La culture du Mali, vaste pays enclavé d'Afrique de l'Ouest, désigne d'abord les pratiques culturelles observables de ses habitants (17 000 000, estimation 2017).
La multitude d'ethnies et l’héritage historique en font une culture riche et diversifiée, conservant à la fois ses traditions comme l’oralité avec les griots ou l’artisanat et s’ouvrant, depuis son indépendance, à la littérature, au théâtre, au cinéma et à la photographie.
Depuis l’indépendance en 1960, le Mali, ancienne colonie française du Soudan français, le français est la langue officielle. Elle n’est parlée que par une minorité de la population qui préfère s’exprimer dans les différentes langues nationales. Le bambara est la langue la plus parlée au Mali. Les principales autres langues sont le peul, le Malinké, le sénoufo, le soninké, le sonrhaï et le dogon.
Le recensement de 1987 a enregistré la langue parlée par les personnes de plus de 6 ans. Le bambara arrive largement en tête (50,3 %), suivi du peul (10,7 %), du dogon (6,9 %), du songhay (6,3 %) et du soninké (6,3 %).
Le français est la langue enseignée à l’école. Depuis les années 1990, une expérimentation, appelée « pédagogie convergente » permet aux enfants à l’école fondamentale d’apprendre d’abord à écrire en langue nationale, celle qu’ils parlent naturellement en famille, puis progressivement le français. La pédagogie convergente se généralise actuellement.
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
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Variable | Aïd el-Fitr | Korité | Fin du Ramadan |
Variable | Aïd al-Adha | Tabaski | Commémoration du sacrifice d'Abraham |
Variable | Mawlid | Maouloud | Naissance de Mahomet |
Variable | Mouharram | Tamkharit | Nouvel an musulman |
1er janvier | Jour de l'an | ||
Fête de l'armée du Mali | |||
Journée des Martyrs | Chute du régime de Moussa Traoré | ||
1er mai | Fête du travail | ||
Fête de l'Afrique | Création de l'Organisation de l'unité africaine | ||
Jour de l'Indépendance | Proclamation de la République du Mali (Indépendance accordée par la France le à la Fédération du Mali). | ||
Noël | Naissance de Jésus-Christ | ||
Variable | Lundi de Pâques |
Une vingtaine d’ethnies vivent au Mali. Malgré les échanges entre elles au cours de l’histoire, chacune possède une culture spécifique. Les principales ethnies sont :
Le "djélia", l'art que pratiquent les griots, consiste à raconter des histoires relatives à des familles. Les griots sont présents à chaque grande occasion (mariage, baptême, fêtes religieuse…) c'est pourquoi ils sont très au fait de l'histoire des familles auxquelles ils sont liés. Quand ils sont appelés, les griots rappellent donc aux familles leurs passés, celui de leurs ancêtres… de façon élogieuse. L'usage veut que celui à qui le griot fait des éloges lui donne quelque chose (en général de l'argent, des bijoux, des vêtements…) pour honorer les souvenirs évoqués par le griot et montrer que ce dernier est digne des éloges qui lui sont faits.
Les griots sont donc des conteurs véhicules de la tradition orale, très forte au Mali. C'est pourquoi ces personnes sont considérées comme des puits de connaissance, des livres d'histoires vivants. Pour beaucoup les griots sont les ancêtres des rappeurs et donc le "djélia" l'ancêtre du rap. En effet, les griots quand ils font des éloges chantent de manière très spéciale. Leurs paroles sont tels un flux qui suit une instrumentale assez répétitive rythmée par des percussions.
Bakary Soumano, chef des griots du Mali de 1994 à sa mort en 2003, a œuvré pour réhabiliter la fonction de griot. L'actuel Chef des griots Mamadou Kaladjoula Diabaté
La parenté à plaisanterie (sinankunya), également appelé cousinage, consiste pour deux groupes ayant des relations privilégiées (deux ethnies, ou deux clans d’une même ethnie) à s’échanger des paroles qui révèlent les vérités supposées de chacun. Les protagonistes sont obligés d’accepter ces critiques souvent féroces. Et les protagonistes ne doivent pas s'énerver, en paroles et en actions.
Le football et le basket-ball sont les activités sportives principales au Mali, ensuite viennent les arts martiaux (taekwondo, judo, karaté) ainsi que l'athlétisme, le cyclisme, le handball et le rugby.
Le Mali participe aux Jeux olympiques, aux Jeux paralympiques, aux Jeux de la francophonie et aux Jeux africains.
Parmi les jeux de société populaires, on trouve le Krur (en) (ou crur), une variante du mancala.
En 2016, le classement mondial sur la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières situe le Mali au 66e rang sur 180 pays. L'insécurité dans le nord du pays met parfois en danger la vie des journalistes, mais pèse aussi sur la liberté d'information.
De nombreuses publications constituent la presse écrite malienne sont nombreuses, les plus lues sont entre autres :
Pays de tradition orale, le Mali connaît depuis les années 1960 plusieurs écrivains qui suivent les traces de Amadou Hampâté Bâ.
Un texte fondateur pour toute l'Afrique de l'Ouest est la Charte du Manden (vers 1230).
Une littérature écrite remontant jusqu'au XIIIe siècle est conservée dans ce qu'on appelle aujourd'hui les manuscrits de Tombouctou.
Parmi les anciens maîtres intellectuels et spirituels au Mali, figurent Mohammed Bagayogo (en) (1523-1593), Ahmed Baba (1556-1616), Al-Qadi Aqib ibn Mahmud ibn Umar (en), Modibo Mohammed Al Kaburi (en).
La littérature malienne moderne commence à peu près avec le début du colonialisme européen et le partage de l'Afrique vers 1880.
Depuis 2000, chaque année, un festival littéraire « Étonnants Voyageurs » a lieu également à Bamako et dans les principales villes du Mali.
Depuis 2008 se tient, sur quatre jours, à Bamako, la Rentrée littéraire du Mali qui regroupe des écrivains et des hommes de culture du continent et de la diaspora pour célébrer le livre et ses acteurs. En 2018, les 10 ans de la rentrée ont été célébrés et l'événement s'est étendu en délocalisant ses manifestations les villes de Djenné au centre du Mali et de Tombouctou au Nord. Sont attribuées diverses distinctions : prix Ahmed-Baba, prix Massa-Makhan-Diabaté.
Le secteur de l'édition au Mali est en plein essor, depuis l'avènement de la démocratie de nombreuses structures d'édition ont vu le jour. On peut citer les éditions Donniya, les éditions Jamana, Cauris Livres, la Sahélienne.
L'Organisation malienne des éditeurs de livres (OMEL) regroupe une vingtaine de structures d'édition. Elle a organisé les journées nationales du livres maliens en et en .
Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées.
La mode malienne a beaucoup évolué avec le temps, avec la créations de plusieurs maisons de coutures qui ont tendance à valoriser les tissus traditionnels bogolan et DenFani. Les plus en vogue sont :
Le boubou ou kaftan fait partie du costume traditionnel malien. Il est confectionné avec des tissus comme le Bazin ou le Wax.
Chris Seydou était un grand couturier malien.
Chaque ethnie possède une architecture propre. Tout au long de l’histoire, y compris avec les Français pendant la colonisation, les rencontres entre ethnies ont façonné des villes où les architectures se sont combinées.
Quatre sites sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco : Djenné, Tombouctou, le tombeau des Askia à Gao et la falaise de Bandiagara au pays dogon.
Les Rencontres africaines de la photographie est une manifestation biannuelle organisée à Bamako (Mali) depuis 1994.
Quelques photographes maliens :
La Maison africaine de la photographie (Bamako) collecte, conserve, promeut et diffuse le patrimoine photographique malien et africain. Une autre importante archive en ligne, Archive of Malian Photography, est gérée par l'Université d'État du Michigan.
Dans l’ethnie bambara se pratique une forme de théâtre traditionnel dénommé « kotéba ». Chaque année, après les récoltes, les villageois se réunissent pour une fête où se mêlent les danses, les chants et le théâtre burlesque. À travers des saynètes, on se moque des villageois et de leur travers sans jamais nommer personne afin de ne pas blesser. Le kotéba permet de préserver l’unité du village.
S’inspirant du kotéba, des troupes théâtrales tournent dans les villages afin de faire passer à travers les saynètes des messages concernant la santé (la prévention du sida, la vaccination) ou la protection de l’environnement.
Certains rites sacrés sont fortement liés à l'expression théâtrale, notamment les initiations ainsi que divers événements de la vie (mariage, baptême). La sacralisation permet de donner à l'événement un caractère plus solennel. Le théâtre sacré instruit par la participation plus que par la distraction.
Le théâtre moderne existe aussi, surtout dans les grandes villes. Il souffre du peu de considération sociale pour les "comédiens" et du manque d'adaptation dans les langues locales.
Le théâtre de rue vise à faire le pont entre le théâtre traditionnel populaire et le théâtre moderne, symbolisé par le Festival du Théâtre des Réalités. Il a lieu tous les deux ans (2006 était la huitième édition); il prend de l'ampleur tant par la qualité et le nombre d'événements que par les activités organisés dans différentes régions du Mali et des pays avoisinants. Le « Festival des réalités » a été créé par Adama Traoré, comédien, metteur en scène et professeur d’art dramatique à l’Institut National des Arts de Bamako. Il est également Président de l'association culturelle Acte SEPT.(Voir aussi : Bamako)
Parmi les auteurs de théâtres renommés, on peut citer Sada Sissoko, Falaba Issa Traoré et Adama Drabo.
À travers le pays se déroule toute l’année de nombreux festivals mettant à l’honneur les cultures traditionnelles.
Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) n'a rien inscrit pour ce pays dans son registre international Mémoire du monde (au 15/01/2016).
Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 12/01/2016) : Liste du patrimoine mondial au Mali.
Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (au 15/01/2016) :
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