LUXE  ►

LUXATION, s. f. terme de Chirurgie, déplacementd’un ou de plusieurs os de l’endroit où ils sont naturellement joints. Les luxations sont en général dedeux especes par rapport à leurs causes ; les unesviennent de causes externes, comme chûtes, coups,sauts, extensions, &c. les autres viennent de causesinternes, comme d’un relâchement des ligamens,de la paralysie des muscles, du gonflement des têtesdes os, d’une fluxion d’humeurs qui s’est faite tout-à-coup dans l’articulation, & qui en a abreuvé lescapsules ligamenteuses ou d’humeurs qui s’y sontaccumulées peu à-peu : tel est l’épanchement de lasynovie, qui chasse la tête de l’os de sa cavité.

La luxation n’arrive proprement qu’aux os quiont un mouvement manifeste, comme sont tous ceuxdont la jonction est par diarthrose : ceux qui sont articulés par synarthrose, n’ayant qu’un mouvementfort obscur, sont plus sujets à être cassés qu’à se luxer : les os joints par charniere ou gynglime se luxentplus difficilement que ceux dont la jonction est faitepar une seule tête & une seule cavité ; & ils sontplus sujets à la luxation incomplette qu’à la complette.

On entend par luxation complette celle où la têted’un os est réellement hors de la cavité de celui quila recevoit. On reconnoît cette luxation par une tumeur ou éminence que forme la tête de l’os déboîtédans un endroit qui n’est pas destiné à la loger ; &par un enfoncement que l’on sent dans l’endroitd’où l’os est sorti. Ces signes sont quelquefois difficiles à appercevoir, sur-tout à la cuisse, lorsqu’il ya gonflement. La luxation complette est aussi accompagnée d’une grande douleur, d’une abolition dumouvement & d’un raccourcissement du membre,si la luxation est en haut ; car le membre est plus longdans la luxation qui se fait en-bas.

La luxation incomplette ou partiale, appellée aussisubluxation, est un dérangement des os dans leurcontiguité, mais qui se touchent encore par quelquesurface. Dans la luxation incomplette, outre la douleur & l’impuissance du membre, qui sont des signescommuns & équivoques de luxation, l’on remarque1°. que le lieu de l’articulation est plus éminent qu’ilne doit être ; 2°. que le membre ne change presquepas de figure, ni de longueur ; & 3°. que la partien’est pas plus disposée à se mouvoir d’un côté quede l’autre, à cause que les muscles sont presque également tendus, parce que l’éloignement de l’os n’estpas assez grand pour changer considérablement la distance de leurs attaches ; ce qui n’est point de mêmedans la luxation complette. L’entorse est une especede luxation incomplette. Voyez Entorse.

Une luxation est simple, lorsqu’elle n’est accompagnée d’aucun accident ; & compliquée, lorsqu’ellese trouve avec plaie, inflammation, fracture, &c.

Le prognostic des luxations est relatif à leur espece,à leur cause, & aux accidens qui les compliquent.

La luxation exige la réduction le plutôt qu’il estpossible. Il y a des complications qui s’y opposent.Une fracture, une grande tension, une contorsionprofonde ne permettent quelquefois pas de réduireune luxation. Si l’os du bras, par exemple, étoitfracturé dans sa partie moyenne supérieure, & luxédans l’épaule, les extensions convenables pour réduire la luxation ne seroient pas sans inconvénient,& il faudroit absolument abandonner la luxation, àmoins que la tête de l’os ne pressât fortement lesgros vaisseaux ; ce qui mettroit le malade en danger,& détermineroit à tout tenter plutôt que de différerla réduction.

Lorsqu’elle est possible, il faut faire les extensions& les contre-extensions convenables, qui s’exécutent par le secours des mains seulement, ou avec deslacs & des machines. Voyez Extension, Lacs, Machine pour les luxations.

Quand les extensions sont suffisantes, il faut conduire la tête de l’os dans sa cavité naturelle, en faisant lâcher doucement ceux qui tirent, afin que l’osse replace. Il n’est pas toujours nécessaire de pousserl’os : les muscles & les ligamens qui n’ont pas ététrop forcés, le retirent avec action ; il est mêmequelquefois dangereux d’abandonner l’os à toute laforce des muscles : on court risque 1o. s’il y a unrebord cartilagineux, de le renverser en lâchanttout-à-coup, ce qui pourroit causer une ankylose,du-moins le mouvement du membre deviendroit-ilfort difficile. 2o. Quand même la vîtesse du retourde l’os ne romproit pas le rebord cartilagineux, latête de l’os feroit une contusion plus ou moins forteaux cartilages qui encroutent la tête & la cavité. Ilest donc nécessaire de conduire l’os doucement danssa cavité, au moins jusqu’à ce qu’on soit assûré qu’ilen prend bien la route.

Il faut observer que cette route n’est pas toujoursle plus court chemin que puisse prendre l’os pourrentrer, mais celui par lequel il est indiqué qu’il estsorti de sa cavité. On est obligé de suivre ce chemin,quand même il ne seroit pas le plus court ; tant parcequ’il est déja frayé par la tête de l’os luxé, queparce qu’il conduit à l’ouverture qui a été faite à lapoche ligamenteuse par la sortie de l’os. Il n’est pas bienprouvé que ce dogme soit aussi important dans la pratique qu’il est spécieux dans la théorie : on dit fort bienque si l’on ne suit pas le chemin frayé, on en fait unautre avec peine pour l’opérateur, & douleur pour lemalade ; que la tête de l’os arrivant à sa cavité, netrouve point d’ouverture à la capsule ligamenteuse ;qu’elle la renverse avec elle dans la cavité, ce quiempêche l’exacte réduction, & cause des douleurs,des gonflemens, inflammations, dépôts & autres accidens funestes. J’ai vu tous ces accidens dans lapratique, & ils ne venoient pas de cette cause ; j’airéduit beaucoup de luxations ; je n’ai jamais apperçuqu’on pût distinguer cette route précise de l’os ; onle réduit toujours, ou plutôt il se réduit par la seuleroute qui peut lui permettre de rentrer, lorsque, pardes mouvemens ou méthodiques, ou empyriques,on a levé les obstacles qui s’opposoient au remplacement.Nous parlerons de ces cas au mot machine pour la réduction des luxations.

On connoît que la réduction est faite lorsque dansl’opération on entend un certain bruit qui annoncele retour de la tête dans sa cavité, & que la bonneconformation, l’usage & le mouvement de l’articulation sont rétablis.

On applique ensuite l’appareil contentif de l’osmoins que des topiques nécessaires pour remédierà la tension des parties, & les consoler de l’effortqu’elles ont souffert. Les bandages sont sur-tout nécessaires dans les luxations de cause interne, principalement à celles qui sont produites par la relaxation des ligamens ou la paralysie des muscles : dansces cas le seul poids du membre met la tête de l’oshors de sa cavité.

Après l’application de l’appareil, on met le membre en situation convenable. Le malade doit êtrecouché dans les luxations du tronc & des extrémitésinférieures ; il n’est pas nécessaire qu’il le soit dansles luxations de la mâchoire inférieure, ou des extrémités supérieures. Il faut ensuite que le chirurgien s’applique à corriger les accidens, suivant lesdiverses indications qu’ils prescrivent.

La nature différente des luxations, par rapport àla nature des parties, à la façon dont elles ont étélésées, aux causes du désordre, aux symptomes &accidens qu’il produit, exige des attentions diversifiées & des procédés particuliers qu’il faut voir dansles livres de l’art. Ambroise Paré parmi les anciens,& M. Petit parmi les modernes, dans son traité des maladies des os, sont les plus grands maîtres qu’onpuisse consulter sur cette matiere. (Y)

Machine pour la réunion des tendons extenseurs des doigts & du poignet. Chirurgie, Pl. XX. fig. 6.Cette machine est composée de deux parties, unefixe, & l’autre mobile, unies ensemble par unecharniere.

La partie fixe est une gouttiere de dix pans delong, de cinq pouces de large, & de deux poucesde profondeur.

A l’extérieure on voit trois pieces soudées ; au milieu & à l’extrémité antérieure sont des especesd’anses quarrées, par où passent des liens qui assujettissent cette gouttiere à l’avant-bras. Entre cesdeux anneaux il y a une crémaillere à quatre crans,dont l’usage est de loger le bec d’un crochet attaché à la piece mobile.

Cette seconde partie de la machine est une especede semelle, cave intérieurement, convexe à l’extérieur,haute d’environ sept pouces, sur quatre pouces & demi de diametre.

Elle a sur les côtés deux petites fentes, qui serventà passer une bande qui tient la main appliquée sur lapalette ; & à ses parties latérales & inférieures, onvoit l’attache des crochets.

Pour se servir de cette machine, on la garnit d’unpetit lit de paille d’avoine, couvert de quelquescompresses, & d’un bandage à dix-huit chefs ; on metl’avant bras sur ces préparatifs, la main étendue ;on panse la plaie, & on soutient la main au degréd’extension convenable, par la piece mobile qu’onfixe au degré d’élévation qu’on juge à propos.

Machine pour la réunion du tendon d’achille, inventée par M. Petit. Voyez Pl. XXXII & XXXIII.Une espece de genouillere de cuir fort, & couverte d’un cuir plus pliant, sert de point d’appui àla force mouvante. La jambe étant pliée, on placedans le pli du jarret, le milieu de cette espece degenouillere. De deux branches qui la composent,la plus large garnie en dedans de chamois, commed’un coussin, entoure le bas de la cuisse, au-dessusdu genou. Elle y est assujettie par deux appendicesd’un cuir pliant, qui, comme deux courroies, achevent le tour de la cuisse, & vont passer par deuxboucles, au moyen desquelles on serre autant qu’ilfaut, & l’on assujettit cette partie du bandage. L’autre branche qui est un peu plus étroite, entoure lajambe au dessus du mollet ; elle est matelassée à la partie qui porte sur les muscles gémeaux. Deux courroies & deux boucles la serrent & l’assujettissent comme la premiere. Par cette disposition les boucles & lescourroies ne peuvent blesser la peau, & les grosvaisseaux sont à l’abri de la compression. Au milieude la branche qui entoure la cuisse, est pour ainsidire enchâssée & cousue une plaque de cuivre, surle plan de laquelle s’élevent perpendiculairementdeux montans, à-travers lesquels passe un treuil quise meut sur son axe, au moyen d’une clé ou cheville quarrée qui sert de manivelle. Sur le treuil estattachée & s’emploie une courroie, laquelle estcousue par son autre bout au talon d’une pantoufle,qui reçoit le pié du blessé. La direction de cette courroie depuis le talon jusqu’au jarret, est donnée &conservée par un passant de cuir, cousu sur le milieu de la petite branche de la genouillere, vis-à-visdu treuil sur lequel elle est employée. Pl. XXXII. fig. 1. genouillere ; fig. 2. la pantoufle & sa courroie ; fig. 3. le treuil ; fig. 4. la manivelle. La Pl. XXXIII. fig. 1. montre la machine en situation.

A mesure que par la cheville quarrée qui passedans l’axe du treuil, on le tourne dans le sens qu’ilconvient, on oblige le pié de s’étendre, & l’on approche les deux bouts du tendon. Mais lorsqu’ils seront au point d’attouchement nécessaire, le treuil,& par conséquent la courroie doivent être retenus& fixés en ce lieu. Cela se fait par une roue à crochet & un mentonnet à ressort, qui engrene dansles dents de cette roue ; par ce moyen on peut étendre ou relâcher plus ou moins la courroie, & fixerle pié au dégré d’extension convenable. Une boucleau lieu du treuil, simplifieroit beaucoup la construction de cette machine ; mais elle en seroit moinsparfaite dans l’usage.

Cette invention est des plus utiles & des plus ingénieuses.Ce bandage ne fait aucune compressionsur les parties qui en reçoivent l’utilité ; le degréd’extension est immuable, non-seulement le pié estétendu, mais la jambe est contenue en même temsdans le degré de flexion, qui relâche les muscles gémeaux,& facilite le rapprochement du bout supérieur du tendon : ces muscles sont comprimés & gênés au point qu’on n’a rien à craindre des tressaillemens involontaires durant le sommeil, enfin ce bandage laisse la jambe & le talon à découvert, demaniere qu’on peut observer ce qui se passe, aussisouvent qu’on le veut, & appliquer les médicamensnécessaires, sans être obligé de toucher à ce bandage,avantage dont on sent tout le prix dans le cas deplaies. Rien n’étoit si dangereux que les plaies dutendon d’achille, & elles rentrent dans la classe desplus simples & des plus faciles à guérir, depuisl’heureuse découverte de cette machine, fruit dugénie d’un des plus grands chirurgiens que la Franceait eu.

Machine pour réduire les luxations, inventée parM. Petit, & décrite dans son traité des maladies des os.Elle est composée de deux parties (voyez la fig. 2. Pl. XXXIV) ; l’une fait le corps, & l’autre lesbranches.

Le corps est composé de deux jumelles de bois dechêne, droites & paralleles entre elles, de deux piésonze pouces de longueur, & de deux pouces de largeur,sur dix-huit lignes d’épaisseur.

Ces jumelles sont éloignées l’une de l’autre deseize lignes ; il y a deux traverses qui les entretiennent,& y sont jointes par tenons, mortaises & chevilles.

A chaque jumelle, du côté qu’elles se regardent,on a pratiqué une rainure ou coulisse dans le milieude leur épaisseur, pour loger de part & d’autre leslanguettes d’une moufle de bois.

Il y a deux moufles, l’une est dormante, & a untenon qui entre dans une mortaise pratiquée dansl’épaisseur de la traverse inférieure, où elle est retenue fixement par une cheville de fer, qui passantdans la traverse, en pénetre la mortaise, & le tenonde la moufle. L’autre moufle est mobile, & a deuxlanguettes qui entrent dans les coulisses des deux jumelles,& qui lui donnent la liberté d’aller & devenir. A sa tête se trouve un trou, par lequel passeune corde en anse, qui sert à attacher par le milieuun lacs de soie, d’une aune de longueur, & d’unetresse ou d’un tissu triple. Les bouts de ce lacs sontnoués d’un même nœud d’espace en espace, de façonque les nœuds sont à la distance de deux pouces lesuns des autres. Celui qui est à l’extrémité sert debouton, & les espaces qu’ils laissent entre eux sontdes boutonnieres, dans lesquelles on engage lepremier nœud. On forme ainsi avec ce lacs une anseplus ou moins grande, dans laquelle on arrête celled’un lacs qui, comme on le dira, s’attache au membre que l’on veut remettre.

La chape des deux moufles est de bois quarré, &chacune d’elles a six poulies en deux rangées. Lestrois de la premiere rangée ont un pouce de diametre ; celles de la seconde ont dix lignes, & toutesont trois lignes d’épaisseur. Un cordon de soie ou delin d’une ligne & demie de diametre, & de 27 ou 28piés de longueur, est arrêté d’un bout à la chape dela moufle dormante, au-dessous de la rangée des petites poulies, passe ensuite avec ordre par toutesles petites poulies tant de l’une que de l’autre moufle,& enfin est arrêté par son autre bout à l’anneaud’un piton qui traverse le treuil. Voyez la méthoded’arranger les cordes au mot Moufle.

Le treuil est de bois tourné en bobine, porté pardeux moutons de bois joints aux jumelles par deuxtenons. Ce treuil a une roue dentelée en rochet, quimesure les degrés d’extension.

Les branches de cette machine sont aussi composées de deux jumelles ; mais elles ne sont ni droites,ni paralleles entre elles. Par-devant elles sont ceintrées en arc. Leur longueur est de deux piés troispouces, y compris les tenons quarrés de quatre pouces neuf lignes de longueur, sur huit lignes de diametre.Ces tenons sortent de chaque côté du boutde la partie la plus forte ; ce qui sert de base auxbranches. Chaque tenon entre dans le bout supérieur de chaque jumelle du corps de la machine, lequel bout est garni par un collet de fer qui le recouvre en entier, excepté le côté par où les jumelles seregardent.

Les extrémités des jumelles des branches sontmousses & arrondies pour se loger facilement dansdeux gaines qui sont aux extrémités d’une especede lacs nommé arcboutant. Ib. Pl. XXXIII. fig. 3.

Il est composé d’un morceau de coutil, de la longueur d’un pié, de trois pouces de largeur, fenduen boutonniere par le milieu suivant sa longueur.Cette fente ou boutonniere a neuf pouces ; & le surplus du coutil qui n’est point fendu, borne également les deux extrémités, au-dessous de chacunedesquelles est pratiquée une poche ou gaîne, quisert à loger les extrémités des branches de la machine.Toute cette piece de coutil est revêtue dechamois, pour ne point blesser le corps, ni le membre qui doit passer par la fente ou boutonniere.

La piece ou le lacs qui doit servir à tirer le membreluxé (fig. 4.), est composé d’un morceau de chamois doublé & cousu, ayant quatorze pouces delong, & deux & demi de large. Sur le milieu, danssa longueur, est un cordon de soie à double tresse,de la longueur de trois quarts d’aune, large de dixlignes, passé dans les deux anses d’un lacs de tire-botte,revêtu de chamois. Le cordon de soie estcousu à la piece de chamois, sur le milieu & près des extrémités, de maniere que cette couture n’empêche point qu’on éloigne ou qu’on rapproche l’unede l’autre, les anses du lacs de tire-botte revêtu dechamois, afin qu’il puisse convenir aux différentesgrosseurs des membres aux quels on l’attache. Ce lacsqui a dix huit pouces de longueur & un de large,fait une anse de neuf pouces ; la piece de chamoisfait le tour du membre, & forme une compresse circulaire,afin que les lacs ne puissent blesser. Le cordon de soie fait deux tours sur le chamois, & on lelie d’un simple nœud ou d’une rose.

Pour se servir de cette machine, on la place toutemontée au-dessous du membre. Quand on a posél’arc-boutant & le lacs, on engage les bouts desbranches dans les deux poches ou gaînes de l’arc-boutant.On passe le lacs de la moufle mobile dansl’anse du lacs qui est attaché au membre, & on arrête ce lacs en passant le nœud de son extrémité dansl’une de ses boutonnieres : on met alors à l’essieu dutreuil la manivelle, & on tourne autant qu’il estnécessaire pour allonger & réduire le membre démis.

Cette machine peut être appliquée pour faire lesextensions dans certaines fractures, en pressant différemment les lacs.

Pour se servir de cette machine aux luxations de lacuisse, M. Petit a ajouté deux especes de croissansaux branches (voyez fig. 5.), dont l’un appuie surl’os des îles, & l’autre sur la partie moyenne de lacuisse. On prend une serviette dont on noue ensemble deux angles, pour en former une anse danslaquelle on passe la cuisse jusque dans l’aîne, on enattache l’anse au cordon de la moufle mobile, & ontourne la manivelle : par-là on fait trois efforts différens.Le croissant supérieur arcboute contre l’osde la hanche ; l’inférieur pousse le bas de la cuisseen-dedans, la serviette tire le haut du fémur en-dehors, & par le concours de ces trois mouvemens,la réduction se fait presque toujours sans peine, &sans qu’il soit nécessaire de faire d’autres extensions :on ne parle ici que de la luxation de la cuisse en-bas& en-dedans.

Il faut voir tous les détails dans l’auteur pour semettre au fait des particularités dans lesquelles nousne pouvons entrer. On trouve une machine destinée aux mêmes usages dans la chirurgie de Platner,mais si l’on fait bien attention aux regles posées parles meilleurs auteurs, & fondées en raison & en expérience,pour la réduction des luxations, on sentiracombien peu l’on doit attendre de secours de toutesces machines. La réduction des luxations dépend deplusieurs mouvemens combinés. Chaque espece dedéplacement exige que le membre soit situé différemment,pour que les muscles qui sont accidentellement dans une tension contre nature, ne soientpas exposés à de nouvelles violences par l’effet desextensions nécessaires ; on risque de déchirer les muscles,& de les arracher dans une opération mal dirigée.Il faut sûrement plus de lumieres & d’adresseque de forces, pour faire à propos tout ce qu’il convient,suivant la situation de la tête de l’os qui peutêtre portée en-haut, en-bas, en-devant, en-arriere,en-dedans, en-dehors ; ce qui fait que les membressont tantôt plus longs, tantôt plus courts, suivantl’espece de luxation. Comment donc pourroit-onréussir avec un instrument qui n’agit, & ne peut agirque suivant une seule & unique direction ? dès qu’ilest constant qu’il faut combiner les mouvemens pourrelâcher à propos certains muscles, en étendred’autres avec des efforts variés en différens sens, àmesure que la tête de l’os se rapproche de sa cavité,pour y être replacée. C’est ce qui est exposé dansun plus grand détail, dans le discours préliminairede la derniere édition du traité des maladies des os defeu M. Petit, en 1758. Voyez Ambi.

Machines pour arrêter les hémorrhagies, voyezTourniquet.

Machine pour redresser les enfans bossus, Pl. VI. fig. 2. voyez Rachitis.

Machines pour les hernies de l’ombilic, Pl. VI. fig. 3. & Pl. XXIX. voyez Exomphale.

Machine pour les fractures compliquées de la jambe ; voyez Boîte. (Y)