L’érosion des sols est un phénomène de déplacement des matériaux à la surface de la couche la plus externe de la croûte terrestre.
Elle est une des formes de régression et dégradation des sols. La protection contre cette érosion est un enjeu pour la préservation de la qualité agronomique des sols agricoles, de la qualité des eaux de surface et de la sécurité des habitations et des infrastructures (recouvrement des chaussées, apparition de coulées boueuses, colmatage ou comblement des réseaux de collecte des eaux pluviales) .
Les principaux facteurs d'érosion, sont :
L'érosion des sols est favorisée par plusieurs facteurs anthropiques : artificialisation et imperméabilisation des sols, déforestation, pratiques de travail du sol (labourage qui favorise la minéralisation de la matière organique), pratiques culturales (mise en culture de prairies, surpâturage, interculture nue avec résidus de culture, bandes enherbées…) et pratiques de gestion des terres (remembrement).
Les risques d'érosion des sols due au précipitations sont fonction de deux paramètres, l'indice d'érosivité (qui correspond à la capacité de la pluie et du ruissellement à détacher des particules et à les transporter) et l'indice d'érodabilité (en) (qui repose sur la vulnérabilité des sols et de la topographie aux agents érosifs).
L'érosion hydrique peut prendre différentes formes, :
Les taux d'érosion géologique pour les cratons continentaux, à pente très faible, sont très réduits (< 10-4 à 0,01 mm/an). Ils sont moyens pour les sols à couvert végétal en pente modérée (0,001 à 1 mm/an), et élevés pour les sols alpins à pente forte (0,1 à > 10 mm/an). Les champs cultivés de toutes ces différentes régions, même en pente faible, ont des taux d'érosion similaire aux terrains alpins en raison du travail du sol intensif (diminution de la couche arable, lessivage et entraînement des éléments nutritifs, perte de matière organique). En règle générale, les programmes de conservation des sols considèrent que la tolérance de perte de sol (en) est comprise entre 0,4 à 1 mm d'érosion de sol par an, ce qui correspond à 5 à 12 tonnes/ha/an. Ainsi, « l'érosion des sols cultivés en agriculture conventionnelle est, en moyenne mondiale, de l'ordre de 1 mm de sol par an. C'est 10 à 100 fois plus que les niveaux naturels d'érosion (chiffre variant selon la méthode d'estimation de ces derniers) et 15 à 20 fois plus que les vitesses de formation du sol ».
L'érosion des sols est souvent citée par les historiens comme ayant contribué, avec d'autres facteurs abiotiques tels que les changements climatiques, au déclin de civilisations (au Moyen-Orient, en Grèce et Rome antique, en Mésoamérique avec la civilisation maya). La même menace pèse actuellement et pose l'enjeu central du débat autour d'une agriculture durable.
La protection de l'érosion des sols s'inscrit dans les logiques du développement durable. L'Agence européenne pour l'environnement évalue en effet à 17 % la surface du territoire européen affectée, à des degrés divers, par cette érosion. « Dans toute l'Europe, l'aggravation des phénomènes d'érosion a été observée localement, soit en raison des activités humaines, soit du fait des évolutions climatiques ».
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