Joseph Lakanal est un homme politique français, ex-prêtre catholique doctrinaire, né le 14 juillet 1762 à Serres-sur-Arget, et mort le 14 juin 1845 à Paris.
Membre du Conseil des Cinq-Cents Ariège | |
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Député de la Convention nationale |
Naissance | |
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Décès | (à 82 ans) Rue Royale (Paris, France) |
Sépulture | Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Lakanal (d) |
Nom dans la langue maternelle | Joseph Lacanal (nom de naissance) |
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Il a joué un rôle important dans l'établissement de la première École normale en France et du Muséum national d'histoire naturelle.
Né à Serres, dans l'actuelle Ariège, son nom était à l'origine Lacanal, qui fut modifié en Lakanal pour se distinguer de ses frères royalistes. Il fut professeur de rhétorique puis de philosophie chez les Pères de la doctrine chrétienne dans diverses villes de France avant de se rallier à la Révolution.
En septembre 1792, Lakanal, alors vicaire de l'évêque de Pamiers, est élu député du département de l'Ariège, le sixième sur sept, à la Convention nationale. Il entre au Comité d'instruction publique à partir de février 1793.
Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort, rejetant l'appel au peuple et le sursis. Il s'abstient de voter lors de la mise en accusation de Marat. Il s'oppose au rétablissement de la Commission des Douze.
C'est également sur son rapport que, le 1793, la Convention rendit le décret relatif à la propriété des auteurs d'écrits en tous genres, des compositeurs de musique, des peintres et dessinateurs ; c'est lui qui fit accorder à Claude Chappe, l'inventeur du télégraphe, le titre d'ingénieur appointé comme lieutenant du Génie, et qui fit construire la première ligne télégraphique.
Il est représentant en mission en Dordogne, où il arrive à Bergerac le . Il y reste jusqu'au 9 thermidor an II (). Il ordonne la destruction du château de la famille de Caumont à La Force.
Sur sa proposition, le , la Convention décide la fondation de 24 000 écoles primaires. La même année, sur le rapport de Lakanal et Garat, de la commission d'Instruction publique, elle ouvre l’École normale de l’an III et les Écoles de l'an III scientifiques. Par son décret, l'école n'est plus obligatoire.
Franc-maçon, il fit partie de la Société des idéologues et en 1795, il fit voter l'organisation des écoles normales et d'un projet d'instruction publique où il développe les idées chères aux idéologues sur l'enseignement : « L'analyse seule est capable de recréer l'entendement, et la diffusion de sa méthode détruira l'inégalité des lumières. ».
Élu député à deux reprises par le département de Seine-et-Oise en 1798, il refusa cet honneur. L'année suivante, il fut envoyé à Mayence en qualité de commissaire pour organiser les nouveaux départements réunis à la France.
Il fit en 1794 à la Convention un rapport sur l'établissement d'une École publique des langues orientales vivantes. Celle-ci fut créée en 1795.
On lui doit aussi la conservation du jardin des Plantes, qu'il fit réorganiser sous le nom de Muséum national d'histoire naturelle.
Réélu au Conseil des Cinq-Cents cette fois pour le Finistère, Lakanal présenta le règlement de fondation d'un institut national, qui deviendra bientôt l'Institut de France, et proposa la liste des membres qui devaient en former le noyau complété par des élections. Ce corps savant contenait trois classes : la première s'occupait des sciences physiques et mathématiques, la seconde des sciences morales et politiques, la troisième de la littérature et des beaux-arts. Lakanal fut élu membre de la deuxième classe dont il devint secrétaire.
Sous l'Empire, il accepta la chaire de langues anciennes à l'École centrale de la rue Saint-Antoine, et fut plus tard attaché au lycée Bonaparte comme économe.
En 1809, il devint inspecteur des Poids et Mesures. Il prépara une édition des œuvres de Rousseau et rédigea un traité d'économie politique.
À la Restauration, il partit pour les États-Unis, où il fut accueilli par le président des États-Unis James Madison. Le Congrès des États-Unis lui a octroyé une concession de 2 km2 dans la Société coloniale de la vigne et de l'olivier d’Alabama.
Il devint alors planteur en Alabama, où, en 1817, plusieurs centaines de réfugiés de Saint-Domingue, menés par deux ex-généraux de Napoléon Bonaparte, fondèrent la Vine and Olive Colony, et obtinrent 370 kilomètres carrés du gouvernement américain. Très vite, ces colons, dont faisait partie également l'éditeur de presse Jean-Simon Chaudron, abandonnèrent le vin et les olives pour devenir des pionniers de l'histoire de la culture du coton.
Lakanal devint lui-même président de l’université de Louisiane à La Nouvelle-Orléans, qu’il réorganisa, avec le soutien des loges maçonniques locales.
Après la révolution de Juillet, il attendit trois ans pour regagner Paris, puis siégea de nouveau à l'Académie des sciences morales et politiques, à la demande de François Guizot.
Mort au 10 rue Royale, il a laissé sa jeune épouse et leur enfant démunis et pauvres, malgré sa longue carrière.
Lakanal est enterré au cimetière du Père-Lachaise. Sa tombe, située dans la 11e division, est une concession gratuite, par arrêté préfectoral en date du .
« Député à la Convention nationale, Lakanal s'est uni à toutes les pensées de cette assemblée. Au milieu de ces crises orageuses, il songea aux intérêts des Lettres et des Sciences. Il s'efforça, bien souvent en vain, d'arracher à la mort ces hommes dont le savoir et les talents illustraient leur pays et ne le désarmaient pas. Il lutta obstinément contre une barbarie systématique qui menaçait nos arts, nos monuments nationaux, nos grands établissements d'éducation. »
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