Pour les articles homonymes, voir Ambroise, Saint Ambroise et Saint-Ambroise (homonymie).
Ambroise de Milan | |
Détail d'une mosaïque possiblement contemporaine d'Ambroise (v. 380–500) dans la Basilique Saint-Ambroise | |
Évêque, Père de l'Église d'Occident, Docteur de l'Église | |
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Naissance | 339 Augusta Treverorum, Empire romain (aujourd'hui Trèves en Allemagne) |
Décès | 4 avril 397 Milan, Empire romain |
Vénéré à | Basilique Saint-Ambroise de Milan |
Vénéré par | Église catholique, Église orthodoxe |
Fête | 7 décembre |
Attributs | abeilles, enfant, fouet, ossements |
Saint patron | la ville de Milan ; apiculteurs, abeilles, animaux domestiques, commissariats français, apprentissage, étudiants, militaires, entomologistes |
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Ambroise de Milan (en latin Aurelius Ambrosius), né en 339 à Augusta Treverorum dans l'Empire romain (aujourd'hui Trèves) et mort le à Milan, est évêque de Milan de 374 à 397. Docteur de l'Église, il est l'un des quatre Pères de l'Église d'Occident, avec Augustin d'Hippone, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand.
Il est connu en tant qu'écrivain et poète, quasi fondateur de l'hymnodie latine chrétienne et lecteur de Cicéron et des Pères grecs, dont il reprend les méthodes d'interprétation allégoriques : La lettre tue, l'esprit vivifie répétait il dans ses sermons.
Il est aussi l'un des protagonistes des débats contre l'arianisme. C'est auprès de lui qu’Augustin d'Hippone se convertit au christianisme.
Il est honoré comme saint par l'Église orthodoxe et l'Église catholique qui le fêtent aujourd'hui le 7 décembre, fête de la translation de ses reliques. Au Moyen Âge, sa fête principale avait lieu soit le , date de sa mort, soit le , date de son ordination épiscopale (Martyrologe romain).
Ambroise est né à Augusta Treverorum (Trèves) en 339. Il est le fils d'un préfet du prétoire des Gaules nommé Aurelius Ambrosius.
Selon la Vie d'Ambroise rédigée par son secrétaire Paulin de Milan, son berceau se trouvait dans la salle du prétoire. Un jour qu'il y dormait, un essaim d'abeilles survint tout à coup et couvrit sa figure et sa bouche de telle sorte qu'il semblait que les insectes entraient dans sa bouche et en sortaient. Les abeilles prirent ensuite leur envol et s'élevèrent en l’air à une telle hauteur que l'œil humain n'était plus capable de les distinguer. L'événement frappa son père qui dit : « Si ce petit enfant vit, il sera quelqu'un de grand. » En quittant son visage, les abeilles avaient laissé un peu de miel dessus. Ceci fut considéré comme le présage de sa grande éloquence.
À l'adolescence, il vit sa mère et sa sœur, laquelle avait consacré sa virginité à Dieu, embrasser la main des prêtres. Pour plaisanter, il tendit la main droite à sa sœur assurant qu'elle devait l'embrasser comme elle l'avait fait aux prêtres. Mais celle-ci refusa considérant Ambroise comme un enfant et quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il dit.
À Trêves sur les bords de la Moselle, Ambroise, qui a environ 25 ans, devient comme son père, haut fonctionnaire romain dans l'administration impériale. Il est également le cousin du sénateur Quintus Aurelius Symmaque, préfet de Rome. ll écrit contre ce dernier une défense du christianisme, après la demande officielle de Symmaque auprès de l'empereur pour la restauration de la Curie de la Rome antique à la Curie romaine.
À Rome il reçoit une éducation qui lui permet de devenir avocat. Puis le préfet du prétoire d'Illyricum, auprès duquel il travaillait à partir de 370, lui confie l'administration de la province de Ligurie-Émilie, dont le siège est à Milan.
En 374, il intervient à ce titre pour rétablir l'ordre lors de l'élection du successeur de l'évêque de tendance arienne, Auxence. Il n'est pas encore baptisé, mais les deux partis le choisissent comme évêque de Milan. Son hagiographe raconte l'épisode ainsi :
« Il vint à Milan alors que le siège épiscopal était vacant ; le peuple s'assembla pour choisir un évêque : mais une grande sédition s'éleva entre les ariens et les catholiques sur le choix du candidat ; Ambroise y vint pour apaiser la sédition, quand tout à coup se fit entendre la voix d'un enfant qui s'écria : « Ambroise évêque. » Alors à l'unanimité, tous s'accordèrent à acclamer Ambroise évêque. Quand il eut vu cela, afin de détourner l'assemblée de ce choix qu'elle avait fait de lui, il sortit de l’église, monta sur son tribunal et, contre sa coutume, il condamna à des tourments ceux qui étaient accusés. En le voyant agir ainsi, le peuple criait néanmoins : « Que ton péché retombe sur nous. » Alors il fut bouleversé et rentra chez lui. Il voulut faire profession de philosophe : mais afin qu'il ne réussît pas on le fit révoquer. Il fit entrer chez lui publiquement des femmes de mauvaise vie, afin qu'en les voyant le peuple revînt sur son élection ; mais considérant qu'il ne venait pas à ses fins, et que le peuple criait toujours : « Que ton péché retombe sur nous », il conçut la pensée de prendre la fuite au milieu de la nuit. Et au moment où il se croyait sur le bord du Tessin, il se trouva, le matin, à une porte de Milan, appelée la porte de Rome. Quand on l’eut rencontré, il fut gardé à vue par le peuple. On adressa un rapport au très clément empereur Valentinien, qui apprit avec la plus grande joie qu'on choisissait pour remplir les fonctions du sacerdoce ceux qu'il avait envoyés pour être juges. »
— Tiré de la "Vie d'Ambroise", par Paulin, son secrétaire.
Ambroise a occupé le siège épiscopal de Milan de 374 à 397. Habilement et avec force, il défend les droits de l'Église face aux Empereurs Valentinien Ier, Valentinien II et même Théodose le Grand, dont Milan est alors la capitale.
Ambroise transféra dans le milieu latin la méditation des Écritures commencée par Origène, en introduisant en Occident la pratique de la Lectio divina.
Sans doute à l'origine d'une célébration spécifique de la messe catholique avec un rite propre dit ambrosien, Ambroise de Milan a composé des hymnes (8 strophes de 4 vers brefs), introduisant en Occident le chant liturgique et lui donnant une forme « officielle ». On continue de chanter les hymnes ambrosiennes dans la liturgie des heures, et de composer des hymnes latines suivant son modèle inclus dans ce qui est appelé le chant ambrosien. Il aurait aussi élaboré le chant polychoral dit chant antiphonique, utilisé entre autres par Heinrich Schütz.
On a dit d'Ambroise qu'il était plus un catéchiste qu'un théologien. Il faut souligner qu'il fut un grand connaisseur de la littérature patristique grecque, dont il fit usage dans ses œuvres.
Il a produit des écrits doctrinaux, parmi lesquels :
On a également conservé d'Ambroise de Milan des lettres et des oraisons funèbres (de Théodose Ier le Grand, de Valentinien II), ainsi que des sermons sur les Psaumes et des sermons sur la virginité.
L'Histoire littéraire de la France lui consacre un long chapitre.
Ces quatre hymnes sont attribuées avec certitude à Ambroise de Milan. L'authentification nous en est donnée à la fois par Ambroise lui-même, et par Augustin
,.
« Au lever de la nuit,
Dieu créateur de toute chose,
Roi des cieux qui revêts
le jour de lumière éclatante,
la nuit des grâces du sommeil
pour que le repos nous détende,
rende nos membres au travail ;
soulage nos cœurs fatigués,
dénoue nos chagrins anxieux,
le chant de notre hymne te rend grâce
pour ce jour déjà terminé,
te prie au lever de la nuit ;
aide-nous à tenir nos vœux.
Que le fond des cœurs te célèbre,
que la voix qui chante t'acclame,
que te chérisse un chaste amour
et que l'âme sobre t'adore !
Puisse, lorsque la nuit profonde
de sa noirceur clora le jour,
la foi ignorer les ténèbres,
et la nuit resplendir de foi !
Ne laisse point l'âme dormir ;
puisse la faute s'endormir !
la foi chaste et rafraîchissante
tempérer l'ardeur du sommeil ! »
— Ambroise de Milan. Hymnes, IV, trad. M. Perrin, Paris, Cerf, 1992, p. 236-238.
Ambroise de Milan est représenté vêtu en évêque, avec la crosse pastorale, et parfois un fouet avec lequel il aurait chassé hors d'Italie les ariens, considérés comme hérétiques. C'est par exemple le cas de l'œuvre du sculpteur italien Adolfo Wildt dont il existe un moulage en plâtre et un exemplaire en bronze, tous deux à Milan.
Il peut aussi être représenté à cheval, par exemple sur Saint Ambroise à cheval chasse les ariens d'Ambrogio Figino (œuvre de 1591).
Patron des apiculteurs, il est parfois représenté avec une ruche en paille tressée symbolisant la douceur de son éloquence.
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