Les révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par WikiLeaks (WikiLeaks Cablegate ou Cablegate en anglais) sont la diffusion de mémos confidentiels de la diplomatie des États-Unis par le site internet lanceur d'alerte WikiLeaks.
Ce sont 243 270 dépêches diplomatiques envoyées au siège du département d'État des États-Unis à Washington, et 8 017 directives envoyées aux missions diplomatiques américaines de par le monde, soit un total de 251 287 télégrammes, comprenant 261 276 536 mots, qui commencent à être diffusés à partir du , puis en intégralité le .
Jusqu'à leur publication intégrale du ces documents étaient préfiltrés par WikiLeaks puis filtrés et mis sous une forme journalistique par les médias partenaires (cf. infra), afin de préserver la sécurité des personnes impliquées et de rendre les informations plus compréhensibles par le grand public. Ils étaient ensuite diffusés quasi simultanément sur le site de WikiLeaks et dans les médias partenaires, selon une chronologie et une logique thématique entretenant la curiosité des lecteurs.
Les principales caractéristiques de ces télégrammes sont synthétisées sur la page Cable Viewer du site WikiLeaks.
La classification de ces documents, selon les règles de confidentialité du département d'État des États-Unis, est la suivante :
Selon le département d'État américain, les sujets les plus fréquemment discutés sont :
Cinq premiers organes de presse ont participé depuis l'origine à l'édition des documents bruts transmis par WikiLeaks :
WikiLeaks avait négocié pendant plusieurs mois la coopération avec ces cinq organes de presse. Cent vingt journalistes de ces médias ont alors lu les télégrammes et décidé ceux qui seraient finalement publiés.
Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du Monde, indique, le , dans les colonnes du quotidien, que, « à partir du moment où cette masse de documents a été transmise, même illégalement, à WikiLeaks, et qu'elle risque donc de tomber à tout instant dans le domaine public, Le Monde a considéré qu'il relevait de sa mission de prendre connaissance de ces documents, d'en faire une analyse journalistique, et de la mettre à la disposition de ses lecteurs ». Elle poursuit en précisant que, « en commun, les cinq journaux ont soigneusement édité les textes bruts utilisés afin d'en retirer tous les noms et indices dont la divulgation pourrait entraîner des risques pour des personnes physiques », puisque, selon ses vues, « informer (...) n'interdit pas d'agir avec responsabilité » et que « transparence et discernement ne sont pas incompatibles ».
Une semaine plus tard, Sylvie Kauffmann, à la lumière des premières réactions, apporte de nouvelles précisions et s'inscrit en faux contre, selon son point de vue, diverses idées reçues ou contre-vérités. Elle précise par ailleurs que, à son sens, « pour l'historien comme pour le citoyen, c'est un trésor qu'il n'aura pas à attendre vingt ou trente ans, avant l'ouverture des archives », ce qui lui permet en outre, en conclusion, de mettre l'accent sur sa vision du journalisme, dont la mission pourrait consister, selon elle, à « replacer cette masse d'informations dans leur contexte, à l'analyser, à enquêter sur des points restés troubles ou incomplets, à scruter les évolutions que provoqueraient certaines révélations ».
Fin , un média supplémentaire, le quotidien norvégien Aftenposten, se serait procuré la totalité des 251 287 télégrammes diplomatiques en vue de les exploiter en dehors de toute contrainte partenariale avec WikiLeaks. De même, le , le journal russe Novaïa Gazeta s'est vu accorder l'accès aux documents détenus par WikiLeaks dans le but de publier des informations sur la corruption en Russie.
Après ces deux cas précurseurs isolés, une deuxième vague de media a alors eu accès aux fuites du Cablegate, à partir de début 2011, afin notamment d'accélérer la diffusion des documents (cf infra) :
La diffusion des télégrammes diplomatiques a commencé le , avec un communiqué précisant : « les câbles diplomatiques seront publiés par étapes au cours des prochains mois. Les sujets traités par ces câbles sont tellement importants et leur répartition géographique si vaste, que procéder autrement n’aurait pas rendu justice à ces documents. ».
Les télégrammes comportant des informations mettant en danger des personnes font l'objet de décision de non-diffusion, ou parfois de retrait a posteriori.
À partir de janvier 2011, WikiLeaks a souhaité diffuser davantage de documents, plus rapidement. Pour cela, il a élargi son partenariat avec de nouveaux medias en Allemagne, Belgique, Danemark, France, Norvège, Pays-Bas, Suède, Suisse (cf supra).
Télégrammes diffusés | Date | Nombre de jours | Moyenne quotidienne | Observations |
---|---|---|---|---|
? | 1 | ? | début de publication | |
243 | 2 | 121 par jour | non significatif | |
1 947 | 33 | 59 par jour | ||
2 874 | 65 | 44 par jour | ||
5 030 | 91 | 55 par jour | ||
5 939 | 112 | 53 par jour | ||
251 287 | intégralité des télégrammes |
Au , WikiLeaks avait publié sur son site 5 939 télégrammes, soit une moyenne de 53 documents par jour environ, depuis le début de la diffusion, 112 jours auparavant.
Le , Wikileaks publie l'intégralité des 251 287 télégrammes en sa possession tels quels.
Les télégrammes du Cablegate, traitent dans un style diplomatique, de nombreux sujets relatifs à des personnalités et à des situations nationales ou internationales.
Des diplomates, principalement américains, ont émis des critiques acerbes, des révélations compromettantes et des accusations contre plusieurs leaders et décideurs étrangers,.
Plusieurs de ces sociétés ont par la suite été victimes d'attaques par déni de service sur leurs sites Internet. Ces attaques ont été revendiquées par l'Operation Payback du groupe Anonymous.
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