Djamila Bouhired: Militante du FLN durant la guerre d'Algérie

Djamila Bouhired (en arabe : جميلة بوحيرد), née en juin 1935 à Alger, est durant la guerre d'Algérie (1954-1962) une militante du Front de libération nationale (FLN), collaboratrice de Yacef Saâdi, chef de la Zone autonome d'Alger.

Djamila Bouhired
Djamila Bouhired: Biographie, Postérité (cinéma), Galerie
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
جميلة بوحيردVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Domicile
Algerie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Militante politique, combattant pour l'indépendanceVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Jacques Vergès (conjoint, 1965-1970)
Autres informations
Parti politique
Unité
Conflit

Arrêtée en 1957 au cours de la bataille d'Alger, elle fait partie des six femmes du FLN condamnées à mort pour avoir participé aux attentats de 1956-1957. Une campagne est organisée par son avocat, Jacques Vergès, et par l'écrivain Georges Arnaud, pour protester contre cette condamnation. Elle est graciée par le général de Gaulle en 1959 et libérée de prison à la suite des accords d'Évian (19 mars 1962).

Après l'indépendance, elle épouse Jacques Vergès en 1965, puis divorce durant la période où celui-ci disparait mystérieusement (1970-1978).

Dans les années récentes, elle participe au mouvement de protestation contre le système politique en place en Algérie, prenant notamment par à deux manifestations à Alger en 2019.

Biographie

Origines familiales et formation

Djamila Bouhired naît en juin 1935 à Alger, principale ville de l'Algérie française, dans une famille de la classe moyenne, d'un père algérien et d'une mère tunisienne.

Elle est scolarisée à l'école française[pas clair].

Pendant la guerre d'Algérie

Djamila Bouhired: Biographie, Postérité (cinéma), Galerie 
De gauche à droite : Samia Lakhdari, Zohra Drif, Djamila Bouhired et Hassiba Ben Bouali.

Premiers pas

Djamila Bouhired rejoint le FLN alors qu'elle est étudiante.

Elle devient ensuite agent de liaison, puis entre dans le « réseau bombes » de la Zone autonome d'Alger dirigé par Yacef Saâdi, dont elle devient l'assistante personnelle. En 1956, une vague d'attantats est lancée par Yacef Saadi.

Les attentats du FLN et la bataille d'Alger (1956-1957)

Le , Djamila Bouhired dépose dans le hall du Maurétania une bombe qui n'explose pas, car le branchement avait été mal effectué par Rachid Kouache, l'artificier,.

Elle recrute Djamila Bouazza, qui le 1957, dépose une bombe au café Le Coq Hardi, avec cette fois des effets meurtriers.

Elle recrute aussi une certaine Zoulikha, responsable de l'attentat de la rue Colonna-d’Ornano.

Face à ces attentats, les autorités décident de donner les pouvoirs de police dans la zone Alger-Sahel au général Massu et à ses troupes, notamment les parachutistes de la 10e DP.

Arrestation (9 avril 1957), hospitalisation et interrogatoires

Le , arrêtée par la 4e compagnie du 9e régiment de Zouaves du capitaine Sirvent, cantonnée au palais Dar es Souf place Henry-Klein basse Casbah), Djamila Bouhired est blessée par Yacef Saadi dans la fusillade qui s'ensuit.

Elle est conduite à l'hôpital Maillot, où les médecins constatent que la balle a traversé l'épaule sans toucher la clavicule, mais en effleurant le poumon.

Suzanne Massu lui rend visite à l'hôpital et obtient de son époux qu'elle soit interrogée par un officier de son service de renseignement plutôt que transférée dans un centre d'interrogatoire.

Mais comme elle est porteuse de documents prouvant qu'elle est en contact avec Yacef Saadi, les services spéciaux la torturent pour lui faire avouer où il se cache. Elle ne livre que des adresses sans importance et des informations déjà révélées par les documents saisis.

Mal remise de son interrogatoire, lorsque le capitaine Jean Graziani lui demande ce qu'elle a fait, elle répond : « Fumier ! » Elle reçoit une gifle en retour, mais Graziani n'insiste pas et la fait soigner.

Le , elle est transférée au QG de la division parachutiste du général Massu. Le , elle révèle à Graziani des caches contenant treize bombes et des armes.

Condamnation à mort (13 juillet 1957) et suites

Inculpée pour sa participation aux attentats, elle est condamnée à mort le , ainsi que Djamila Bouazza,.

Cette condamnation est à l'origine d'une intense campagne médiatique menée par son avocat, Jacques Vergès, et par l'écrivaine Georges Arnaud, auteurs du manifeste Pour Djamila Bouhired, publié la même année aux Éditions de Minuit. Ce manifeste est avec la Question d'Henri Alleg, un des textes qui alertent l'opinion publique sur les mauvais traitements et les tortures infligées par l'armée aux combattants du FLN. Soutenue par une intense campagne internationale, elle est graciée en 1959 par le président de la République, Charles de Gaulle, mais reste en prison.

Elle est libérée en 1962 dans le cadre des accords d'Évian.

Après la guerre : épouse de Jacques Vergès (années 1960 et 1970)

Après sa libération, Djamila Bouhired travaille pour Révolution africaine, un magazine centré sur les révolutions nationalistes africaines, aux côtés de Jacques Vergès, qu'elle épouse en 1965.

Après la naissance de deux enfants (Meriem et Liess), Jacques Vergès disparaît pendant huit ans (1970-1978), abandonnant femme et enfants (disparition qui reste aujourd'hui encore inexpliquée).

Djamila Bouhired demande, et obtient[Quand ?], le divorce.

Événements récents (2015-2019)

En , des rumeurs circulent à propos de son décès. Une prière mortuaire (fatiha) est même récitée en sa mémoire au Parlement tunisien,,.

Le , à Alger, Djamila Bouhired se joint sous les acclamations des personnes présentes à une manifestation de protestation contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle d'avril suivant,.

Le , elle participe à une autre manifestation pour rejeter le système politique algérien et exiger un changement de constitution pour la République algérienne.

Postérité (cinéma)

Sa vie a été adaptée au cinéma par Youssef Chahine dans le film Djamilah, sorti en 1958. Chahine se rend en Algérie en pleine guerre d'indépendance, pour la rencontrer, sans y parvenir.

Son parcours est aussi évoqué dans la première partie du film L'Avocat de la terreur, consacré à Jacques Vergès.

En 2017, elle s'oppose par une déclaration publique à tout nouveau film qui lui serait consacré, craignant une instrumentalisation par le pouvoir en place.

Galerie

Décorations

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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