossibilité de réendormissement, et ses conséquences dans la journée (fatigue, irritabilité, déficit d'attention...).
L'échelle de somnolence d’Epworth (qui évalue la somnolence dans la journée) peut donner des arguments en faveur d'une apnée du sommeil (présente dans un tiers à deux tiers des cas). Une prise en charge spécifique pouvant alors être proposée.
Une recherche de prise inappropriée d'excitants doit être faite (caféine sous toutes ses formes, drogues…).
Les conséquences les plus évidentes en sont sur le retentissement sur les activités diurnes notamment somnolence, troubles de la vigilance, irritabilité ou dépression. Ainsi la présence d'une insomnie chronique semble être un facteur de risque de survenue d'une dépression des années plus tard. La présence d'un ou plusieurs de ces signes est un argument majeur pour la nécessité d'une prise en charge. Le simple fait de dormir peu, quantitativement parlant, sans aucune conséquence sur la vie de tous les jours, reflète seulement un besoin de sommeil faible, courant chez la personne âgée et qui ne nécessite en aucun cas un traitement médicamenteux.
L'insomnie chronique est corrélée avec :
Dans ce registre, les conseils les plus communs sont la réduction des activités stimulantes (sports, activités intellectuelles) ; la prise de stimulants (caféine, nicotine), d'alcool et de boissons (entraînant des réveils nocturnes pour la miction) ; les repas copieux et les siestes (notamment après une mauvaise nuit de sommeil), les activités sur écran (ordinateur, télévision, - ces activités nuisant au sommeil « par l'effet d'excitation qu'elles produisent mais aussi du fait de la luminosité de l'écran, qui perturbe l'horloge biologique »).
On recommande au contraire maintenir un environnement calme, relaxant et confortable avant le sommeil à l'aide de lecture, de musique, d'un bain ou d'une douche et d'une température ambiante aux alentours de 18 °C, (15 à 19 °C mais cela peut être moins ou plus, du moment que l’on n'a ni trop froid ni trop chaud en s’endormant et après). On peut utiliser des techniques de relaxation, (relaxation musculaire progressive (en), méditation, imagerie guidée (en) pour se créer des images mentales positives et contrer les pensées négatives, contrôle de la respiration, notamment par des exercices de respiration profonde (en),), par contre la technique de « compter les moutons » est peu efficace. Et enfin, apprendre à connaître les signes de fatigue indiquant l'imminence d'un cycle du sommeil et ne pas retarder l'heure du coucher améliore l'hygiène du sommeil.
La pertinence de ces conseils est cependant remise en question dans des études et méta-analyses récentes,. Leur efficacité semble avoir été exagérée, dans la mesure où leur apport positif lorsque mis en pratique en dehors du cadre expérimental semble très limité. Il n'est pas clairement démontré qu'il s'agisse d'un traitement efficace dans des conditions réelles; de plus, la promotion de l'hygiène du sommeil semble retarder la prise en charge efficace des patients au moyen d'autres thérapies à l'efficacité davantage démontrée. Ainsi, le groupe d'experts à l'origine de la méta-analyse commandée par l'American Academy of Sleep Medicine ne recommande pas cette approche en tant que traitement de première intention.
Les thérapies comportementales permettent de rétablir un rythme veille-sommeil satisfaisant, en diminuant notamment de 50 % le temps d'endormissement et la durée des réveils nocturnes. Des essais comparatifs ont permis de retenir une meilleure efficacité par rapport au placebo, ainsi qu'une efficacité au moins égale à celle des traitements médicamenteux,.
D'autres techniques incluent la technique du contrôle par le stimulus. Elle consiste à ré-associer le lieu où on se couche (la chambre) avec le sommeil : aller se coucher quand le sommeil arrive, utiliser le lit uniquement pour dormir (supprimer la télévision, ne plus lire dans le lit, ne pas fumer… mais tolérance de l'activité sexuelle). Si le sommeil ne survient pas au bout de 20 minutes, se lever et attendre qu'il revienne avant de se recoucher, tout en maintenant une activité peu stimulante ; procéder de même en cas de réveil nocturne avec difficulté à se rendormir,, en résumé, associer son lit à l'idée du sommeil.
La restriction du sommeil : l'insomniaque passe paradoxalement un temps relativement long dans son lit. Ce temps n'est pas consacré exclusivement au sommeil, le sujet restant souvent éveillé, tout en demeurant allongé dans son lit. L'idée consiste à restreindre au minimum le temps passé au lit afin que l'efficacité du sommeil augmente pendant ce temps. La deuxième étape consiste à augmenter le temps passé au lit tout en conservant le bénéfice d'un meilleur sommeil nocturne. Les siestes sont interdites pendant la journée. Pour mettre en œuvre cette technique, on utilise l'agenda du sommeil. La relaxation - notamment le training autogène de Schultz - peut avoir un intérêt.
L'efficacité de ces méthodes est qualifiée de « modérée » par l'American Academy of Sleep Medicine.
L'approche médicamenteuse devrait être progressive dans les traitements proposés au patient.
En première intention, l'instauration de molécules de classe antihistaminique devrait être proposée au patient, celles-ci ayant pour effet secondaire d'entraîner une somnolence. En effet, le recours systématique des molécules benzodiazépines n'est pas toujours justifié, compte tenu de leur potentiel d'usage détourné ou de dépendance chez certains patients.
La doxylamine (Donormyl), la prométhazine et les molécules apparentées constituent une approche de première intention sans grand risque d'accoutumance. Ces molécules sont disponibles sans ordonnance en officine de pharmacie. L'hydroxyzine, molécule antihistaminique ayant des propriétés anxiolytiques, est parfois utilisée dans les troubles du sommeil. Il en est de même pour l'alimémazine (composant du médicament Théralène). Les antihistaminiques H1 (doxylamine, diphénhydramine, hydroxyzine) - utilisés contre les allergies - sont parfois prescrits contre l'insomnie, du fait même de leurs propriétés sédatives associées. Il existe parfois des effets indésirables atropiniques (vertiges, sécheresse de la bouche, fatigue).
Les benzodiazépines - utilisées traditionnellement pour leurs propriétés anxiolytiques - ont montré une réduction du temps d'endormissement de 14 minutes, et une augmentation rapportée de la durée du sommeil de 49 minutes (62 minutes en enregistrement) ; les évaluations des hypnotiques ont montré des résultats similaires aux benzodiazépines.
L'usage des benzodiazépines ou hypnotiques associés présente un risque d'effets indésirables importants : vertiges, somnolence diurne, troubles de la mémoire, du comportement (amnésie, somnambulisme, conduites automatiques, allant parfois jusqu'à être délictueux), chutes et accidents, accoutumance, syndrome de sevrage et dépendance. Les benzodiazépines et les hypnotiques sont classés dans les drogues entrainant une toxicomanie. Il convient toutefois de spécifier que les effets secondaires listés ne concernent pas du tout la totalité des usagers, et que chaque patient est amené à en rencontrer certains plus que d'autres.
D'autres produits psychotropes sont parfois utilisés pour traiter une insomnie, mais dans des indications particulières, et de façon très restreintes, notamment du fait d'une balance bénéfice-risque nettement défavorable : antidépresseurs, barbituriques, neuroleptiques.
La mélatonine est employée dans les insomnies en rapport avec le décalage horaire lors des voyages transcontinentaux. Dans les autres types d'insomnie, son efficacité n'est que modeste.
L'évaluation des traitements médicamenteux est satisfaisante à court terme mais pas forcément à long terme, les études ne portant que sur quelques semaines, au maximum sur quelques mois ; toutefois, dans certains cas, ces médicaments sont pris pendant plusieurs années.
Parmi les traitements phytothérapiques, seule la valériane a été évaluée cliniquement avec un effet modeste, essentiellement subjectif. Il est recommandé d'utiliser les extraits aqueux (tisanes) ou les extraits hydroalcooliques qui ne contiennent pas de composants toxiques. Les plantes telles que le tilleul, la mélisse, l'oranger ou encore la verveine sont utilisées traditionnellement contre l'insomnie mais n'ont quasiment pas été évaluées.
Les patients traités par acupuncture rapportent une amélioration de la qualité du sommeil, l'implantation d'aiguilles se faisant à des endroits précis. Par contre, il ne semble y avoir aucun bénéfice en matière de réduction de la durée d'endormissement ou d'augmentation de la durée du sommeil.
This article uses material from the Wikipedia Français article Insomnie, which is released under the Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 license ("CC BY-SA 3.0"); additional terms may apply (view authors). Le contenu est disponible sous licence CC BY-SA 4.0 sauf mention contraire. Images, videos and audio are available under their respective licenses.
®Wikipedia is a registered trademark of the Wiki Foundation, Inc. Wiki Français (DUHOCTRUNGQUOC.VN) is an independent company and has no affiliation with Wiki Foundation.