Si les premières manifestations discrètes de l'art préhistorique datent de la fin du Paléolithique moyen, celui-ci ne prend une réelle ampleur qu'au début du Paléolithique supérieur (45 000 à 12 000 ans av.
J.-C.) avec l'Aurignacien qui marque la première manifestation de l'art figuratif. Il est alors très diversifié dans ses thématiques, ses techniques et ses supports. Il inclut des représentations figuratives animales, des représentations anthropomorphes souvent schématiques, ainsi que de très nombreux signes. L'art préhistorique se développe ensuite durant le Gravettien, le Solutréen, puis le Magdalénien, souvent considéré comme l'apogée de l'art paléolithique.
Au Mésolithique (12 000 à 8 000 ans av. J.-C.), les manifestations artistiques figuratives sont rares. De cette époque sont connus des galets peints ou gravés de figures géométriques.
Au Néolithique (8 000 à 3 000 ans av. J.-C.), l'art figuratif se développe à nouveau, en incluant notamment des animaux domestiques. De nouveaux supports commencent à être utilisés, par exemple lors du décor de poteries en céramique.
L'art préhistorique est surtout le fait d'hommes modernes (Homo sapiens) mais quelques découvertes sont attribuées aux Néandertaliens (grotte de Gorham).
Les préhistoriens ont longtemps considéré que l'art préhistorique avait un berceau unique (naissance en Europe) et avait évolué progressivement pour devenir de plus en plus raffiné (du plus simple au plus compliqué comme la chronologie stylistique en quatre périodes d'André Leroi-Gourhan par exemple, avec « chevauchements » possibles entre les périodes). L'émergence de l'art dans différentes régions du monde et l'invention de la grotte Chauvet en 1994 remettent totalement en cause cette conception. Les datations au carbone 14 des peintures âgées de 36 000 ans de Chauvet « font littéralement voler en éclats l'idée d'une évolution linéaire de l'art préhistorique et d'un art primitif balbutiant, au style fruste et grossier dont aurait progressivement émergé l'apothéose créatrice de Lascaux ».
La plupart des théories sur l'art préhistorique sont « principalement appuyées sur les documents pariétaux : ce sont eux qui détiendraient les clés de la symbolique paléolithique ». Bien que le domaine de l'interprétation reste spéculatif car échappant à la démarche scientifique, différentes théories sur les origines de cet art sont proposées pour expliquer le grand boom artistique du Paléolithique :
Depuis toutes ces interprétations globalisantes, la majorité des préhistoriens considèrent que ces théories ne sont pas exclusives les unes des autres et se sont rangés « à l'idée que toute tentative d'explication relative aux significations de l'art préhistorique était vouée à l'échec, une démarche forcément située pour des raisons de subjectivité hors du champ scientifique ». La diversité de l'art préhistorique, sa richesse et la complexité des associations symboliques, rendent son interprétation unique et globale périlleuse. Les nombreuses théories attestent leur superfluité par la multiplicité des explications sur lesquelles elles reposent. Toutes les significations sont en effet envisageables car elles varient selon les époques préhistoriques et les régions du monde. L'art « peut s'adresser à une collectivité plus ou moins étendue, aux connaissances variables en fonction de l'appartenance à un même groupe ou à un groupe différent, en fonction aussi de l'âge, du sexe, des degrés d'initiation, du rôle social et de bien d'autres paramètres. Il peut adresser un avertissement ou formuler un interdit. Il peut aussi raconter une histoire, profane ou sacrée, ou n'avoir d'autre sens que la manifestation ou l'affirmation d'une présence (graffiti). Parfois, il ne s'adresse pas aux hommes mais à la (ou aux) divinité(s) et il s'efforce d'établir un lien avec le monde surnaturel ».
Les œuvres d'art préhistorique ont longtemps fait l'objet d'interprétations fantasques et biaisées, notamment en ce qui concerne « la question de la différence des sexes ». En fait, ces interprétations, et même la définition de l’art comme tel, donnent à lire au moins autant la succession des « modes » intellectuelles qu’un réel progrès dans la compréhension du monde paléolithique : la vision du passé historique ou préhistorique produite par ses découvreurs et ses interprètes est parfois une image, ou une justification du présent et, du fait même du caractère nécessairement lacunaire de ses preuves, ce savoir n’est pas exempt d’interprétations subjectives. La liberté est liée, pour une part, au fait que les disciplines préhistoriques sont longtemps restées (et demeurent encore aujourd’hui, à certains égards) faiblement institutionnalisées et professionnalisées : des amateurs, découvreurs d’art mobilier ou rupestre, parfois des préhistoriens improvisés venus d’autres disciplines, anthropologues ou médecins, ont pu donner libre cours à leur imagination quant à l’interprétation. Les poncifs véhiculés, tant par les analyses savantes de cet art que par les ouvrages de vulgarisation ou les manuels scolaires, paraissent à certains égards constituer un véritable « folklore » de l’imaginaire contemporain.
L'archéologue Emmanuel Anati propose la typologie suivante :
Les œuvres au trait gravé (au doigt pour les matières les plus souples comme l'argile, au burin pour les matières les plus dures comme l'os ou les roches) ou au trait peint consistent à tracer des contours et certains détails (avec une grande variété d'aspects des traits colorés par des « crayons » : ponctué, uni, modelé). La peinture, monochrome ou polychrome, emploie des matières colorantes (charbons, pigments minéraux) appliqués en aplat uni, par la technique du pochoir, du tamponnage, du soufflé (projection d'un colorant poudreux, directement avec la bouche — technique du crachis — ou avec une sarbacane), de l'estompe, ou à l'aide de touffes de poils ou de fibres végétales (ancêtres du pinceau),.
Les représentations peuvent présenter 3 types de signes, associés ou non, en proportions variables.
Les origines de notre espèce Homo sapiens sont certainement africaines et remontent à 200 000 ans.
La théorie de la « révolution symbolique » (apparition du langage, de l'art et des comportements modernes il y a 40 000 ans) qui s'est imposée au terme d'un siècle d'exploration des origines de l'art préhistorique s'est effondrée. Alors que la recherche a été marquée par un eurocentrisme trop longtemps en vigueur, les découvertes archéologiques dans le monde entier au XXIe siècle élargissent la connaissance du passé artistique : parures réalisées sur coquilles marines de Nassarius gibbosulus (en) et datant du Paléolithique moyen entre −100 000 et −50 000 ans ; parure néandertalienne de serres d'aigle sur le site archéologique de Krapina (en) (130 000 ans) ; gravures en zigzag réalisées par Homo erectus sur des moules d'eau douce appartenant au genre Pseudodon (ru), datant du Paléolithique inférieur (540 000 ans)... De plus, la datation de l'art préhistorique connaît actuellement de nombreux bouleversements, une datation ou découverte isolée, appelées unicum, étant toujours contestable. La datation des œuvres artistiques fait d'ailleurs l'objet de nombreuses recherches : datation directe (par le carbone 14 — charbon de bois, os —, résonance magnétique nucléaire, thermoluminescence sur du silex ou de la calcite chauffés), datation indirecte (grâce au contact des figures avec des couches d'habitat datées ou attribuées à une culture donnée, ou à l'obturation de la caverne ; datation par le carbone 14 ou par l'uranium-thorium des concrétions — calcite, oxalate de calcium — déposées sur les œuvres), chaque méthode de datation ayant des domaines d'applicabilité et des difficultés propres,.
Selon certains auteurs, les préoccupations esthétiques auraient pu se manifester dès le Paléolithique inférieur et ce de plusieurs manières :
À la fin du Paléolithique moyen, apparaissent les premières incisions dépourvues de rôle fonctionnel, sur des os ou des pierres. En Afrique du Sud, le site de Blombos a livré des pierres gravées et colorées de motifs géométriques complexes, associées à des objets de parure en coquillage. Cette découverte, datée de plus de 75 000 ans BP, est l'une des plus anciennes formes d'expression artistique humaine. Elle traduit les capacités d'abstraction des Homo sapiens de l'époque.
Certains sites moustériens ont également livré des minéraux insolites ou des fossiles collectés par les Néandertaliens lors de leurs déplacements. C'est le cas notamment des grottes d'Arcy-sur-Cure. De plus, certaines œuvres du Moustérien pourraient être attribuées à l'homme de Néandertal, comme le masque de la Roche-Cotard (en), les peintures pariétales des grottes de Nerja, de La Pasiega (en), de Maltravieso (es).
Ces découvertes étayent ainsi le modèle d'une évolution graduelle en Afrique depuis 200 000 ans, et ne contredisent pas une autre théorie, « à savoir le scénario qui prévoit une origine multiple des cultures symboliques parmi plusieurs populations humaines ».
L'explosion des formes d'art est caractéristique du Paléolithique supérieur. L'Homo sapiens est le principal acteur de cette révolution, même si des chercheurs pensent aujourd'hui que certaines œuvres peuvent être attribuées à l'homme de Néandertal.
Les premières représentations figuratives connues sont indonésiennes : ce sont les peintures pariétales de la grotte de Leang Bulu Sipong 4, datées de 43 900 ans avant le présent, dans l'île de Sulawesi, en 2019. Par leur ancienneté elles "supplantent" une autre peinture pariétale indonésienne, datée de 40 000 ans, dans la grotte de Lubang Jeriji Saléh (en) (île de Bornéo) qui avait été annoncée en 2018 comme « la plus ancienne œuvre figurative connue ».
Il y a environ 32 000 ans, l'art est déjà très diversifié et abouti, tant au niveau des thématiques que des techniques. Dans la Grotte Chauvet, l'une des plus anciennes grottes ornées connues, un grand nombre de techniques (gravure, peinture, tracés digitaux, empreintes, etc.) a été employé pour réaliser des figurations animales parfois très réalistes. Les gravures d'Arcy-sur-Cure sont à peu près aussi anciennes. À la même époque, des statuettes en ivoire sont également connues, comme « l'homme lion » de la Hohlenstein-Stadel. Même si l'art du Paléolithique supérieur couvre près de vingt mille ans, il est possible de dégager un certain nombre de caractéristiques générales sans entrer dans le détail de la chronologie.
L'art du Paléolithique supérieur se présente sous forme de peintures pariétales et rupestres, mais aussi de sculptures et de gravures en argile, en pierre, en ivoire ou en os. Les œuvres conçues avec des matériaux périssables, comme le bois, les peaux, voire les tissus, ont malheureusement disparu. On ne peut qu'imaginer ce qu'elles devaient être, et il est certain que notre connaissance reste très partielle.
Le métal n'est pas encore connu. Certains objets, très fins et fragiles, ne semblent pas exclusivement utilitaires, et peuvent avoir une fonction d'apparat. De nombreux témoins d'art apparaissent sur des éléments de la vie quotidienne qui ont sans doute eu un rôle non artistique, comme les propulseurs.
L'art pariétal comporte des œuvres peintes, gravées ou sculptées. Ces dernières sont souvent associées aux abris sous roche (Roc-aux-Sorciers à Angles-sur-l'Anglin). La grotte de Lascaux comporte plus de gravures que de peintures. Selon la dureté de la paroi, l'artiste utilisait ses mains seules (parois argileuses) ou des outils de pierre et de bois pour inciser la paroi. Certaines créations modelées sont de véritables chefs-d'œuvre, tels les bisons de la grotte du Tuc d'Audoubert.
Pour la peinture, les trois couleurs de base sont le rouge, le noir et le jaune.
Pour les différents pigments utilisés :
Les analyses de pigment ont montré dans certains cas la réalisation de recettes complexes incluant des charges minérales non colorées.
Dans certains cas, l'artiste traçait un contour avec un pinceau ou directement grâce à un bout de charbon et remplissait ensuite selon divers procédés : pinceau, application à la main, soufflage dans un tube. Ce dernier procédé mouchetait finement la paroi, permettant des effets subtils de dégradés.
Les artistes du Paléolithique utilisaient les formes naturelles des parois pour créer des figures. Ainsi, parfois seulement quelques contours de la figure soient représentés, le reste étant suggéré par la forme de la paroi.
L'art mobilier est l'art des objets, que ceux-ci soient utilitaires ou non. On trouve dans cette catégorie des rondes bosses, comme les Vénus, mais aussi des armes sculptées comme des propulseurs, et des objets de la vie quotidienne, comme des lampes en terre gravées de signes.
On remarque souvent une correspondance entre art mobilier et art pariétal : même iconographie, même style.
Les hommes du Paléolithique savaient déjà décorer leurs armes. Ils possédaient un art mobilier composé de pendeloques et de plaquettes décorées.
Trois types de figurations peuvent être distinguées : des signes, des animaux et des représentations humaines.
Les signes sont de loin les éléments les plus fréquents, les plus divers et les plus difficiles à interpréter. On les trouve autant dans l'art pariétal que dans l'art mobilier. Généralement, ils accompagnent des animaux, mais il existe aussi des panneaux de signes, comme dans la grotte de Niaux.
Ces signes sont des points, des flèches, des mains négatives et positives, avec un nombre de doigts variables, des tectiformes, des quadrillages colorés de différentes teintes, des sortes de feuilles, etc. La liste est quasiment impossible à établir, tant ils sont divers. La couleur semble toujours avoir une grande importance.
André Leroi-Gourhan a proposé d'interpréter ces signes comme des symboles sexuels. Par exemple, sur le panneau de signes de la grotte de Niaux, les signes fléchés seraient à associer à la femme et les points à l'homme. D'autres préhistoriens pensent qu'il s'agit d'une sorte de système numérique.
Reznikoff détermine que les points rouges semblent n'avoir qu'une signification purement sonore. La concordance entre points rouges et résonances atteint 99% dans de nombreuses grottes. Dès 1988, Reznikoff et Dauvois posent trois principes essentiels après avoir étudié de nombreuses grottes ornées :
Les animaux sont le deuxième thème de prédilection des artistes préhistoriques. Ceux-ci s'inspiraient visiblement des espèces animales visibles dans leur environnement, mais pas particulièrement des espèces qu'ils avaient l'habitude de chasser. Les figurations évoquant l'environnement végétal sont extrêmement rares. « Le bestiaire paléolithique ne reflète ni l'abondance, ni l'importance économique des espèces animales, mais bien une thématique culturelle » selon le préhistorien Patrick Paillet.
Le bestiaire varie selon les régions et selon les époques : toutefois, on trouve en majorité de grands herbivores (chevaux, bisons, aurochs), comme dans la grotte de Lascaux.
D'autres espèces sont plus rarement représentées, parfois avec de fortes dominantes géographiques ou chronologiques : lions et rhinocéros dans la grotte Chauvet, en Ardèche, biches dans les grottes de la région des Cantabres en Espagne ou mammouths à Rouffignac, en Dordogne. Il arrive aussi que soient représentés des animaux indéterminables ou « fantastiques » : une figure de la salle des taureaux de Lascaux est parfois qualifiée de « licorne ».
Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec (2012) rappellent une pratique en Égypte et dans le désert libyen, de représenter des figures d'animaux fléchés afin d'empêcher l'animation des images et suggèrent que les figures préhistoriques d'animaux fléchés connues en France pourraient avoir le même but et non liées à une supposée magie de chasse.
Certains animaux sont parfois représentés selon des conventions stylistiques plus ou moins uniformes à l'échelle d'une région. Pour les chevaux du sud-ouest de la France, par exemple, on note un ventre rond, large, alors que les jambes sont à peine ébauchées.
Les animaux sont quelquefois regroupés, inclus dans une scénographie. Ainsi, on trouve à la grotte Chauvet la représentation d'un rhinocéros surmonté de plusieurs lignes dorsales, ce qui donne une impression de profondeur et de multitude évoquant un troupeau. Les groupes peuvent comporter des animaux d'une même espèce, mais associent souvent plusieurs espèces différentes. Les superpositions et raclages sont aussi courants. Parfois, un individu est écarté, comme le cheval dans le passage, à Lascaux.
L'art mobilier comporte aussi nombre de représentations animales, notamment au bout de propulseurs. Le propulseur du faon à l'oiseau est l'un des plus délicats. Élément de prestige de par sa fragilité, il est le chef-d'œuvre d'une importante série d'objets du même type. Des chevaux en ronde-bosse sont également fréquents.
Trois principaux types de représentations humaines se distinguent :
Quelques interprétations sont possibles mais restent de l'ordre de l'hypothèse. Ainsi, certaines représentations humaines avec un sexe féminin pourraient être un symbole de fécondité, comme le montrent les statuettes de « Vénus », dont les hanches et le ventre sont hypertrophiés et la tête et les membres réduits à leur plus simple expression. La Vénus de Willendorf en est un des exemples les plus célèbres. L'hypertrophie ou l'atrophie pouvant jouer le rôle de figure de style pour mettre en évidence certaine partie du corps pour exprimer une idée. Les vulves stylisées et les gravures présentes dans l'art pariétal renforcent cette hypothèse.
Les « humains en situation de faiblesse face à un animal » : on en trouve un exemple dans le puits de Lascaux, au Roc de Sers et sur une plaquette provenant du Mas d'Azil conservée au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. L'humain est couché face un animal chargeant, ou combat contre lui.
Cette période de transition est relativement pauvre en manifestations artistiques, limitées à des galets peints (Azilien) et quelques silhouettes animales en France et en Italie. Des gravures sur rocher (phoques, baleines, poissons, etc.) sont connues en Norvège.
Le mégalithisme constitue la plus ancienne forme d'architecture monumentale dans l'histoire de l'humanité. À ce titre, il relève également de l'art préhistorique. Même si sa fonction première n'était pas directement « artistique », mais religieuse, le mégalithe est parfois le support privilégié de l'art de son époque. Par exemple, les orthostats des dolmens peuvent être ornés de gravures très complexes dont la symbolique nous échappe encore ; ils peuvent également avoir été sculptés et présenter une forme anthropomorphe, s'apparentant ainsi à de véritables statues préhistoriques, dont certaines sont caractérisées au point d'avoir des seins (divinité tutélaire féminine ?), des rangs de colliers, etc. De même, les statues-menhirs sont des mégalithes dont les gravures parfois fort évoluées et nombreuses sont les témoins de l'activité artistique des hommes de la Préhistoire, l'art s'associant au sacré.
Outre de nombreux éléments ornementaux et cérémonials, l'art mobilier néolithique comprend une large gamme de formes de poteries et autres objets quotidiens. La sculpture connaît un développement précoce et original : pratiquement dans toutes les cultures néolithiques d'Europe orientale apparaissent, dès les phases anciennes, des figurines féminines de terre cuite mais aussi de pierre, supposées représenter une hypothétique « Déesse Mère » symbolisant la fertilité.
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