Sylvia Plath, née le 27 octobre 1932 à Jamaica Plain dans la banlieue de Boston et morte le 11 février 1963 à Primrose Hill (Londres), est une écrivaine et poétesse américaine, autrice de poèmes, d'un roman, de nouvelles, de livres pour enfants et d'essais.
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Pseudonyme | Victoria Lucas |
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Père | Otto Plath (en) |
Mère | Aurelia Plath (en) |
Fratrie | Warren Joseph Plath (d) |
Conjoint | Ted Hughes (de à ) |
Enfants | Frieda Hughes Nicholas Hughes (en) |
A travaillé pour | |
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Genre artistique | |
Site web | (en) sylviaplath.info |
Distinctions | |
Archives conservées par | Smith College Stuart A. Rose Manuscript, Archives, and Rare Book Library (d), University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC060) |
La Cloche de détresse, Ariel, The Colossus (d) |
Si elle est surtout connue de façon internationale pour sa poésie, elle tire également sa notoriété de The Bell Jar (en français, La Cloche de détresse), roman d'inspiration autobiographique qui décrit en détail les circonstances de sa première dépression, au début de sa vie d'adulte. Sa vie, son œuvre et son esthétique poétique et littéraire sont le sujet de milliers d'études dans le monde entier.
Fille d'Otto Emil Plath, immigré allemand, et d'Aurelia Frances Schober, Américaine aux origines autrichiennes, Sylvia Plath naît à Boston, puis vit avec sa famille à Winthrop. Elle est une enfant douée qui publie son premier poème à l'âge de huit ans. La même année, le son père, professeur d'allemand à l'université de Boston et entomologiste spécialisé dans le domaine des abeilles, meurt inopinément des suites de l'amputation d'une jambe gangrenée. Un de ses amis étant mort d'un cancer du poumon, il s'était persuadé qu'il avait la même maladie et ne s'était pas occupé de soigner son diabète avant qu'il ne soit trop tard,.
À la mort de son père, elle a ce mot : « Je ne parlerai plus jamais à Dieu. »
Ce premier drame la marque au fer rouge, et ce père mythique hante ensuite nombre de ses poèmes. Issue d'une famille cultivant l'ambition et le culte du travail, elle s'avère souvent trop exigeante avec elle-même comme avec les autres. Brillante élève, très précoce en poésie, elle décide dès l'adolescence de devenir écrivaine.
En 1950, après ses études secondaires à la Gamaliel Bradford High School, grâce à une bourse d'études, elle est acceptée dans l'une des meilleures universités américaines réservées aux femmes, le Smith College, située à Northampton à proximité de Boston. Elle y fait sa première tentative de suicide.
Plus tard, en 1963, elle décrit dans son roman autobiographique, La Cloche de détresse, l'épisode dépressif qu'elle a ainsi traversé en 1953. À ce moment-là, elle est admise dans une institution psychiatrique et semble montrer des signes de guérison satisfaisants, puisqu'elle termine brillamment ses études au Smith College, obtenant en 1955 son diplôme avec la mention honorifique (summa cum laude),.
Au cours de ses années universitaires, elle publie des poèmes, elle écrit des articles pour le magazine Mademoiselle dont elle devient une éditrice invitée, participe aux fêtes et aux bals de la vie étudiante. Sa beauté et son humour lui valent d'être unanimement appréciée. Elle est toutefois constamment dubitative quant à son avenir et à sa vocation, son humeur oscillant de la plus grande joie au plus profond découragement : c'est à ce stade de sa vie qu'elle s'aperçoit à quel point elle est prise en étau entre le conformisme ambiant et l'impérieux besoin de liberté et d'indépendance qui l'anime. Elle est moderne et novatrice, surtout par son caractère dénonciateur.
En 1956, elle obtient une bourse Fulbright pour étudier en Angleterre, au Newnham College à Cambridge où elle fait la connaissance de Ted Hughes, un jeune poète anglais. Rencontre fulgurante s'il en est, ils se marient quelques mois plus tard. Le couple, d'une grande beauté physique, attire les regards. Ted et Sylvia s'installent alors à Londres. Sa vie d'épouse, les soucis financiers et la dactylographie des manuscrits de Ted occupent Sylvia davantage que sa propre carrière.
Le couple décide alors d'aller vivre deux ans aux États-Unis, de 1957 à 1959, les deux poètes tentant de subsister de leur plume, mais Sylvia doit occuper de petits emplois temporaires, notamment dans un hôpital psychiatrique. Elle obtient toutefois aussi un poste d'enseignante dans son ancienne université, Smith College. Parallèlement, elle assiste à des conférences données par le poète américain Robert Lowell, au cours desquelles elle rencontre la poétesse Anne Sexton. Ces cours auront une influence capitale sur son œuvre. Sylvia étant enceinte, en le couple décide de retourner à Londres, où ils vivent en symbiose à Chalcot Square et s'aident mutuellement dans leur travail. Frieda, leur premier enfant, naît en 1960, et leur fils Nicholas en 1962.
Très vite, Sylvia et Ted quittent Londres pour s'installer dans la campagne anglaise, dans le comté de Devon. Ils voyagent fréquemment en France, notamment sur la Côte d'Opale, à Berck, séjours dont elle tirera le long poème Berck-Plage dans son recueil Ariel. Elle publie son premier recueil de poèmes, The Colossus, en Angleterre en 1960. En elle fait une fausse couche, événement qui hantera par la suite bon nombre de ses poèmes. Le couple bat de l'aile, et Ted et Sylvia se séparent moins de deux ans après la naissance de leur premier enfant. Cette séparation a longtemps été expliquée du fait des troubles psychiatriques de Sylvia et de la liaison de Ted avec l'épouse d'un ami poète. Mais la publication tardive en 2017 des correspondances de Sylvia Plath avec son thérapeute, ont révélé les violences domestiques infligées par Ted Hughes : celui-ci l'aurait notamment frappée, provoquant sa fausse couche deux jours plus tard, en 1961.
A l'époque de la séparation du couple, Sylvia brûle des lettres et des manuscrits de Ted. Cette période de colère et de désespoir est la plus productive de sa vie d'écrivaine.
En 1962, Sylvia Plath retourne s'installer à Londres avec ses enfants, Frieda et Nicholas. Elle loue un appartement dans une maison autrefois occupée par le poète irlandais William Butler Yeats : elle en est extrêmement heureuse et considère cela comme un bon présage dans le contexte du début de sa procédure de divorce. Mais l'hiver 1962-1963 est l'un des plus rudes du siècle à Londres et, le au petit matin, malade et dépressive, Plath met la tête dans le four de la gazinière, ouvre le gaz, et attend sa fin. Auparavant, elle a calfeutré la porte de la cuisine, et préparé sur la table des biscuits et du lait pour ses enfants, qui dorment à l'étage supérieur et qui échapperont à l'empoisonnement par le gaz.
Depuis son suicide en 1963, Sylvia Plath est devenue une figure emblématique dans les pays anglophones, les féministes voyant dans son œuvre l'archétype du « génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes », les autres voyant en elle une icône dont la poésie, en grande partie publiée après sa mort, fascine comme la bouleversante chronique d'un suicide annoncé.
Son dernier poème connu, intitulé Edge (en français, Le Bord) fait figure de testament prémonitoire.
Sylvia Plath est enterrée au cimetière Saint Thomas Becket et Thomas l'Apôtre de Heptonstall dans le comté anglais du Yorkshire de l'Ouest,.
Sa mort fut un drame non seulement pour ses enfants mais aussi pour son ex-mari, Ted Hughes, et pour sa mère, Aurelia Plath, qui ne s'en sont jamais remis. Son fils, Nicholas Hughes (en), souffrant de dépression, s'est suicidé par pendaison à son domicile en Alaska, le à l'âge de 47 ans,.
Ted Hughes, en sa qualité d'exécuteur testamentaire de l'héritage personnel et littéraire de Sylvia Plath, a été suspecté d'avoir détruit le dernier cahier du journal de son épouse, qui révélait des détails sur leur vie commune. Ce fait n'a toutefois jamais été prouvé, et ses archives, aujourd'hui conservées à l'université Columbia à la suite de son décès en 1998, ont révélé qu'il ne s'agissait là que de rumeurs,,,.
De nombreux critiques, souvent féministes, ont accusé Ted Hughes d'avoir exercé un contrôle arbitraire sur la publication des œuvres de Sylvia, en vue de se protéger lui-même. Il a toujours nié cet état de fait, bien qu'il ait admis avoir transigé avec la mère de Sylvia, Aurelia Plath, quand celle-ci a tenté de faire interdire la publication aux États-Unis des écrits les plus controversés de sa fille,.
Dans son dernier recueil de poèmes, paru en 1998 quelques mois avant sa mort, intitulé Birthday Letters, Ted Hughes rompt enfin son silence à propos de Sylvia, dans un dernier hommage poétique et une tentative de comprendre le suicide de celle qui fut sa femme pendant sept ans. Birthday Letters constitue l'un des recueils de poèmes les plus vendus du XXe siècle (plus d'un demi-million d'exemplaires depuis sa parution en 1998 en Grande-Bretagne). À cet égard, l'illustration de l'édition originale du livre a été réalisée par Frieda Hughes, la fille de Ted et Sylvia.
Même si les critiques ont réservé un accueil favorable au premier ouvrage de Sylvia Plath, The Colossus, les critiques l'ont aussi souvent dépeint comme trop conventionnel et dépourvu de l'intensité de ses œuvres ultérieures. Ainsi, la portée de l'influence de Ted Hughes sur l'œuvre de Sylvia a souvent suscité des débats passionnés. Toutefois, quand on connaît leurs travaux respectifs, il est aisé de constater que les poèmes de Sylvia Plath sont des plus personnels, et que les similitudes d'écriture entre les deux poètes sont quasi inexistantes.
Les poèmes qui composent le recueil Ariel traduisent une rupture eu égard à ses œuvres précédentes, Sylvia Plath se positionnant alors clairement dans le courant littéraire américain du confessionnalisme. Il est probable que les enseignements du poète Robert Lowell ont joué un grand rôle dans cette évolution. Dans les pays anglophones, l'impact de la publication du recueil Ariel fut énorme, du fait de l'intensité des textes qui le composent, et qui décrivent sans fard la maladie mentale, notamment dans des poèmes à caractère autobiographique tels que Daddy et Lady Lazarus.
En dépit des critiques et des biographies publiées après sa mort, les débats autour de l'œuvre de Sylvia Plath tiennent plus d'une lutte entre ses « défenseurs » et les « défenseurs » de Ted Hughes que d'un véritable débat de fond. Fait illustrant la passion suscitée par Sylvia Plath et le niveau d'amertume de certaines admiratrices envers Ted Hughes, la tombe de Sylvia a été sujette, pendant des années, à des actes de saccage visant à effacer le nom « Hughes » de la pierre tombale, à tel point qu'elle a fait l'objet d'un traitement technique antivandalisme.
En 1982, Sylvia Plath est la première femme poète de l'histoire à se voir accorder le prix Pulitzer en poésie, à titre posthume (pour une anthologie de ses œuvres, The Collected Poems).
Depuis 2015, un cratère de la planète Mercure est nommé Plath en son honneur.
Il est impossible de dresser une liste exhaustive des articles et essais consacrés à la vie et à l'esthétique littéraire et poétique de Sylvia Plath, ce sont des milliers d'études de par le monde qui ont été produites autour de sa vie et de son œuvre. Pour en avoir une idée, on peut consulter le guide consacré à la recension des écrits dédiés à Sylvia Plath pour la période 1973-1988 :
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