Emmanuel Terray, né le 31 janvier 1935 à Toulouse et mort le 25 mars 2024 à Chatou, est un anthropologue et militant politique français.
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Nom de naissance | Emmanuel Camille Maurice Terray |
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Conjoint | Marie-Louise Terray (d) |
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Ancien élève de l'École normale supérieure (de 1957 à 1961), agrégé de philosophie, Emmanuel Terray s'oriente rapidement vers l'anthropologie après avoir découvert les « structures élémentaires de la parenté » de Claude Lévi-Strauss et rencontré Georges Balandier, dont l'« anthropologie dynamique », ancrée dans l'histoire et le politique, l'a séduit. Nommé en 1964 assistant à l'Institut d'ethnologie de l'université d'Abidjan par le ministère de la Coopération, il soutient une thèse sous la direction de Paul Mercier, consacrée à l'ethnosociologie des Didas de Côte d'Ivoire, qui constituent son premier terrain d'ethnologue.
Il cherche alors à constituer une anthropologie politique qui puisse s'inscrire dans le projet marxiste de Louis Althusser. Installé depuis quelques années à Abidjan, où il deviendra doyen de l'université, il doit revenir à Paris après les événements de Mai 68, pour lesquels il avait affiché trop de sympathie pour le pouvoir ivoirien. Militant maoïste au PSU, qu'il quitte en 1972, il intègre alors la nouvelle équipe de l'Université de Vincennes. Il soutient en 1984 son doctorat d'État sous le patronage de Georges Balandier avec une thèse sur le royaume Abron du Gyaman (publiée en 1995), et est élu directeur d'étude à l'EHESS.
Emmanuel Terray meurt le 25 mars 2024 à l'âge de 89 ans.
En plus de son œuvre anthropologique et ethnographique (en grande partie publiée sous forme d'articles dans des revues spécialisées, L'Homme, Cahiers d'études africaines, Annales ESC, Critique, etc.), Emmanuel Terray a signé une série d'essais plus personnels à partir de la fin des années 1980. Il s'y confronte non seulement à sa propre histoire et à sa formation philosophique et politique, mais aux problèmes sociaux que génèrent nos sociétés contemporaines, en particulier la question des travailleurs « sans papiers », pour la cause desquels et auprès de qui il observe une longue grève de la faim à l'été 1998.
Dans son essai, Penser à droite (2012), Emmanuel Terray définit la pensée de droite par les fondamentaux que sont « l’ordre, la hiérarchie, l’autorité ». Avançant que « les valeurs de la droite classique et celles des tenants du libéralisme économique s’opposent presque terme à terme », que « l’individualisme libéral favorise l’instabilité, le bouleversement permanent, la compétition à tous crins et la mise en cause des positions acquises », ces deux pensées resteraient paradoxalement néanmoins communes par leur volonté de maintenir « l’ordre existant ». Décrivant François Hollande comme un homme « qui subit très fort l’hégémonie de la droite », il affirme que Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche seraient « les porteurs des valeurs de la gauche classique ». Il se dit « persuadé » d'une renaissance du communisme, « volonté d’une société juste, fraternelle et égalitaire ».
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