Pour les articles homonymes, voir Römer.
Administrateur au Collège de France |
---|
Naissance | |
---|---|
Nom de naissance | Thomas Christian Römer |
Nationalités | |
Formation | Université Eberhard Karl de Tübingen (- Université de Heidelberg (- Université de Genève (doctorat) (jusqu'en ) |
Activités |
A travaillé pour | Collège de France (depuis ) Université de Lausanne (- Université de Genève (- |
---|---|
Membre de | Académie des inscriptions et belles-lettres () Études théologiques et religieuses (d) Revue de théologie et de philosophie (d) Société de littérature biblique Review of Biblical Literature (d) |
Directeur de thèse | |
Distinctions | Liste détaillée Prix de la Fondation Pierre-Antoine-Bernheim (d) () Docteur honoris causa de l'université de Tel Aviv () Chevalier de la Légion d'honneur () Chevalier des Palmes académiques () Commandeur des Arts et des Lettres () |
Thomas Christian Römer, né le à Mannheim, est un exégète, philologue et bibliste suisse, d'origine allemande. Après avoir enseigné à l'université de Genève, il devient professeur d'Ancien Testament à l'université de Lausanne et occupe, à partir de 2007, la chaire « Milieux bibliques » du Collège de France dont il devient administrateur en 2019.
Thomas Römer nait le à Mannheim. Sa famille paternelle, de petits commerçants, vient de Poméranie, celle maternelle, d'origine paysanne, vient de Silésie,. Il est élevé au sein d'une famille protestante pratiquante, et se passionne très tôt pour l'Ancien Testament, intrigué notamment par ses paradoxes. Se rêvant professeur de langues, il est dirigé par un conseiller d'orientation (à l'instar de ce qui se pratique régulièrement alors en Allemagne), vers la théologie, bien qu'il ne nourrisse pas de vocation particulière.
Il accomplit des études de théologie et de science des religions aux facultés de théologie des universités d'Heidelberg et Tübingen. Il étudie l'hébreu biblique, l'ougaritique et d'autres langues sémitiques notamment sous la direction de Rolf Rendtorff, professeur d'Ancien Testament à Heidelberg, qui l'encourage à développer une thèse sur la question des Patriarches dans le Deutéronome et l'histoire deutéronomiste. Lors de la préparation de celle-ci à Paris où il arrive en 1980, il fréquente l'École pratique des hautes études, l'Institut catholique de Paris et l'Institut protestant de théologie — où il a pour professeur l'exégète Françoise Smyth-Florentin — et obtient son doctorat en 1988.
Cette thèse exhaustive intitulée Israels Väter et combinant approches structuraliste et historico-critique, s'inscrit dans la poursuite des travaux de John Van Seters. Elle postule la visée polémique des rédacteurs du Deutéronome à l'encontre de certains milieux judéens et que le Pentateuque est le fruit d'une tentative d'unification entre deux factions internes au judaïsme post-exilique, clivé entre les exilés de retour de Babylone et les juifs restés au pays et dont les visions s'expriment respectivement à travers la tradition des Patriarches et celle de l'Exode. Cette thèse innove notamment en suggérant que les pères mentionnés dans le Deutéronome sont ceux de l'Exode et non les patriarches, que le rédacteur deutéronomiste considère que le seul et vrai Israël se trouve dans la Golah, c'est-à-dire les exilés babyloniens, et que les patriarches Abraham, Isaac et Jacob n'apparaissent dans le Deutéronome que lors de la rédaction finale du Pentateuque.
Pasteur stagiaire de l'Église réformée de France, il est nommé en 1983 aumônier à l'université de Nancy où il anime des cours à l'attention des étudiants étrangers, poste qu'il abandonne par manque de vocation.
À l'invitation d'Albert de Pury, rencontré à Paris, Thomas Römer rejoint l'université de Genève où il devient maître d'enseignement et de recherche à la faculté de théologie de 1989 à 1991, avant d'y enseigner la philologie biblique et l'exégèse biblique jusqu'en 1993.
À partir de 1993, il est professeur de Bible hébraïque à la faculté de théologie et de science des religions de l'université de Lausanne, ainsi qu'à l'Institut romand des sciences bibliques (IRSB) qui lui est rattaché. Il est doyen de l'université de Lausanne de 1999 à 2003. Cette même année, il est contacté par les autorités françaises, quand Jacques Chirac tente d'éclaircir les allusions de George W. Bush aux prophéties bibliques sur « Gog et Magog » quelques semaines avant l'invasion de l'Irak, auxquelles il remet une note biblique sur cette prophétie de type apocalyptique,.
En 2007, à l'invitation de l'assyriologue Jean-Marie Durand, Thomas Römer est nommé professeur au Collège de France où il occupe la chaire « Milieux bibliques » : c'est la première fois que le terme « Bible » figure dans un intitulé d'un programme de recherche du Collège de France.
Depuis 2013, il dirige l’UMR 7192 « Proche-Orient-Caucase : langues, archéologie, cultures ». Devenu vice-président de l’assemblée des professeurs du Collège de France en 2015, il est élu l'année suivante associé étranger de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, au fauteuil du médiéviste Peter Lewis,.
Ses travaux ont contribué à profondément renouveler la compréhension de la formation et de la datation du Pentateuque ainsi que de la constitution des traditions juives sur Abraham et Moïse en particulier. Ainsi, son ouvrage The So-Called Deuteronomistic History, édité en anglais en 2005 et traduit dans plusieurs langues, marque un jalon dans l'histoire de la recherche deutéronomiste. En , il fait la couverture de la revue de vulgarisation scientifique auprès du grand public Sciences et Avenir pour ses travaux philologiques et archéologiques sur l'Arche d'alliance et sa participation aux fouilles sur le site archéologique de Kiriath Yearim (près d'Abou Gosh en Israël).
Le , il est nommé administrateur du Collège de France,. Il succède à Alain Prochiantz. De nationalités allemande et suisse, il devient le premier étranger à diriger le Collège de France, à l'issue de la première élection ouverte au sein des quarante-cinq enseignants de l'institution pour un poste jusque-là attribué par cooptation de l'administrateur sur le départ. Il est renouvelé à ce poste le par décret du président de la République.
Thomas Römer adopte une approche de type académique qui allie critique historique, analyse littéraire et philologique des textes vétérotestamentaires, parfois appuyée par l'archéologie, cherchant à déceler les circonstances sociales, politiques ou culturelles qui sont le cadre de la pensée religieuse qu'ils génèrent (le Sitz im Leben), indépendamment de l'impact ou de lectures théologiques contemporains. Il relève que la rédaction des textes bibliques constitue une forme de synthèse entre des conceptions identitaires et des conceptions théologiques assez différentes et pense que cette approche, qui parfois heurte les représentations traditionnelles, peut servir tant aux athées qu'aux croyants dans leur réflexions sur les enjeux actuels.
This article uses material from the Wikipedia Français article Thomas Römer, which is released under the Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 license ("CC BY-SA 3.0"); additional terms may apply (view authors). Le contenu est disponible sous licence CC BY-SA 4.0 sauf mention contraire. Images, videos and audio are available under their respective licenses.
®Wikipedia is a registered trademark of the Wiki Foundation, Inc. Wiki Français (DUHOCTRUNGQUOC.VN) is an independent company and has no affiliation with Wiki Foundation.