L’origine des roumanophones et même leur définition actuelle sont sujets, dans les sciences historiques, humaines et linguistiques, à des controverses découlant de deux problématiques :
Le résultat de ces controverses est qu’à quelques exceptions près, la plupart des ouvrages historiques actuels pour le grand public omettent de mentionner l’existence de ce groupe linguistique entre la fin de l’Empire romain et l’émergence de la Roumanie moderne ; les plus sérieux mentionnent parfois l’existence des principautés médiévales de Moldavie et Valachie. Toutefois, l’existence, la structure et le lexique de la langue roumaine ainsi que la répartition géographique des romanophones en Europe du Sud-Est, rendent absurde la réfutation du lien linguistique de ces locuteurs avec les populations romanisées par l’Empire romain dans la péninsule des Balkans et le bassin du bas-Danube : c’est pour cela que les controverses portent moins sur leur existence, que sur l’étendue des territoires où leur évolution s’est déroulée. Faisant fi du nomadisme pastoral qui, de l’avis général des historiens, des ethnologues et des linguistes, fut jusqu’à la fin du Moyen Âge une occupation essentielle des romanophones orientaux, ces controverses opposent des aires d’évolution tantôt très étendues allant de la Moravie à l’Ukraine et à la Grèce, tantôt très restreintes, localisées par exemple uniquement dans l’actuel județ de Teleorman en Valachie centrale.
Selon le Droit du sol, un Roumain est un citoyen de la Roumanie, roumanophone ou non. Un roumanophone est un locuteur du roumain, citoyen de la Roumanie ou non. C’est l’ensemble « roumanophone » (terme forgé par les ethnologues et les linguistes) qui fait l’objet de cet article.
Avant de devenir explicite, la conscience de former un même peuple parmi les roumanophones était implicite et liée à leur langue commune et à la legea strămoșească (λеџѣ стръмошѩскѣ, « droit ancestral », en latin jus valachicum ou « droit valaque ») qui fixait les droits, devoirs, privilèges et spécificités juridiques des communautés valaques initialement pastorales de l’Europe centrale et orientale médiévale, dirigées par des joupans et des boyards. Aux XIe et XIIe siècles, on trouve dans le bassin du bas-Danube et dans les Balkans ce que les sources byzantines appellent en grec des ϐλαχίες : valachies, communautés populaires romanophones de l'Europe du Sud-Est gouvernées par la noblesse roumaine, entre lesquelles s'intercalent les sklavinies des Slaves méridionaux. Dans ces régions, le terme « valaque » désignait initialement les communautés romanophones appelées « valachies », mais depuis l’installation parmi elles de « sklavinies » slaves à partir du VIe siècle, qui a abouti à la slavisation linguistique d’une partie de ces communautés pastorales, le terme « valaque » a fini par désigner indistinctement tout berger orthodoxe au XVIIIe siècle, qu’il soit romanophone (cas majoritaire en Hongrie orientale et en Transylvanie) ou slavophone (cas majoritaire dans les Balkans),,,.
Pour autant, ce terme de « valaque » n’était qu’un exonyme (nom donné par les non-roumanophones) ; l'endonyme « Roumain » (par lequel les roumanophones se désignaient eux-mêmes) est explicitement attesté au XVIe siècle, alors que des humanistes italiens rendent compte de leurs voyages en Transylvanie, Valachie et Moldavie. Ainsi, Tranquillo Andronico écrit en 1534 que les Roumains (Valachi) « s’appellent eux-mêmes Romains ». En 1532 Francesco della Valle accompagnant le gouverneur Aloisio Gritti à travers la Transylvanie, Valachie et Moldavie note que les « Roumains » ont préservé leur nom de « Romains » et qu'« ils s’appellent eux-mêmes Roumains dans leur langue ». Il cite même une phrase en roumain : « Sti rominest ? » (« sais-tu roumain ? », en roumain : știi românește ?), Ferrante Capeci écrit vers 1575 que les habitants de ces provinces s’appellent eux-mêmes Roumains (Romanesci), tandis que Pierre Lescalopier remarque en 1574 que « Tout ce pays la Wallachie et Moldavie et la plupart de la Transilvanie a esté peuplée des colonies romaines du temps de Trajan l’empereur… Ceux du pays se disent vrais successeurs des Romains et nomment leur parler romanechte, c’est-à-dire romain… »
D’autres témoignages sur le nom que les roumanophones se donnaient eux-mêmes, viennent des intellectuels ayant connu de très près ou vécu parmi eux. Ainsi le Saxon transylvain Johann Lebel note en 1542 que les Roumains se désignent eux-mêmes sous le nom de Romuini, alors que le chroniqueur polonais Stanisław Orzechowski (Orichovius) observe en 1554 qu’« en leur langue les Roumains s’appellent Romin, selon les Romains et Valaques en polonais, d’après les Italiens», le Dalmate Antonio Veranzio (ou Anton Verancić) remarque vers 1570 que « les gens vivant en Transylvanie, Moldavie et Valachie se nomment eux-mêmes Romains » et le hongrois transylvain Martin Szent-Ivany cite en 1699 les expressions roumaines Sie noi sentem Rumeni (« nous aussi, nous sommes roumains », en roumain : Și noi suntem români) et Noi sentem di sange Rumena (« nous sommes de sang roumain », en roumain : Noi suntem de sânge român).
Les documents historiques présentent deux graphies du mot « roumain » : « român » et « rumân ». Durant plusieurs siècles, les deux formes coexistent et sont employées d’une manière interchangeable, parfois dans le même document.
Au Moyen Âge, qui pour les roumanophones est un âge pastoral, la dénomination ethnolinguistique rumân/român signifiait aussi « roturier ». En effet, l’aristocratie des pays à majorité roumanophone (joupans, cnèzes, boyards, voïvodes, hospodars et autres comtes, ducs et princes) était soit d’origine étrangère, soit de culture étrangère (slavonne au début, magyare ou hellénique ensuite, française au siècle des Lumières). En Transylvanie, la quasi-totalité de la noblesse roumaine est devenue hongroise au fil des siècles, et ceux qui s’y sont refusés ont du passer en Moldavie et Valachie, où la noblesse s’est en partie hellénisée, notamment à l’époque phanariote. Lorsque l’institution du servage connaît une extension significative, pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, la forme rumân finit par identifier le sens de « serf », tandis que la forme român garda son sens ethnolinguistique. Après l’abolition du servage par le Prince Constantin Mavrocordato en 1746, le mot rumân, restant sans objet socio-économique disparaît graduellement alors que la forme român, românesc s’établit définitivement.
Le nom de la Valachie est en roumain Țara Românească (anciennement aussi Ца́ра Рȣмѫнѣ́скъ en cyrillique roumain, translittéré Țara Rumânească), signifiant pays roumain. Le plus ancien document connu en roumain attestant la dénomination « Pays roumain » est une lettre, — la Lettre de Neacșu — écrite en 1521 au maire de Brașov pour le mettre en garde contre les mouvements des Ottomans au sud du Danube. Dans ce texte roumain, la principauté nommée par les étrangers « Valachie » est appelée « Pays roumain » (Ца́ра Ромѫнѣ́скъ en cyrillique roumain, translittéré Țara Românească).
En Transylvanie, après l’échec de la jacquerie de Bobâlna en 1438 et la constitution de l’« Union des trois nations », le jus valachicum disparaît progressivement et la noblesse roumaine n’a que trois issues : s’intégrer à la noblesse hongroise en passant à la langue magyare et au catholicisme comme l’y incite l’édit de Turda du roi Louis Ier de Hongrie en 1366 (grofia), s’exiler en Moldavie ou Valachie (descălecarea), ou perdre tous leurs droits et tomber en servitude (iobăgia). Ce phénomène va accélérer une prise de conscience explicite de former un même groupe relié par la langue, même si dans l’Empire des Habsbourg, les « statuts des Valaques » (latin : statuta Valachorum) promulgués en 1630, concernaient tous les régiments de garde-frontières, les pandoures et les fermiers orthodoxes des « Confins militaires » qu’ils fussent roumanophones ou non, ainsi que des communautés pastorales, initialement orthodoxes et de langues roumaine et ruthène, vivant dans les Carpates et finalement passées au catholicisme et, le plus souvent, aux langues polonaise, tchèque ou ukrainienne (comme les Gorales, les Moravalaques et les Houtsoules),.
L’Empire des Habsbourg absorbe la Transylvanie en 1699. Dans ce pays, au XVIIe siècle, lors de la mise en place des « Confins militaires » habsbourgeois, seul le comté de Fogaras et quelques joupanats comme Almaj, Amlaș, Gurghiu, Lăpuș, Năsăud, Zărnești ou les pays des Motses et d’Oaș étaient encore régis par le jus valachicum, mais à ce moment la conscience commune s’était déjà constituée et c’est pourquoi les Valaques transylvains réclament en 1784 son rétablissement sous une forme actualisée, et se révoltent. Cette révolte échoue et les dernières traces de jus valachicum disparaissent, mais sont relayées par les statuts des Valaques de la Transylvanie militaire, qui disparaissent à leur tour en 1867 en même temps que la Grande-Principauté transylvaine, alors totalement intégrée au royaume de Hongrie. La conscience commune des roumanophones commence alors à intégrer alors de revendications sociales voire territoriales sur le « territoire ethnolinguistique roumain ». Parmi les premières références explicites à un « territoire ethnolinguistique roumain » comprenant la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie on trouve l’ouvrage « De la nation des Moldaves » du chroniqueur Miron Costin au XVIIe siècle.
Au XVIIIe siècle, le prince érudit Dimitrie Cantemir désigne d’une manière systématique les trois principautés habitées par les roumanophones (La Moldavie, La Transylvanie et la Valachie) sous le nom de « Pays roumain » (Țara Românească). Le nom « Roumanie » (România) dans son acception moderne apparaît pour la première fois dans un ouvrage datant de 1816 publié à Leipzig, de l’érudit grec Dimitrios Daniel Philippidès. Il semble que le nom était déjà entré dans le langage courant au début du XIXe, puisque sur la pierre tombale de Gheorghe Lazăr à Avrig en 1823 on peut lire « De même que Jésus a ressuscité Lazare, toi, tu as réveillé la Roumanie ». En français, le journal Mercure de France de emploie pour la première fois l’expression « Valachie ou pays roumain » lorsqu’il présente le texte de la Constitution octroyée par le prince Constantin Mavrocordato en 1746. Mais ce sont Émile Ollivier, Edgar Quinet et Élisée Reclus qui imposeront définitivement en français courant, le nom de « Roumains » pour les roumanophones, à la place de « Valaques », de « Moldaves » et de leurs variantes (Moldovanes, Moldovans, Moldo-valaques, Wallachiens, Vélaces, Volokhs, Vlaques, Koutsovlaques, Zinzares...), dans un contexte où la France soutenait la constitution d’un « État tampon » et « tête-de-pont » francophile entre l’Autriche-Hongrie, la Russie et l’Empire ottoman. Après la généralisation de « Roumains » à l’international, l’exonyme « Valaques » (devenu parfois péjoratif, notamment en hongrois et dans les langues slaves du sud) a servi à désigner plus spécifiquement les romanophones vivant en Serbie, Bulgarie, Albanie, Macédoine et Grèce, et notamment les Aroumains.
Bien qu’elle soit combattue par les empires austro-hongrois et russe, la conscience de former un même groupe s’est progressivement développée au long du XIXe siècle chez l’ensemble des roumanophones, sous l’influence des instituteurs, des enseignants et des prêtres, qui formèrent l'École transylvaine et qui, au début du XXe siècle promurent l’existence d’un État roumain unitaire. Une fois celui-ci réalisé, cette conscience fut contestée et considérée comme une expression de l’« impérialisme roumain » par les Soviétiques, et à leur suite par les autorités post-soviétiques, qui ont imposé le terme « Moldaves » pour les Roumains de l’ex-URSS et pour leur langue.
Les controverses sont apparues à partir du moment où l’Empire des Habsbourg justifia l’annexion des provinces roumaines d’Olténie et de Bucovine en invoquant le statut de terra nullius pour ces « provinces danubiennes » peuplées de chrétiens non-catholiques (dits « schismatiques ») tributaires de l’Empire ottoman musulman. Les auteurs roumanophones réfutèrent ce statut de terra nullius en invoquant l’histoire romaine et médiévale. Aux XVIIIe et XIXe siècles la renaissance culturelle roumaine finit par se cristalliser dans l’aspiration de vivre ensemble au sein d’un même État, la Roumanie, à former à partir des principautés de Moldavie et de Valachie (unies en 1859) mais aussi à partir des provinces à majorité roumanophone des Empires voisins : Dobrogée turque, Bessarabie russe, Transylvanie et Bucovine austro-hongroises. Les historiens de ces empires ont contesté les arguments des historiens roumains, usant abondamment de la méthode hypercritique et de l’axiome « absence de preuves vaut preuve d’absence » pour produire un grand nombre d’ouvrages et de cartes où la présence des Thraco-Romains, des protoroumains et autres locuteurs des langues romanes orientales entre 275 et 1275 est niée ou omise, de même que l’existence du XIVe siècle au XIXe siècle des principautés roumaines (figurées comme provinces turques sur leurs cartes). La controverse s’est poursuivie après que la Roumanie a obtenu satisfaction en 1918 à l’issue de la Première Guerre mondiale (qu’elle fit aux côtés de l’Entente franco-britannique), car les États issus de la désagrégation de l’Autriche-Hongrie (Hongrie) ou de la Russie (URSS) ont contesté les gains de la Roumanie et revendiqué les territoires dont elle s’était agrandie.
L’URSS à son tour a eu gain de cause en 1940 (ainsi que la Hongrie, mais celle-ci seulement pour une partie de ses revendications, et seulement pour quatre ans), ce qui n’a fait qu’alimenter les controverses jusqu’à nos jours, d’autant que si les États modernes n’ont plus de revendications territoriales, il n’en est pas de même de l’ensemble des opinions.
La définition même d’un roumanophone est sujette à deux controverses, l’une linguistique, l’autre politique :
L’endroit où l’ethnogenèse des roumanophones eut lieu (vatra străromână) est lui-même sujet à controverses, dues au fait qu’entre la romanisation des Thraces/Daces et la première mention par le chroniqueur byzantin Georges Cédrène, au XIe siècle, du terme « Valaque », les sources écrites n’apportent pas d’information explicite sur ce sujet. En fait, on ne les appelait tout simplement pas encore « Valaques », car, pour les auteurs byzantins, ils étaient, comme les hellénophones, et les albanophones, inclus dans le terme générique de Ῥωμαίοι (« Romains ») donné à tous les habitants aborigènes de l’ancienne Ῥωμανία (l’Empire). Ce contexte a favorisé l’émergence d’hypothèses fantaisistes et non-documentées pouvant être groupées en deux catégories :
Dans la réalité démontrable, si les « Valaques » ne descendent pas plus des « Pélasges » (mot grec ancien très polysémique) que des Centaures, ils n’ont pas pour autant pu apparaître par « génération spontanée » au XIIIe siècle, et aucune donnée scientifique ne corrobore l’hypothèse d’une « miraculeuse réapparition après mille ans d’absence ». Par conséquent, quelles que soient les controverses, le fait que les langues romanes orientales existent aujourd’hui implique que les formes anciennes de ces langues ont existé dans la région avant l’arrivée des Avars, des Slaves, des Bulgares et des Magyars, même si l’archéologie ou la toponymie sont discutées, et même s’il n’y a que très peu de mentions écrites (passages de Théophylacte Simocatta et de Théophane le Confesseur).
La plupart des historiens situent le foyer proto-roumain (roum. vatra străromână) au nord de la ligne Jireček, c’est-à-dire en Dacie (soit les régions antiques de Dacie aurélienne et trajane, de Mésie et de Scythie mineure, ou les régions actuelles du Banat, d'Olténie, de Transylvanie, de Bulgarie danubienne et de Dobroudja. C’est le cas de Theodor Capidan, A.D. Xenopol et Nicolae Iorga, qui ont pensé que la différenciation linguistique ultérieure en quatre dialectes ou langues :
Cette thèse plurigénétique de la continuité daco-romano-roumaine est contestée en Roumanie même, où elle n’est diffusée ni dans les ouvrages scolaires ni dans ceux de vulgarisation, où domine la thèse monogénétique d’une ethnogenèse en Roumanie seulement et de migrations ultérieures et tardives à partir de cet unique foyer. Les historiens qui défendent la thèse plurigénétique, tels Florin Constantiniu, soulignent que les seules migrations de romanophones historiquement attestées, sont celles liées aux suites de la longue et sanglante guerre opposant l’empereur byzantin Basile II à la Bulgarie entre 975 et 1018. Il s’agit :
Une activité essentielle des Valaques durant la plus grande partie de leur histoire a été le pastoralisme transhumant nomade, traversant sans encombre les Carpates, le Grand Balkan, le Pinde, le Danube et tous ses affluents, tout comme l'ont fait également les peuples guerriers slaves, avars, bulgares ou magyars,,, mais ces migrations ont favorisé non seulement leur dispersion historique de part et d'autre de ces éléments géographiques, mais aussi, depuis le XIXe siècle, d'âpres controverses nationalistes entre les partisans de la théorie « A » (comme Awarenwüste ou « Désert des Avars ») selon laquelle jusqu'au XIIIe siècle, durant l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge, les Valaques n'auraient vécu qu'au sud du Danube, et ceux de la théorie « B » (comme « Balkans ») selon laquelle les Valaques n'auraient vécu qu'au nord du Danube ; dans les deux théories, le grand fleuve et les Carpates auraient été des frontières perméables pour les Slaves, les Bulgares et les Magyars, mais d'infranchissables obstacles pour les Valaques et pour eux seuls, l'absence de preuve indiscutable de leur présence valant preuve d'absence. Le biais ainsi créé dans les sources secondaires, est que les Valaques auraient « disparu pendant mille ans » pour réapparaître « miraculeusement » XIIIe siècle.
Les deux théories migrationnistes monogénétiques « A » et « B » s’affrontent encore au XXIe siècle, biaisant les débats scientifiques :
En raison de ces controverses et incertitudes, les ouvrages historiques actuels tendent à occulter l’existence des langues romanes orientales entre la fin de l’Empire romain et l’émergence des principautés médiévales de Moldavie et Valachie (soit pendant plus d’un millénaire), ce qui est considéré comme absurde par la plupart des historiens roumains : dans une interview de 2008, l’historien Neagu Djuvara disait avec humour : « Les arguments des thèses antagonistes peuvent tous être contestés, mais ils ont le mérite d’exister, tandis qu’aucun fait archéologique et aucune source écrite n’étayent l’hypothèse d’une disparition pure et simple des roumanophones pendant mille ans, qu’ils se soient envolés avec les hirondelles pour migrer en Afrique, ou qu’ils soient allés hiberner avec les ours dans les grottes des Carpates ou des Balkans… ».
Lucien Musset écrit que la frontière de l’Empire romain, de la mer du Nord à la mer Noire en passant par la Souabe et la Transylvanie, doit être considérée comme un tout. Selon lui, les parties plus occidentales furent germanisées, celles du centre effacées par les invasions successives hunnique, avare puis magyare, et celles de l’Est et du Sud transformées en îlots romanophones en Transylvanie et dans les Balkans. Parmi ces îlots, les premiers se sont mieux maintenus que les seconds à partir du XIe siècle grâce à la stabilisation du royaume de Hongrie au nord du Danube, tandis qu’au Sud l’insécurité des affrontements entre Bulgares et Byzantins puis entre états chrétiens et Ottomans, jointe à la présence massive des Slaves méridionaux, fit dépérir lentement ces îlots romanophones dont les Aroumains sont les derniers témoins.
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