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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | Église Saint-Louis-des-Français de Rome (depuis ), église et abbaye de la Trinité-des-Monts (jusqu'en ) |
Activités | |
Parentèle | Jean Dominique (d) (neveu) |
Mouvement | Classicisme (en) |
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Maîtres | |
Genre artistique | |
Influencé par |
La Fête villageoise, Port avec l'embarquement de sainte Ursule, Landscape with the Finding of Moses (d), Port de mer au soleil couchant, Liber Veritatis |
Claude Gellée ou Gelée, dit « le Lorrain », Claude ou Claude Lorrain, né à Chamagne vers 1600 et mort à Rome le , est un peintre, dessinateur et graveur lorrain, figure du paysage de style classique.
Claude Gellée est né à Chamagne, village de l'actuel département des Vosges du nord-est de la France, dans le duché de Lorraine, souvent contesté. C'est un des cinq fils de la famille. Il fréquente l’école du village mais, voyant qu’il ne mordait pas à l’écriture, qu’il n’apprenait presque rien, ses parents le mirent en apprentissage chez un pâtissier. Ayant perdu ses parents à l’âge de 12 ans, il a peut-être vécu brièvement avec un frère aîné qui était graveur à Fribourg.
Il suit, à 14 ans, une troupe de pâtissiers qui se rend à Rome. Il y trouve du travail comme cuisinier auprès du peintre Agostino Tassi — le violeur d'Artemisia Gentileschi. C’est à cette époque que Claude Gellée aurait inventé la pâte feuilletée. En plus des travaux domestiques, il broie les couleurs de son maître ; il a ainsi l’occasion de le voir peindre. Il s’essaie lui-même à la peinture et étonne Tassi, au point que celui-ci commence l’éducation de Claude Gellée dans l’art pictural.
Ses biographes, Joachim von Sandrart (1606-1688) et Filippo Baldinucci (1625-1697), le connaissaient à Rome mais donnent des récits différents sur le début de sa carrière. À Rome ou à Naples, il a apparemment étudié avec l'artiste d'origine allemande Goffredo Wals (né vers 1590-1595, mort en 1638-1640), dont les vues à petite échelle l'ont influencé.
Il fait un séjour à Naples entre 1617 et 1621 où il étudie auprès du paysagiste Goffredo Wals.
Artiste indépendant à la fin des années 1620, sa première toile datée est un sujet pastoral peint en 1629 (Philadelphia Museum of Art) et dans les toutes premières se trouve La Tempête.
À l’âge de 25 ans, il quitte l’Italie et fait de longs voyages en France, en Suisse. De 1625 à 1626, il est élève de Claude Deruet à l’église des Carmes de Nancy, à la suite de quoi toute sa carrière se déroulera à Rome. Influencé par les grands paysages d’Annibale Carracci, il forge son propre style. Peu à peu, l’effet de la lumière devient sa préoccupation majeure.
À la fin de 1626, il est à Rome, vivant dans la Via Margutta dans le quartier des artistes. Il ne s'est pas marié, et vit simplement parmi ses amis.
Admis à l’Académie de Saint-Luc de Rome, où se trouve aujourd'hui une Marine de 1633,, il reçoit dans une première période, des commandes du pape Urbain VIII. Il peint de nombreux ports imaginaires, invitations au voyage, à l’architecture néo-classique de la Renaissance italienne, baignés par la lumière rasante d’un soleil couchant situé dans la ligne de fuite du tableau. On y retrouve souvent des scènes d’embarquement grouillant de débardeurs affairés (Marine, 1634 ; Port de mer au soleil couchant, 1639 ; Le Débarquement de Cléopâtre à Tarse, 1642).
À partir de 1635, son travail est reconnu et ses toiles très demandées. Il a des clients très importants, non seulement le pape Urbain VIII mais aussi le roi Philippe IV d'Espagne. En conséquence de quoi, des faux à son nom commencent à être produits et vendus. Ainsi, en 1634, Sébastien Bourdon s’amuse à contrefaire un Claude Lorrain. Ceci n’est pas du tout au goût du Lorrain qui, ne souhaitant pas que des copies puissent être prises pour ses originaux, met en œuvre un procédé original et efficace pour lutter contre ces contrefaçons en reproduisant en dessin chacune de ses œuvres dans un recueil appelé Liber Veritatis, ou Livre de la Vérité. Pour chaque tableau, il précise le titre, la date ainsi que le nom du commanditaire. Il y répertoriera toutes ses œuvres jusqu’à sa mort, soit près de 200 tableaux. Ce livre unique, actuellement conservé à Londres au British Museum, est très précieux pour les historiens d’art car il leur permet d’étudier les œuvres disparues du peintre. Ses contemporains ne considèrent pas les paysans dansant ou les vaches comme des sujets dignes, ni le paysage comme un genre indépendant important.
À partir de 1640, l’influence des œuvres d'Annibale Carracci et du Dominiquin se fait sentir et, à partir de 1645, il s’oriente vers des œuvres plus apaisées, à la lumière uniforme, d’inspiration mythologique ou biblique (Bord de mer avec Apollon et la sibylle de Cumes, 1647 ; Mariage d’Isaac et Rebecca, 1648), mais, comme toujours chez le peintre, ces scènes ne sont que des prétextes à l’exploration de l’espace infini du paysage : les œuvres du Lorrain « naissent de la distance ».
À la fin de sa carrière, le Lorrain retrouve son inspiration première dans des sujets plus symboliques qui lui permettent d’explorer à nouveau le travail de la lumière (Paysage avec Tobie et l’ange, 1663 ; Paysage avec Énée chassant sur la côte de Libye, 1672).
En 1663, Claude Gellée bénéficie du mécénat du prince Colonna, mais il tombe gravement malade, souffrant beaucoup de la goutte. Dans ses dernières années, il ne vit que pour l’art. Bien qu’il soit délivré des soucis financiers, il mène une vie modeste et soutient beaucoup les pauvres. Hormis le pape Urbain VIII, il a peint pour des personnages très importants de son temps, tels que le roi d’Espagne ou des cardinaux de la Curie romaine. À sa mort, le , il est inhumé à Rome dans l’église de la Trinité-des-Monts, tombe transférée, en 1836, dans l’église Saint-Louis-des-Français, sous un monument édifié en son honneur par Paul le Moyne. Dans son testament, il demande qu’on dise des messes dans son village de naissance : malgré son admiration pour la nature d’Italie et sa grande fortune, Claude Gellée est resté toujours attaché à Chamagne.
L’œuvre du Lorrain a laissé une forte empreinte chez les peintres français, hollandais ou britanniques, comme chez Turner ou, plus récemment, chez Jean Carzou (1907-2000). L’admiration que lui voue le monde anglo-saxon est telle que le Lorrain y est couramment appelé par son seul prénom : « Claude », comme on dit « Raphaël » ou « Rembrandt »…
En 1892, Auguste Rodin réalise le monument en bronze dédié à Claude Gellée ornant le parc de la Pépinière à Nancy.
Un lycée et une rue portent son nom à Épinal, ainsi qu’un collège et le quai Claude-le-Lorrain à Nancy.
En 2008, un timbre est édité par la Poste, à partir de son tableau Port de mer au soleil couchant.
Sandrart, cité par Röthlisberger, explique que l'artiste « a essayé par tous les moyens de pénétrer la nature, couché dans les champs avant le lever du jour et jusqu'à la nuit pour apprendre à représenter très exactement le ciel rouge matin, le lever et le coucher du soleil. Son observation et transcription de la lumière tombant sur le paysage étaient uniques en son temps ».
Claude Gellée a gravé une quarantaine d'eaux-fortes, listées par Lino Mannocci dans son catalogue raisonné.
Plusieurs de ses œuvres ont été gravées par divers artistes dont Richard Earlom, Dominique Barrière, etc.
« Jamais je n'avais vu pareil automne, ni cru que chose semblable fut possible sur terre — un Claude Lorrain prolongé à l'infini, chaque jour de la même irrépressible perfection. »
— Friedrich Nietzsche, « Ecce Homo », dans Œuvres philosophiques complètes, Gallimard, , p. 325.
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