Cet article concerne l'acception stricte du poil comme phanère kératinisé caractéristique des mammifères.
Système | Pilosité humaine, ensemble de poils (d) |
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Comprend |
Nom latin | Pili |
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MeSH | D006197 |
TA98 | A16.0.00.014 |
TA2 | 7053 |
FMA | 53667 |
Le poil est à la fois une production filiforme de l'épiderme et l'un des plus petits organes, couvrant partiellement ou intégralement la surface de nombreux êtres vivants végétaux et animaux. Parmi les vertébrés, les poils sont caractéristiques des mammifères, tout en étant présents aussi bien chez les arthropodes (ex : mygales) que chez les annélides (ex : polychètes).
Il existe diverses appellations des formations pileuses. Chez les animaux et en particulier les vertébrés, lorsque la couverture pileuse de la peau est complète, on parle de pelage (la fourrure comprenant à la fois les poils et la peau). Chez l'humain, la pilosité couvrant le crâne en dehors du visage est appelée chevelure, celle couvrant la mâchoire et le cou (lorsque les poils ne sont pas du duvet) est appelée barbe, les gros poils couvrant les arcades sourcilières sont appelées sourcils, ceux bordant la lèvre des paupières sont appelés cils, les poils les plus fins (les moins visibles) sont qualifiés de duvet. Il existe beaucoup d'autres désignations telle la crinière chez l'animal à propos des hyperpilosités situées dans la région du cou, les crins concernant des poils durs et longs au niveau de la queue et du cou de certains taxons, les soies concernant de petites brosses chez certains insectes, et cætera.
Un poil est constitué :
D'autres organes et systèmes peuvent s'associer au poil selon sa fonction, sa place et le taxon considéré.
Chez les mammifères, le poil prend naissance dans une formation appelée follicule pileux, où le poil est souvent associé à des glandes sudoripares, parfois à un mécanorécepteur (ex : vibrisse) et aussi de tout petits muscles qui redressent le poil en fonction de divers stimuli (froid, stress, etc). Il peut arriver que plusieurs poils poussent à partir du même follicule pileux ; ce qui occasionne parfois des troubles de la pousse du poil tel que poil incarné (la tige pileuse pousse sous la peau) ou frisure du poil (la structure est fragilisée et inhomogène, d'où les variations d'épaisseur et les ondulations qui en résultent).
Chez une grande partie des mammifères[réf. nécessaire], chaque poil du pelage est associé à un muscle appelé muscle arrecteur du poil (ou muscle arrecteur). Celui-ci permet au poil de se dresser dans diverses situations. Dans des cas où la pilosité est importante, l'horripilation générale des poils entraîne un épaississement du pelage, et augmente son pouvoir isolant. On constate effectivement une horripilation lorsque la température de l'organisme diminue. Chez l'homme, ce réflexe s'observe aussi, bien que son rôle n'ait a priori pas d'influence majeure dans l'isolation thermique en raison de la faible pilosité. Ce phénomène est responsable de l'effet chair de poule.
On peut également constater une horripilation en réponse à divers stress. Chez l'Homme, la peur peut entraîner une horripilation importante. Chez certains mammifères, il est possible que l'horripilation subséquente à l'attaque par un prédateur permette, par l'augmentation rapide du volume du pelage, une intimidation dudit prédateur. C'est ce que l'on peut constater chez certains félins, comme le chat domestique.
Par extension, dans le langage courant, une personne très désagréable peut vous "horripiler", ou vous "hérisser les poils".
Le poil est enraciné à environ 4 mm sous la peau (derme). Ce phanère se forme au sein d'un follicule pileux, invagination de l'épiderme en contact avec une papille dermique vascularisée. La zone en contact avec la papille, appelée matrice pilaire, est constituée de kératinocytes et mélanocytes qui se multiplient très rapidement par mitoses successives.
Les kératinocytes durcissent pour constituer la tige pilaire puis meurent. Le bulbe pilaire contient un mélanocyte pour une trentaine de kératinocytes. Les mélanocytes transmettent la mélanine aux kératinocytes : la tige pilaire pousse donc pigmentée jusqu'à la disparition des mélanocytes avec l'âge.
Le follicule pileux est en relation avec une glande sébacée ou plusieurs, ainsi qu'avec un petit muscle lisse, le muscle arrecteur aussi appelé muscle horripilateur.
Le cycle de vie de chaque poil se divise en trois phases, la phase anagène (la jeunesse), la phase catagène (la vieillesse) puis la phase télogène (la mort). La durée de ce cycle pilaire est asynchrone et varie en fonction des zones chez l'homme (de 6 à 7 mois pour la moustache et la lèvre supérieure, de 9 mois pour les avant-bras, de 15 mois pour le menton, de 16 mois pour les jambes, de 18 mois pour le maillot et les aisselles, de 2 à 6 ans pour les cheveux), ce qui explique la finesse des poils selon leur durée de cycle dans ces zones. Cycle après cycle, la gaine conjonctive du follicule pileux se durcit et se réduit (phénomène de la miniaturisation du follicule pileux), ce qui freine la phase anagène du poil qui dure moins longtemps et devient plus fin, formant progressivement un duvet ou une alopécie.
Certains gènes codent des protéines ayant une importance pour la kératine. Chez la souris une anomalie d'un tel gène (TGFα gene) conduit à des anomalies structurelles de la peau et des follicules, un pelage ondulé, des moustaches (vibrisses) anormalement frisées (dès la naissance), avec souvent également une inflammation de la cornée apparaissant avec l'âge
L'équivalent des poils (trichomes) existent chez de nombreuses plantes, avec des rôles mal compris, parfois protecteurs et éventuellement transformés en épines ou dards (ex. : ortie). Dans certains cas, les poils semblent jouer un rôle important de capteur de particules ou de capteurs d'eau en nucléant la rosée[réf. nécessaire].
Les poils des mammifères ont des fonctions très diverses.
Quand il s'agit de pelage ou de fourrure, la fonction la plus communément admise est celle d'isolant thermique, rendu nécessaire par l'homéothermie des mammifères. On pourra noter que les oiseaux, qui sont le second clade de vertébrés homéothermes, possèdent une structure analogue, la plume, qui remplit cette même fonction. En deçà d'une certaine densité des poils, le pelage peut agir inversement comme un moyen de perdre de la chaleur, tels les poils des éléphants qui agissent comme des ailettes qui augmentent la surface d'échange et donc les transferts thermiques. On note le même système de thermorégulation chez le chien, qui pour certaines races, malgré un poil dense, lui permet de maintenir sa température corporelle constante (lui tenir chaud en temps froid et le maintenir frais en temps caniculaire). C’est un système équivalent chez certaines autres espèces.
Pour autant, il existe de nombreux types de poils, et tous n'ont pas ces fonctions de thermorégulation.
La couleur et les motifs du pelage sont aussi des signes de reconnaissance intraspécifique ou peuvent jouer un rôle de camouflage chez certaines espèces.
De nombreux mammifères, possèdent sur le museau, à proximité de la bouche de longs poils (les vibrisses) qui ont un rôle sensitif complexe. On trouve des vibrisses notamment chez les Carnivores, et les Rongeurs qui se montrent capables de mouvoir leurs vibrisses dans les trois dimensions, avec des mouvements de protraction-rétraction et des possibilités de torsion (jusqu'à 100 °) qui semblent jouer un rôle important dans l'utilisation des vibrisses comme récepteurs sensoriels, passifs et actifs. Une expérience a consisté à faire bouger les vibrisses de rats anesthésiés et d'observer la réponse électrique des neurones de premier ordre dans le ganglion trijumeau ; ces derniers présentent un « riche répertoire de réponses, qui ne pouvait pas être déduit de leurs réponses aux stimuli de déviation passive ». Les neurones individuels réagissent différemment selon quatre types d'événements : mouvement de fouet ou neurone fouetté, contact avec un objet, en mouvement de pression contre l'objet, puis sensation de détachement de l'objet. Le cerveau semble ainsi également être informé sur la position précise des vibrisses et de leurs mouvements,,.
Les poils, cheveux et autres phanères semblent pouvoir contribuer à la détoxication de l'organisme (moins que le foie ou le rein), mais significativement pour les animaux qui produisent beaucoup de poils ou qui subissent des mues fréquentes. On y retrouve, par exemple, une partie de substances toxiques telles que le plomb, le mercure ou l'arsenic absorbés par l'individu via l'alimentation ou la respiration dans les mois ou années précédents. L'examen morphologique, sérologique et chimique de poils ou cheveux humains à des fins médicales ou de monitoring est expérimentée dans les années 1960 à 1970, par exemple pour rétrospectivement évaluer une exposition de l'individu à des métaux lourds toxiques, mais les moyens d'analyses ne permettaient pas encore des résultats assez précis concernant les molécules organiques pour étendre la technique aux médicaments. C'est devenu possible à partir des années 1980 (dosage plus sensible et plus spécifique, grâce notamment à la radio-immunologie et la chromatographie en phase gazeuse/spectrométrie de masse, qui en théorie permettent de reconstituer l'histoire récente d'un individu en termes d'exposition à des toxiques, médicaments, drogues, etc. Après avoir soigneusement lavé l'échantillon pour éviter les risques de contamination externe.
Chez l'humain, la pilosité est actuellement relativement réduite en comparaison de la moyenne des mammifères. Le rôle de protection thermique semble mineur. On peut supposer qu'il reste important pour la seule zone du corps systématiquement recouverte d'une pilosité importante, la partie supérieure de la tête (chevelure). Ceci n'est cependant qu'une supposition qui mériterait vérification. Sous les bras et autour des organes génitaux les poils semblent avoir la fonction de diminuer l'échauffement et les inflammations, ainsi que d'augmenter l'évaporation de la transpiration, et peut-être la diffusion d'hormones.[réf. nécessaire]
Les poils constituant les cils et les sourcils semblent avoir un rôle de protection de l'œil contre les impuretés et la sueur[réf. incomplète].
Dans les oreilles et le nez, des poils semblent jouer le rôle de filtre et d'alerte en cas de pénétration (insecte, objet...). Certains stimuli des poils du nez déclenchent par exemple l'éternuement.
Le poil est un tissu à croissance plus ou moins régulière, et dépourvu de métabolisme propre après sa synthèse. Mais il peut adsorber certains produits.
Cette double caractéristique explique que :
Il existe divers troubles de santé associés au poil :
Dans de nombreuses cultures la pilosité, signe de la puberté, est synonyme de virilité alors que la peau lisse est synonyme de féminité (mais ce « lissage » est le plus souvent obtenu grâce à l’épilation).
De plus, dans certaines cultures, le développement de la pilosité et l'opposition rasé (glabre - lisse) / chevelu - poilu furent impliqués dans bien des considérations esthétiques mais aussi morales ou religieuses. En voici quelques exemples :
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De nombreux poils fins d'animaux (martre, petit-gris (écureuil nordique), mangouste, putois) sont utilisés pour confectionner des pinceaux pour artistes. Selon leurs caractéristiques propres (fermeté, souplesse, nervosité, capacité d'absorption de l'eau, etc.), ils seront utilisés pour des techniques fluides (aquarelle, gouache) ou en pâte (peinture à l'huile, peinture acrylique).
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