Jean-Baptiste Rossi, plus connu sous son nom de plume Sébastien Japrisot, anagramme de son véritable nom, né le 4 juillet 1931 à Marseille et mort le 4 mars 2003 à Vichy, est un romancier, scénariste, traducteur, réalisateur et parolier français.
Nom de naissance | Jean-Baptiste Rossi |
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Naissance | Marseille, France |
Décès | Vichy, France |
Activité principale | |
Distinctions | Grand Prix de Littérature policière Prix de l'Unanimité Prix des Deux-Magots César de la meilleure adaptation cinématographique Prix Interallié |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
Œuvres principales
Compléments
Sous son pseudonyme, il signe ses deux premiers romans policiers : Compartiment tueurs et Piège pour Cendrillon. Écrits en quelques jours, ils rencontrent un franc succès et sont adaptés au cinéma. Il quitte ensuite quelque temps le monde littéraire pour une carrière de publicitaire rapidement abandonnée.
Il revient à la littérature en publiant Un long dimanche de fiançailles en 1991, une histoire d'amour prenant place durant la Première Guerre mondiale qui se transforme en une véritable enquête policière. Ce roman est récompensé par le Prix Interallié et adapté au cinéma par Jean-Pierre Jeunet en 2004.
Né le à Marseille dans une famille d'origine italienne, Jean-Baptiste Rossi est élevé par sa mère et ses grands-parents.
À 17 ans, alors qu'il étudie au lycée Thiers, il commence à écrire Les Mal Partis, un récit relatant une histoire d'amour entre un collégien et une religieuse pendant la débâcle de 1940. En parallèle, il obtient son baccalauréat.
Arrivé à Paris à la rentrée suivante pour s’inscrire à la Sorbonne, Jean-Baptiste Rossi a un autre objectif : trouver un éditeur et faire publier son premier roman. Pour qu'il puisse faire taper la première partie des Mal Partis, une amie lui recommande alors un bureau de dactylographie situé au quai de l’Horloge. Il s'agissait en réalité d'un service destiné aux avocats et aux médecins sans secrétaire. Germaine Huart, une dactylo ayant remarqué son désarroi, lui propose de taper son manuscrit en dehors de ses heures de travail. Il tombe amoureux de la jeune fille qui deviendra son épouse. Installé avec elle, il écrira la deuxième partie des Mal Partis, roman publié en 1950 chez Robert Laffont.
S'il se tourne vers les Éditions Robert Laffont, c'est parce que la couverture des volumes de sa collection Pavillons a suscité sa curiosité. Sans savoir que cette collection ne comporte que des auteurs étrangers, il demande à rencontrer personnellement l'éditeur pour lui remettre en main propre l'unique exemplaire de son manuscrit. Robert Laffont, marseillais comme lui, accepte aussitôt de le publier malgré le sujet sulfureux, les avis défavorables de son comité de lecture — à l'exception de Robert Kanters — et les menaces des jésuites. Rossi n'a alors que dix-neuf ans.
Ce livre lui vaut un succès d'estime en France et une belle auréole au Quartier Latin auprès de ses aînés, dont l'écrivain Roger Nimier qui déclare : « Jean-Baptiste Rossi est très jeune, mais il n'est pas pressé de le démontrer ». Aussitôt traduit à l'étranger, le roman rencontre un succès foudroyant aux États-Unis et le jeune auteur décroche alors un contrat mirifique avec les pocket books (livres de poche). Afin de se prouver à lui-même qu'il n'est pas limité à une seule œuvre, il écrit dans la foulée Visages de l'amour et de la haine, une longue nouvelle pour le numéro d'octobre 1950 de Réalités, revue dirigée par Marcel Mithois.
Bien que sa connaissance de la langue anglaise soit sommaire, il décide de traduire librement plusieurs romans westerns de Clarence E. Mulford (l'auteur de la série Hopalong Cassidy), sous le pseudonyme de Robert Huart, pour la nouvelle collection Arizona de Robert Laffont. En 1953 la traduction de L'Attrape-cœurs de J. D. Salinger lui est confiée. Mais le roman n'obtient pas la faveur immédiate du public (seulement 100 exemplaires vendus), ce qui a pour effet de dégoûter le jeune Rossi de la littérature. En 1956 il traduit Mais qui a tué Harry ?, un roman de Jack Trevor Story adapté par Alfred Hitchcock pour son film homonyme. Puis il devient concepteur et chef de publicité pour deux grandes agences parisiennes ayant parmi leurs principaux clients Synergies, Air France, Rubafix, les vins Postillon ou les parfums Houbigant. Rétrospectivement, il confie : « Je venais de plus en plus tard au bureau et j'étais tellement pressé d'en sortir que le trajet même a fini par me sembler absurde. »
À cette époque, vers l'âge de 29 ans, il fait la connaissance du producteur Pierre Braunberger, le fondateur de la société Les Films de la Pléiade, initiateur de la Nouvelle Vague et l'homme qui a lancé Truffaut, Godard, Resnais ou encore Lelouch. Pierre Braunberger souhaite produire Les Mal Partis, mais le film n'est finalement pas réalisé. Cependant, il trouve à Jean-Baptiste Rossi des dons de metteur en scène et lui propose d'adapter une nouvelle de Maupassant, ce à quoi l'auteur lui répondra qu'il préfère inventer ses propres histoires. Il demande alors un congé de six mois auprès de son agence publicitaire et réalise pour Braunberger deux courts-métrages : La Machine à parler d'amour avec Nicole Berger et L'Idée fixe, dans lequel un policier et une sourde-muette voit un tueur à l'action. Pouvant enfin donner libre cours à son imagination, l'auteur quitte définitivement la publicité, persiste dans le milieu du cinéma, et travaille comme scénariste pour différents metteurs en scène, notamment Jean Renoir et Marcel Ophuls.
En 1961, il traduit les Nouvelles de J. D. Salinger. Et là, Salinger plaît aux Français qui redécouvrent L'Attrape-cœurs. Mais le cinéma et les traductions ne sont pas assez rentables pour lui.
En , Jean-Baptiste Rossi a un besoin urgent d'argent car le fisc lui réclame 500 000 francs, un arriéré impressionnant pour l'époque. Il s'agit d'impôts sur ses gains de publicitaire, épuisés depuis longtemps. Poussé par son ami Robert Kanters, directeur des Éditions Denoël et de la collection policière « Crime Club », il écrit un roman policier. La semaine suivante, il apporte Compartiment tueurs à son éditeur, manuscrit pour lequel il touche 250 000 francs d'à-valoir, et revient huit jours après avec un autre, Piège pour Cendrillon, pour la même somme. C'est au moment de signer le contrat qu'il propose le pseudonyme de Sébastien Japrisot.
« Craignant de me fourvoyer dans l'erreur et d'échouer dans le domaine policier, je n'avais pas voulu signer Jean-Baptiste Rossi. »
— Sébastien Japrisot, cité dans Le Provençal (06/11/1977).
Compartiment tueurs paraît en mai 1962, suivi en 1963 de Piège pour Cendrillon pour lequel il remporte le Grand Prix de Littérature policière. Ces deux livres, qu'il jugeait inavouables, rencontrent d'emblée la faveur de la critique et du public. Ils sont adaptés au cinéma dès 1965. Compartiment tueurs est réalisé par le cinéaste Costa-Gavras, dont c'est le premier film, et Piège pour Cendrillon par André Cayatte sur une adaptation signée Jean Anouilh, deux énormes succès.
Sous son vrai nom, il publie L'Odyssexe en 1965, un album satirique illustré par son ami Alain Trez et tiré de leur court-métrage réalisé l'année précédente : L'Homme perdu dans son journal. À l'occasion d'une réédition, son roman Les Mal Partis reçoit en 1966 le prix de l'Unanimité décerné par un jury comprenant Jean-Paul Sartre, Aragon, Elsa Triolet, Adamov, Jean-Louis Bory, Robert Merle. En septembre de la même année, Sébastien Japrisot écrit enfin un nouveau roman, plus long que les précédents, et seulement en trois semaines : La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil. Denoël créera la collection « Sueurs froides » pour l'accueillir. L'histoire est celle d'une jeune femme qui emprunte à son patron, sans le lui dire, sa luxueuse voiture pour se rendre sur la Côte d'Azur et qui, en cours de route, est confrontée à des situations de plus en plus folles. La critique et le public adorent ce livre pour lequel il lui est décerné le Prix d'Honneur 1966 et le Best Crime Novel en Grande-Bretagne. Même Simone de Beauvoir en parlera.
Après de multiples tergiversations, Alfred Hitchcock, Jules Dassin et Roger Vadim sont séduits par La Dame dans l'auto…, mais c'est finalement Anatole Litvak qui adapte le roman à l'écran. Il en fait son œuvre testament (1969) avec Samantha Eggar dans le rôle-titre. Les prétendantes étaient nombreuses : Brigitte Bardot, Michèle Mercier, Elizabeth Taylor, Julie Christie, Jane Fonda…
Avec Jean Herman (alias Jean Vautrin), il va trouver Serge Silberman, producteur du Journal d'une femme de chambre de Luis Buñuel, et du Trou de Jacques Becker, pour lui proposer le scénario d'Adieu l'ami, réalisé en 1968. Le film marche et Serge Silberman le pousse à écrire de nouveau pour lui. Ainsi naît Le Passager de la pluie, dont il publie les réécritures romanesques, mis en scène par René Clément en 1969.
Dans les années 70-80, Sébastien Japrisot écrit directement pour le cinéma et consolide son rayonnement à l'étranger.
« Dans le cinéma moins qu'ailleurs personne n'écoute jamais personne. Si vous voulez que vos personnages soient sur une toile blanche, n'écrivez pas un roman, écrivez directement un scénario, l'adaptation, les dialogues, tout. C'est ce que j'ai fait. »
Il écrit un autre scénario pour Serge Silberman réalisé par René Clément : La Course du lièvre à travers les champs (1972). Au début, il s'agissait d'adapter un roman de la Série noire Black Friday (Vendredi 13) de David Goodis. Mais il réalise rapidement la difficulté d'une telle adaptation, et se tourne vers une autre histoire. Le scénario est finalement publié en 1972 et réédité en 1993.
Serge Silberman l'ayant poussé à la réalisation, Sébastien Japrisot tourne en 1975 son premier long métrage adapté de son roman de jeunesse : Les Mal Partis. Ce film renforce son goût pour la mise en scène, mais l'écriture est pour lui plus qu'une passion et il déteste les contraintes liées aux horaires. La même année il adapte au cinéma le roman de Pauline Réage, Histoire d'O, pour Just Jaeckin, et Folle à tuer, pour Jean-Pierre Mocky, d'après le roman Ô dingos, ô châteaux ! de Jean-Patrick Manchette. Finalement, c'est Yves Boisset qui réalisera Folle à tuer et, du coup, Japrisot refusera d'être crédité au générique.
Après une « absence » de dix ans, il revient à la littérature en 1977 avec L'Été meurtrier, qui obtient le prix des Deux-Magots en 1978. Ce roman, dont les événements sont relatés par les principaux protagonistes, chacun apportant sa vision de la réalité, de son point de vue personnel, trouve son point de départ dans trois faits divers réels. Le roman ainsi que le film homonyme réalisé en 1983 par Jean Becker (qui n'avait pas tourné depuis seize ans), connaîtront un important succès. Le film récolte quatre Césars en 1984, dont celui de la meilleure adaptation cinématographique pour Sébastien Japrisot.
En 1986, l'auteur publie La Passion des femmes — portrait fragmenté d'un homme par les huit femmes qui l'ont aimé et un hommage rendu à l'univers du cinéma — et dirige deux ans plus tard Lætitia Gabrielli et Anne Parillaud pour son second long métrage, Juillet en septembre.
Sébastien Japrisot entame alors la rédaction d'Un long dimanche de fiançailles, un roman historique qui obtient à sa sortie en 1991 le prix Interallié. Il a porté cette histoire en lui pendant vingt ans et a mis quatre ans à l'écrire. Le film homonyme a été porté à l'écran par Jean-Pierre Jeunet en 2004.
En 1998 sort Les Enfants du marais, une tendre chronique de l'entre-deux-guerres. Ce film réalisé par Jean Becker d'après le roman de Georges Montforez est scénarisé par Sébastien Japrisot. Celui-ci perpétue sa complicité avec ce réalisateur en écrivant le scénario d'Un crime au paradis (2000) d'après La Poison de Sacha Guitry.
Vers 1990, il s'installe en Bourbonnais avec sa nouvelle compagne, Cathy Esposito (épouse divorcée d'Eddie Barclay), dans une grande maison en pleine campagne entre Busset et Mariol ; il meurt en 2003 à Vichy. Il est enterré dans l'extension du cimetière de Busset.
Voir aussi les trois courts métrages et Juillet en septembre qu'il a réalisés
Tous les romans de Sébastien Japrisot racontent des histoires passionnelles mêlées à une intrigue criminelle savante. Les lecteurs se complaisent dans ce côté labyrinthique cher à l'écrivain qui avoue :
« Si j'aborde dans mes livres certaines choses que je pense sur la société, cela me vient vraiment des personnages. Tout ce qui m'intéresse, c'est humain, ce n'est jamais idéologique. C'est pourquoi après Compartiment tueurs, mes romans s'écartaient de plus en plus du policier pour aller vers le roman psychologique où il n'y a plus vraiment d'intrigue policière. Je pouvais dire des choses à travers des personnages qui sont confrontés à une aventure qui les dépasse. Plutôt que de prendre des policiers qui voient des meurtres tous les jours, autant prendre un personnage comme vous et moi qui est confronté à un meurtre ou à une histoire dans laquelle il ne devait pas être. J'aime les personnages qui sont dépassés par les événements et qui, finalement, gagnent sur les événements. C'est d'autant plus intéressant quand c'est une héroïne, qu'on croit plus vulnérable, en tout cas plus fragile physiquement que les hommes, et qui est protégée par le lecteur qui a peur pour elle plus que pour un héros masculin. »
L'exigence a toujours été une de ses qualités :
« Le roman policier n'est pas un genre mineur. Balzac et Graham Greene ont écrit des policiers. Vous pensez que j'exagère de me comparer à Balzac et Graham Greene ? Il faut être ainsi à notre époque. Je ne dois pas pécher par facilité [...] Si j'ai choisi d'écrire des histoires policières, c'est parce qu'elles sont un alibi commode pour dire ce dont, par nature, je ne voudrais parler qu'à voix basse. Les événements y font un tel vacarme qu'on peut crier et chanter à tue-tête. Seuls, les plus près de vous entendent. »
Maurice-Bernard Endrèbe, Magazine du mystère no 11, 1978 :
« Japrisot a franchi allègrement la distance séparant le Quai des Orfèvres du Quai Conti et la littérature policière de celle qui ne l'est pas. »
Françoise Giroud, Le Journal du Dimanche, :
« Un mécanicien diabolique. Il emboîte, il déboîte, il visse, il dévisse, il manipule son Meccano et vous surprend jusque dans ses dernières pages. C'est son truc, il y excelle. D'autre part, c'est un écrivain. La combinaison des deux n'est pas courante. »
Thomas Narcejac, Le Grand Livre du Mois, :
« Quand un auteur dispose ainsi des nerfs de son lecteur et sait unir les ressources de la tragédie et les subtilités du roman de mystère, aucun doute, c'est le premier parmi les grands... »
Jean-Christophe Grangé, France Info, :
« Pour moi, c'était vraiment un maître absolu, un auteur qui avait à la fois son univers policier et son univers stylistique. Il avait ce talent d'associer à la fois des intrigues très particulières toujours avec des angoisses sur l'identité, sur un noyau central qui était vertigineux, d'une complexité, qui se resserrait au niveau de l'enquête. »
Thierry Jonquet, La Bête et la belle, La bibliothèque Gallimard no 12, 1998 :
« J'admire Sébastien Japrisot. Ses constructions abstraites, rigoureuses, implacablement rationnelles et pourtant totalement folles, me laissent admiratif. Japrisot est sans doute un joueur d'échec très doué. Mygale a été influencé par Piège pour Cendrillon, qui était un livre très construit, avec une logique folle. Japrisot m'impressionne beaucoup ! »
Emmanuel Carrère, Le Nouvel Observateur no 2011, 22-28/05/2003 :
« Cet inventeur de fictions aussi tarabiscotées qu'évidentes était aussi un styliste. Il y a chez lui des attaques, des rapidités, des détentes, une musique facile et savante qui sent souvent le Midi mais jamais l'ersatz de pagnolade. »
Jean-François Coatmeur, 813, no 85-86, octobre- :
« Bien avant que nos chemins se croisent, Sébastien Japrisot était déjà pour moi un modèle : savante architecture de ses constructions narratives, sans rien qui « pèse ou qui pose », complexité si humaine de ses personnages, sortilèges d'une écriture très travaillée, mais qui avait gardé la souplesse éthérée du premier jet... Et puis je l'ai rencontré, au temps heureux des "grands-messes" rémoises. Et Jean-Baptiste est devenu un ami. »
Jean-Jacques Aillagon, Ministre de la Culture et de la Communication, communiqué du :
« Avec Sébastien Japrisot disparaît un maître de la narration, un écrivain aussi apprécié de la critique que du public. Il a écrit avec la même aisance La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil et Un long dimanche de fiançailles. Il a connu de grands succès populaires aussi bien dans le roman policier que dans le roman historique, et obtenu des prix prestigieux comme l'Interallié ou les Deux-Magots. Ses romans ont inspiré des cinéastes comme Costa-Gavras, Jean Becker ou Jean-Pierre Jeunet et lui-même a été l'auteur de scénarios dont on se souviendra longtemps, comme Adieu l'ami ou Le Passager de la pluie. Il disait "la seule langue que je comprends, en dehors du français, est celle des images". Il était un orfèvre dans les deux langages. Mais sa plus grande ressource venait de son amour pour ses personnages et pour l'histoire de notre pays, qui restera comme la chair de son œuvre. »
André Vanoncini, Le Roman policier. PUF, coll. "Que sais-je ?", 1993
« Les héroïnes de Japrisot, à travers l'enquête et le crime, cherchent à atteindre et à articuler leur identité profonde, fût-ce au prix de l'autodestruction. »
Stéphanie Dulout, Le Roman policier. Milan, coll. "Les Essentiels Milan", 1995
« Très influencé par les inventions virtuoses de Boileau-Narcejac, Sébastien Japrisot joue à son tour sur les possibilités multiples qu'offre le roman policier. Il tente notamment, en concentrant sur un seul personnage les fonctions clés de l'intrigue, d'intensifier la tension psychologique et le drame. »
Yves Reuter, Le Roman policier. Nathan Université, coll. "128", 1997 :
« Sébastien Japrisot est un virtuose des jeux de narration et de perspectives. Il soigne autant ses intrigues, fort complexes, que son écriture. »
Le choix de l'intrigue policière, conforme au goût de l'insolite que Japrisot avait exprimé en tant que publicitaire, révèle surtout la volonté de démonter les modèles du genre : il s'agit de subvertir la logique narrative pour remettre en jeu la maîtrise du lecteur et le pouvoir des héros, obligés de reconstruire leur identité en confondant progressivement les rôles de l'enquêteur, du témoin, de la victime et de l'assassin, au risque d'être eux-mêmes condamnés ou de perdre la raison. Sylvie ROZÉ, « Dictionnaire des lettres françaises : le XXe siècle », La Pochothèque, 1998
« Japrisot a une vertu rare, ou une grâce, ou une chance : il ne sait pas rater un livre, pas plus qu'un film… Il y a dans le roman de Japrisot un tel foisonnement d'intrigues, comme dans la littérature picaresque où chaque personnage raconte un univers, une telle générosité d'invention, une telle émotion, pour tout dire un tel talent, qu'on y trouverait dix films »
. Renaud Matignon, Le Figaro.
« Japrisot n'a pas la chair triste. Il a le délire élégant. Rien d'étonnant de la part de quelqu'un qui place si volontiers Lewis Carroll en épigraphe de ses livres. Ce caïd des séries noires ou blêmes dissimule un rêveur. Ou, si l'on préfère, un poète, mais qui ne hausse pas le col, ne pose pas au voyant »
. Arnould de Liederkerke, Le Figaro Magazine.
« Un vrai romancier, un écrivain qui a trouvé l'équilibre entre la technique policière et la sensibilité romanesque. » François Gonnet, France-Inter.
« Japrisot est un Simenon corrigé par Robbe-Grillet. » Le Nouveau Candide, 16-23/05/1963
« Sébastien Japrisot a le visage du poète de Peynet, une douceur qui donne la chair de poule, un filet de voix et le regard candide. À le voir tapi dans un coin de la pièce, reculant devant le succès comme devant un bain glacé, image même de l'innocence, nous avons pensé " Quel superbe criminel il ferait !" » Babette Rolin, Les Beaux-Arts, 17/05/1963
« Son expérience de la publicité où, écrit-il, " ce qui compte, c'est d'en mettre un coup dans l'imagination ", semble lui servir en littérature : il s'applique à frapper l'esprit du lecteur par son choix de l'intrigue policière et par un renversement au profit d'une écriture personnelle, de toutes les conventions du genre. Dans ces romans policiers qui n'en sont pas, l'insolite définit le comportement des acteurs principaux, dont les millions de gestes imprévisibles menacent le sens et l'ordre d'un monde adulte. » Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures, Larousse, 1985
« La force de Japrisot, c'est d'une part cette construction maligne qui s'apparente au jeu de Meccano, chaque pièce s'emboîtant l'une dans l'autre. C'est aussi, bien sûr, cette écriture d'apparence simple, rythmée, étonnamment phonétique, charmeusement musicale… On frémit, on s'interroge, on s'inquiète. Le suspense se liant à l'émotion. Un grand livre, ce n'est rien d'autre : un grand sujet, des personnages forts, une écriture saisissante. » Gilles Pudlowski, Le Point.
« Dépassant à chaque roman le cadre d'une intrigue policière menée avec toute la rigueur du genre, Sébastien Japrisot nous livre des drames psychologiques passionnants, où l'insolite, l'humour et l'émotion alternent pour le plus grand plaisir du lecteur. » Maxi-Livres / Profrance, présentation de l'auteur pour Le Passager de la pluie, 1995.
« La logique narrative est chez lui fondée sur sa propre subversion – qui met en cause aussi bien la conscience du détective que la maîtrise du lecteur – dans la lignée de la structure tragique sophocléenne et du récit analytique freudien. » Pascal Mougin et Karen Haddad-Wotling, Dictionnaire mondial des littératures, Larousse, 09/2002
« Sébastien Japrisot occupe une place singulière dans le roman français contemporain. Il a réussi à mener de front, avec un égal bonheur, son œuvre de scénariste et de romancier. Tenu parfois comme le plus anglo-saxon des écrivains français, il est l'un des auteurs français les plus traduits à l'étranger. Depuis son tout premier livre, la ferveur du public ne l'a jamais quitté. Surtout, et ce n'est pas sans moindre mérite, s'il ne s'est pas cantonné au roman policier, Sébastien Japrisot a largement contribué à abolir, par la qualité de son écriture et l'originalité de son écriture, la frontière entre littérature policière et littérature tout court. » Gérard Meudal, Le Monde no 18077, 08/03/2003
« Léger, très brillant, Jean-Baptiste Rossi (Sébastien Japrisot) cisèle la phrase avec un plaisir évident, et élabore de très beaux personnages de femmes. Nous lui devons de subtils romans aux machinations complexes, style William Irish, et dont les victimes sont souvent les coupables. » Benvenuti-Rizzoni-Lebrun, Le Roman criminel : histoire, auteurs, personnages, L'Atalante, 1982
« Même s'il l'a fait involontairement, inconsciemment, il a cependant marqué l'histoire du suspense français. Dans ses romans à suspense l'emporte l'étude psychologique des personnages. » Michel Lebrun & J.-P. Schweighaeuser in Le Guide du polar, histoire du roman policier français, Syros, 1987
« Les principaux arguments de ce romancier sont la maîtrise de l'écriture comme de l'intrigue. Tout est négocié avec une science innée de l'application. Les sujets sont forts, recherchés. La langue concise, très travaillée. Cette recherche permanente du plus juste équilibre fait de Japrisot un écrivain aussi rare que déterminant. » Robert Deleuse, Les Maîtres du roman policier, Bordas, Les compacts no 24, 1991
Œuvre originale | Traductions | |
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Les Mal Partis | The False Start London, Secker and Warburg, 1951, 212 p. Awakening Prélude d'amour / Jean-Baptiste Rossi
Storia d'amore di una suora / Jean-Baptiste Rossi
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Visages de l'amour et de la haine | - | |
Compartiment tueurs | The 10:30 from Marseille Transl. by Francis Price
Mord im Fahrpreis inbegriffen
Scompartimento omicidi
宋冬深译
víctimes en fals
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Piège pour Cendrillon | Trap for Cinderella Transl. by Helen Weaver
Trap for Cinderella
Trappola per Cenerentola
Falle für Aschenbrödel
En fælde for Askepot
Chine 灰姑娘的陷阱 宋冬深译 1. 长沙:湖南文艺出版社,2014,208页。( (ISBN 9787540466602)) Parany per una Noia
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L'Odyssexe | - | |
La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil | The Lady in the car with glasses and a gun Transl. by Helen Weaver
The Lady in the car with glasses and a gun
Porträt einer Dame im Auto mit Brille und Gewehr
Die Dame im Auto mit Sonnenbrille und Gewehr
Damen i bilen med briller og gevær
La signora dell'auto con gli occhiali e un fucile
Chine 车中拿枪戴墨镜的女人 宋冬深译 1. 上海:上海文艺出版社,2009,281页。( (ISBN 9787532135240)) | |
Adieu l'ami | Goodbye, friend Transl. by Patricia Allen Dreyfus
Goodbye, friend
Weekend im Tresor
adéu, amic
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La Course du lièvre à travers les champs | Lauf, wenn du nicht schiessen kannst
La corsa della lepre attraverso i campi
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L'Été meurtrier | One Deadly Summer Trad. par Alan Sheridan
One Deadly Summer
Blutiger Sommer
Blodig sommer
Chine 夏日谋杀 宋冬深译 1. 上海:上海文艺出版社,2009,281页。( (ISBN 9787532135288)) | |
La Passion des femmes | The Passion Of Women ou Women in Evidence Transl. by Ros Schwartz
Women in Evidence
Passion
Chine 偷心人 宋冬深译 1. 长沙:湖南文艺出版社,2014,392页。( (ISBN 9787540466619)) | |
Un long dimanche de fiançailles | A Very Long Engagement Trad. de Linda Coverdale
Die Mimosen von Hossegor
Mathilde - eine große Liebe
Una lunga domenica di passioni
En lang forlovelse
Chine 漫长的婚约 翻译:孙纪真、宋冬深 1. 辽宁:辽宁教育出版社,2005,326页。 (ISBN 9787538272895) 2. 长沙:湖南文艺出版社,2014,329页。 (ISBN 9787540466596) 3. 长沙:湖南文艺出版社,2019,383页。精装版 (ISBN 9787540492809) | |
Le Passager de la pluie | Rider on the Rain Trad. de Linda Coverdale
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Année | Titre original | Autres titres / dates de sortie | Réalisateur | Commentaire |
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1965 | Compartiment tueurs | The Sleeping Car Murder Mord im Fahrpreis inbegriffen (Allemagne de l'Ouest) Murha makuuvaunussa (Finlande) | Costa-Gavras | Adaptation du roman de Sébastien Japrisot Compartiment tueurs (1962) |
1965 | Piège pour Cendrillon | A Trap for Cinderella (titre anglais pour l'international) | André Cayatte | Adaptation du roman de Sébastien Japrisot Piège pour Cendrillon (1963) |
1968 | Adieu l'ami | Farewell, Friend (USA) Honor Among Thieves (USA) (titre revu) Bei Bullen singen Freunde nicht (Allemagne de l'Ouest) Du kannst anfangen zu beten (Allemagne de l'Ouest) (titre pour la TV) Tecnica di una rapina (Italie) | Jean Herman | Scénario original écrit par Sébastien Japrisot |
1969 | Le Passager de la pluie | Rider on the Rain (USA) Der aus dem Regen kam (Autriche - Allemagne de l'Ouest) O Passageiro da Chuva (Brésil - Portugal) Muukalainen sateesta (Finlande) El Pasajero de lluvia (Espagne) | René Clément | Scénario original écrit par Sébastien Japrisot |
1970 | The Lady in the Car with Glasses and a Gun | La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil (France) Die Dame im Auto mit Brille und Gewehr (Allemagne de l'Ouest) Damen i bilen med briller og gevær (Danemark) | Anatole Litvak | Adaptation du roman de Sébastien Japrisot La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil (1968) |
1972 | La Course du lièvre à travers les champs | And Hope to Die (USA) Treibjagd (Autriche - Allemagne de l'Ouest) | René Clément | Scénario original écrit par Sébastien Japrisot |
1976 | Histoire d'O | The Story of O (USA) | Just Jaeckin | Adaptation du roman de Pauline Réage Histoire d'O (19**) |
1976 | Les Mal Partis | Bad Starters (titre anglais pour l'international) Love Story de un adolescente (Espagne) Love Story einer Nonne (Allemagne de l'Ouest) | Jean-Baptiste Rossi | Adaptation du roman de J.-B. Rossi (Sébastien Japrisot) Les Mal Partis (1950) |
1983 | L'Été meurtrier | One Deadly Summer (USA) Intohimon ja koston kesä (Finlande) | Jean Becker | Adaptation du roman de Sébastien Japrisot L'Été meurtrier (1977) |
1988 | Juillet en septembre | Giocando con l'assassino (Italie) | Sébastien Japrisot | Scénario original écrit par Sébastien Japrisot |
1999 | Les Enfants du marais | The Children of the Marshland (Royaume-Uni) La Fortuna de vivir (Argentine - Espagne) Children of the Marshlands (Australie) | Jean Becker | Adaptation du roman de Georges Montforez Les Enfants du marais (1958) |
2001 | Un crime au Paradis | A Crime in Paradise (titre anglais pour l'international) | Jean Becker | D'après La Poison de Sacha Guitry |
2004 | Un long dimanche de fiançailles | A Very Long Engagement (titre anglais pour l'international) Amor eterno (Argentine - Chili - Venezuela) Mathilde - Eine große Liebe (Autriche - Allemagne) En Långvarig förlovning (Suède) Largo domingo de noviazgo (Espagne) | Jean-Pierre Jeunet | Adaptation du roman de Sébastien Japrisot Un long dimanche de fiançailles (1991) |
2013 | Trap for Cinderella | Iain Softley | Adaptation du roman de Sébastien Japrisot Piège pour Cendrillon (1963) |
Prix décernés à Sébastien Japrisot, aux œuvres auxquelles il a participé ou aux personnes ayant adapté ses romans.
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