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Église Saint-Pierre de Prades | ||
Présentation | ||
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Culte | Catholique romain | |
Dédicataire | Saint Pierre | |
Type | église paroissiale | |
Rattachement | Diocèse de Perpignan-Elne | |
Début de la construction | XIIe siècle (clocher subsistant) | |
Fin des travaux | XVIIe et XVIIIe siècles : reconstruction de l'édifice roman | |
Style dominant | Roman et gothique. | |
Protection | Classé MH (1948) | |
Site web | www.prades.com | |
Géographie | ||
Pays | France | |
Région | Occitanie | |
Département | Pyrénées-Orientales | |
Ville | Prades | |
Coordonnées | ||
Géolocalisation sur la carte : France | ||
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L'église Saint-Pierre de Prades est l'église paroissiale catholique de Prades, dans le département des Pyrénées-Orientales, en France. D'origine romane, comme l'atteste son clocher , l'église est reconstruite aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle doit sa renommée au retable de saint Pierre réputé le plus grand retable baroque de France et à la richesse de son trésor.
L'église est située au cœur de l'ancienne région du Conflent dans le département français des Pyrénées-Orientales, au centre des vieux quartiers de la sous-préfecture de Prades. Elle s'inscrit avec son parvis et la place de la République, dans un ilot arrondi,.
Entre et le marquis de Gothie Sunifred donne sa villa de Prades (Prata) qu'il tient de Charles le Chauve à l'Abbaye de Lagrasse nouvellement fondée. Le cœur de la ville et l'église en son centre restent une dépendance de l'abbaye jusqu'à la révolution. Dès un document évoque Prades et ses églises, un faux de datant probablement de cite l'église Saint Pierre. Elle est de nouveau mentionnée dans une bulle du pape Grégoire IX de . S'il ne reste rien de l'église du Haut Moyen Âge, sa reconstruction est entreprise au XIIe siècle, le noyau initial de l'habitat de Prades se constitue dans le périmètre autour de l'église probablement entouré de fortifications, le cadastre actuel est le fossile de ce village ecclésial initial.
Probablement reconstruite au XIIe siècle avec son clocher de type lombard qui seul subsiste de cette époque avec une partie du mur sud et du chevet, elle voit au XIVe le haut de son clocher démantelé avec les fortifications de l'enclos en représailles de la compromission de la ville, en la reconstruction est autorisée. Au XVe siècle elle est considérée comme un prieuré.
L'augmentation de la population rend l'édifice trop exigu à la fin du XVIe siècle et dès ce moment des celliers sont repris et détruits par la communauté urbaine. En l'emplacement de la nouvelle église est délimité par l'évêque d'Elne et les travaux commencent en (date de la première pierre) pour s'achever par la façade occidentale, la porte est datée de . Le grand retable est commandé par les consuls de la ville et réalisé en trois ans de à . Au XVIIIe siècle deux chapelles prolongent la croisée de chaque côté en et , une pierre mentionne cette date dans le transept nord,,.
La façade occidentale est ornée au début du XXe siècle d'une série d'arcades provenant du cloître de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa toute proche offertes par l'artiste George Grey Barnard en sous la condition qu'elles soient installées là. Il achète et collectionne de nombreux éléments architecturaux de Saint-Michel de Cuxa et de trois autres monastères Saint-Guilhem-le-Désert, Bonnefont-en-Comminges, Trie-en-Bigorre sur place ou déjà dispersés chez différents propriétaires; la majorité de sa collecte malgré la protection récente des monuments historiques part pour New-York où elle constituera le noyau de la collection du musée The Cloisters du Metropolitan Museum of Art. Dans les années cinquante le cloître de Saint-Michel de Cuxa est reconstruit avec les éléments qui ont pu être récupérés.
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1948.
L'édifice actuel, de style gothique malgré son époque de construction, est de dimensions imposantes : 43 mètres de long pour 13 mètres de large et 17 mètres de haut. D'aspect austère et massif avec peu d'ouvertures son apparence contraste avec la richesse et les dorures du décor et du mobilier à l'intérieur. L'église est orientée, elle est formée d'une nef unique à cinq travées flanquée entre chaque contrefort de chapelles latérales, d'un transept court prolongé au XVIIIe siècle de chaque côté par une chapelle et d'un chœur carré, un peu plus étroit que la nef à une travée et à chevet droit. Le clocher carré roman flanque le mur sud de la nef.
La façade occidentale sans décor ni ornement et le parvis donnent sur la vaste place de la République avec sa fontaine, seul grand espace restant de l'ilot ecclésial. La porte est surmontée d'une statue de saint Pierre dans une niche et plus haut d'un oculus. Sur le côté sud s'élève le clocher, de style roman, du XIIe siècle, d'environ 30 mètres de haut. La tour est divisée en cinq niveaux séparés par des arcatures et des lésènes. Seuls les trois derniers niveaux sont percés de baies géminées, les deux niveaux inférieurs ayant à soutenir le poids de la tour. Le sommet surmonté d'une flèche en pyramide tronquée à huit pans, est daté de , la différence d'appareil contraste avec les pierres soigneusement appareillées de l'époque romane. Surmonté d'un campanile, le clocher bénéficie de restaurations importantes qui se terminent en avec la nouvelle pose du bourdon de 850 Kg, XVIIe, réparé par Bodet campanaire. Le mur méridional des travées entre la façade occidentale et le clocher possède encore deux baies romanes en plein cintre, l'une étant obstruée; cette construction datée du XIIe peut correspondre à un reste du mur méridional de la nef romane. L'accès à la visite du trésor de l'église se fait par une porte au niveau du clocher. Au sud du chevet une chapelle carrée se terminant par une abside arrondie a son pendant côté nord, elle intègre une ancienne tour des remparts,.
Le retable monumental qui occupe tout le fond du chœur fait la célébrité de l'église. La richesse du mobilier, les nombreux retables des chapelles latérales, la statuaire et les nombreux reliquaires de la salle du trésor, résultent non seulement de la richesse de la ville au XVIIe, XVIIe et XIXe siècle mais aussi de l'apport du trésor et du mobilier de Saint-Michel de Cuxa et d'autres chapelles détruites au XIXe.
L'obscurité de l'église, due à son manque d'ouvertures, contraste avec les dorures du retable principal et des chapelles latérales.
Les cinq travées de la nef sont voûtées en croisée d'ogive séparées par des arcs en anse de panier, des arcs en plein cintre ouvrent sur les chapelles latérales voutées d'ogives avec liernes et formerets, une clé de voûte figurative caractérise chaque chapelle. Le mur de l'étage supérieur, au-dessus des arcs en plein cintre, légèrement en retrait permet à une passerelle de faire le tour de la nef et du chevet,.
La nef et les chapelles latérales sont recouvertes de décors et de peintures murales de Léo Polge qui signe son œuvre en . Ces peintures sont restaurées en . La principale peinture murale occupe le mur occidental au-dessus de l'orgue : L'exaltation de Pierre avec saint Pierre accompagné de groupes d'anges en ascension et plus bas de chaque côté les 13 apôtres.
Le grand retable du maître-autel aussi appelé Le triomphe de saint Pierre est une commande des consuls de la ville en à un jeune catalan de 23 ans né à Manresa, Joseph Sunyer, le contrat stipule qu'il doit être construit en trois ans pour 475 doubles d'or, il le termine en avec trois mois d'avance. En bois sculpté peint et doré il est constitué d'un triptyque s'élevant jusqu'en haut de la voûte et occupant toute la largeur du fond du chœur, environ 15,5 m de haut sur 11,2 m de large; il est considéré comme étant le plus grand retable baroque de France. L'importance inhabituelle de la statue centrale colossale de saint Pierre, plus de trois mètres de haut et deux mètres de large, présenté avec tous les signes de la papauté est à l'origine d'un proverbe catalan caractérisant une personne orgueilleuse :" grand comme le Saint Pierre de Prades ". Le style baroque catalan et la référence appuyée à la papauté sont à l'origine de la polémique entre les consuls de Prades et l'évêque d'Elne-Perpignan, Jean-Hervé Bazan de Flamanville proche du Classicisme en vogue à la cour et du gallicanisme de l'église de France,. Classé en il est restauré en .
La partie médiane est occupée par la grande statue du premier pape saint Pierre bénissant assis; au-dessus de lui les armoiries de la papauté surmontées de l'Assomption de Marie, au-dessus, Dieu le Père et l'Esprit-Saint. Au registre inférieur, au centre, une peinture du Bon Pasteur datée de .
Sur les parties latérales de gauche à droite les tableaux sculptés représentent :
Les statues des onze autres apôtres et en plus petit des quatre pères latins figurent avec leurs attributs. Des anges musiciens annoncent le royaume des cieux. putti, têtes d'angelots et dorures éclairent le retable.
Le sol et la clôture du chœur, datée de , sont en marbre rose marbré de blanc. L'ancien maître autel également en marbre était utilisé avant le concile Vatican II lorsque le prêtre célébrait la messe dos aux fidèles. Un tabernacle en marbre noir et blanc porte une représentation de la Trinité.
Du chœur à la porte occidentale au sud :
Du chœur à la porte occidentale au nord
La quatorzième chapelle. Au flanc de la chapelle du Saint Sacrement cette chapelle du XIXe après avoir été transformée en chaufferie est aménagée en pour accueillir les reliquaires du trésor. Les murs peints relatent la vie de saint Pierre Orseolo ((† 987). Elle est accessible dans le circuit de visite du trésor.
la mise au tombeau est attribuée à Joseph Sunyer, datée de la fin du XVIIe elle comprend les huit personnages traditionnels : la Vierge Marie entre jean et Marie Madeleine, Marie Salomé, Marie mère de Jacques et à la tête et aux pieds du Christ supplicié Nicodème et Joseph d'Arimathie. Cette dévotion au Sépulcre est très présente dans le Conflent où cinq autres églises possèdent encore une mise au tombeau,. Depuis une grille réalisée et posée par le ferronnier d'art M. Nassali protège le groupe sculpté,.
Un orgue de facture catalane est installé dans la chapelle du Rosaire, il est détruit à la Révolution.
L'orgue, construit par Honoré et Antoine Grinda en , est un orgue de tribune installé au-dessus de l'entrée sur le mur occidental. La console comporte 35 jeux sur trois claviers manuels (positif, 9 jeux ; grand orgue, 12 jeux ; récit, 5 jeux) et un pédalier à l'allemande (9 jeux). Il est restauré par la firme Danion - Gonzalez en 1960 puis par la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues en 1993. Joué par des organistes prestigieux il est apprécié des mélomanes à l'occasion du festival Pablo Casals. Derrière l'orgue la peinture murale L'exaltation de Saint Pierre de Léo Polge orne le mur occidental. La partie instrumentale est classée monument historique depuis .
À droite en entrant dans la nef, la grande cuve baptismale monolithe en marbre rose du XVIIIe siècle vient de Saint-Michel de Cuxa. Une chaire à prêcher du XVIIIe siècle en bois fruitier est classée.
Le trésor, accessible au public par un accès rue de l'Église au pied du clocher, rassemble le trésor de l'église mais aussi celui de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa à la Révolution française avec en particulier les nombreux reliquaires qu'elle avait accumulé en sept siècles de celui de Pierre Orseolo, doge de Venise († 987), saint Nazaire à saint Gaudérique. Dans l'ancien logis du sacristain sont exposés du mobilier liturgique, calices, patènes, ostensoirs, crucifix, des statues médiévales et des vêtements sacerdotaux.
Après le passage par la chapelle Saint Benoît, son grand retable XVIIe et la cadireta début XVIIIe on accède à la chapelle des reliques. Elle illustre avec ses peintures murales la vie de Pierre Orseolo, ce doge qui finit sa vie moine de l'abbaye de Cuxa en , sa chasse y est exposée. Parmi les nombreux bustes reliquaires, les plus anciens sont ceux de saint Nazaire et de saint Valentin du XVe siècle, celui de saint Valent de . À la suite de la fonte de nombreux reliquaires à la Révolution française beaucoup sont refaits, celui de saint Gaudérique de est l'œuvre de François Boher. D'autres reliques sont dans des bras-reliquaires ou des chasses.
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