En grammaire française moderne, un mot composant l’écriture d’un nombre est classifié, selon les grammairiens, comme un adjectif numéral ou comme un déterminant indéfini numéral.
On distingue deux sous-catégories principales de numéraux : les numéraux cardinaux utilisés pour désigner une quantité et les numéraux ordinaux utilisés pour désigner la position numérique d’un élément dans une liste. Par ailleurs, on peut également prendre en considération les adjectifs multiplicateurs et fractionnaires.
Un adjectif numéral est parfois nominalisé :
Selon Riegel, Pellat et Rioul : « Bien qu’ils aient été longtemps regroupés sous la même étiquette « adjectivale », les adjectifs et les déterminants constituent deux catégories grammaticales qui ont un fonctionnement radicalement différent à tous égards. »
L'adjectif numéral cardinal exprime une quantité :
Les dix-sept premiers cardinaux sont les suivants (un, qui se confond avec l'article indéfini, est le seul à varier en genre). Lorsqu'il compose le dernier terme d'un adjectif numéral, il s'accorde également en genre, comme dans les exemples suivants : Mille et une nuits ; mille une pattes ; cent une façons.
Après seize, on trouve :
Du point de vue de la prononciation, il y a généralement disjonction devant les numéraux cardinaux commençant par une voyelle. En conséquence, enchaînements, élisions et liaisons sont normalement évités entre tout mot-outil et un numéral cardinal :
L'adjectif numéral ordinal exprime un ordre, un classement :
Les numéraux ordinaux ont la forme suivante : premier (pour un), second ou deuxième (pour deux) ; après deux, l'ordinal se construit à partir du cardinal auquel on ajoute le suffixe « -ième » : troisième (pour trois), quatrième (pour quatre), etc. ainsi que dernier.
Second apparaît en 1119 et deuxième en 1306. Certains grammairiens ont suggéré de marquer cette distinction que déjà Littré trouvait arbitraire :
« 1. Second se met toujours avant son substantif, excepté quand on parle d'un tome, d'un livre, d'un chant, où l'on peut le mettre avant ou après : le tome second, ou le second tome, le second livre ou le livre second de Télémaque, le second chant ou le chant second de l'Iliade.
2. Deuxième était peu employé au XVIIe siècle ; cependant on le trouve dans Balzac : Aristippe. Discours deuxième, édit. 1658 ; dans Descartes : La deuxième objection n'est qu'une supposition…. Réponse aux instances de Gassendi, 4 ; dans la Fontaine : Le premier [ail] passe, aussi fait ce deuxième, Paysan ; et dans Bossuet : Deuxième point, 1er sermon sur la Providence.
3. Deuxième ne se dit guère (si ce n'est dans les nombres composés : vingt-deuxième, cent-deuxième, etc.) ; c'est second qu'on emploie le plus souvent. En faveur de deuxième, on a prétendu qu'il valait mieux que second, pourvu que le nombre des objets dépassât deux, second terminant une énumération après premier, et deuxième indiquant qu'il sera suivi de troisième, etc. Mais cette raison, tout arbitraire, laisse prévaloir l'usage. »
Pour l’Académie française, pour toutes les éditions du dictionnaire jusqu’à celle de 1935, on avait : « février : le second mois de l’année » ; « lundi : le second jour de la semaine » et « personne : se dit aussi relativement à la conjugaison des verbes. La première, la seconde, la troisième personne du singulier, du pluriel ». Mais à la neuvième édition, c’est deuxième qui s’est imposé pour ces trois entrées, car devenu désormais plus courant, second étant considéré comme appartenant à la langue soignée. À la page Questions de langue, article Deuxième, second :
« Longtemps, second a été la forme la plus courante, et certains grammairiens prétendaient réserver l’usage de deuxième aux cas où la série comprenait plus de deux éléments ; lorsque l’emploi de second s’est fait plus rare, on a voulu le réduire aux cas où la série ne comprend que deux éléments. Littré, déjà, contestait cette distinction qui jamais ne s’est imposée dans l’usage, même chez les meilleurs auteurs.
L’unique différence d’emploi effective entre deuxième et second est que second appartient aujourd’hui à la langue soignée, et que seul deuxième entre dans la formation des ordinaux complexes (vingt-deuxième, etc.). »
Pour le Trésor de la langue française :
« Second et deuxième peuvent être employés l'un à la place de l'autre, sauf dans les syntagmes figés, les locutions et les adjectifs numéraux ordinaux composés (où second n'est jamais employé). Second est plus utilisé dans la langue soutenue, deuxième dans la langue courante ou technique. Selon certains grammairiens, second est préféré à deuxième quand il n'y a que deux personnes ou deux choses qui sont considérées (les suites du type premier, deuxième, troisième… sont plus fréquentes que les suites du type premier, second, troisième…). Second est plus rare que deuxième dans les suites strictement temporelles ou spatiales. »
L’usage a toujours ignoré ces distinctions que des théoriciens pointilleux ont voulu établir : dans les chemins de fer, on a toujours parlé de seconde classe (même quand il existait encore la troisième classe). Dans l’armée, on parle d’un soldat de deuxième classe, et il n’y a pas de troisième classe. Dans les charades, on dit « Mon second… ». Très tôt dans l’automobile « on passe la seconde ». En mathématiques, on parle d’équation du second degré, de dérivée seconde. À l'école, on passe de la classe de troisième à la classe de seconde (quand le lycée commençait dès la classe de sixième)… Le Bon usage de Grevisse cite également de nombreux exemples historiques.
L'adjectif numéral ordinal est un adjectif qualificatif, il accepte toutes les fonctions de cette catégorie (épithète, apposé, attribut) :
En abrégé, cela peut donner 1o, 2o, 3o ... pour primo, secundo, tertio... (origine latine). Le signe supérieur est la lettre o, et non un zéro, ni le signe degré °. Le wikicode peut être {{o}}.
Dans les numéraux inférieurs à 100, il faut mettre un trait d'union entre les unités et les dizaines, sauf si elles sont unies par « et » :
D'après le § II.1 du rapport du Conseil supérieur de la langue française — publié dans les documents administratifs du Journal officiel (JO) de la République française, du — afin, d'une part, d'unifier et de simplifier l'orthographe des numéraux (cardinaux, et par voie de conséquence, ordinaux), d'autre part, d'éviter de confondre, par exemple soixante-et-un tiers (61 × 1/3) et soixante et un tiers (60 + 1/3), le trait d'union peut désormais être utilisé dans l'orthographe des nombres complexes supérieurs ou inférieurs à « cent », même avant et après « et » :
Un adjectif ordinal est un adjectif indiquant le rang d'un élément au sein d'un ensemble. L'abréviation des adjectifs ordinaux consiste à faire suivre le nombre écrit en chiffres arabes ou romains d'une, de deux ou de trois lettres minuscules, si possible placées en exposant, qui correspondent aux lettres finales des adjectifs,,,,.
Ces règles s'appliquent également aux nombres romains : le XXIe siècle.
Seule l'expression énième (ou n-ième) se note sous la forme nième.
On distingue en outre, les adjectifs numéraux multiplicateurs (simple, double, triple, etc.) et fractionnaires (demi, tiers, quart, etc.). En ce qui concerne ces derniers, après quart, c'est le numéral ordinal qui est utilisé (cinquième, sixième, etc.) :
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